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3,51

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes au début de l'hiver 1803-1804.

Bonaparte, Premier consul, reçoit en l'hôtel des Tuileries, Cambacérès, le deuxième consul.
Une réunion de travail s'achève, un dialogue à bâtons rompus, va alors s'instaurer. Le bavardage anodin, les propos familiers au départ vont évoluer, ils deviendront un peu moins falots au fur et à mesure de la conversation …
Les deux hommes vont comparer tout d'abord leur résidence respective, leur goût culinaire, ils vont échanger sur la situation économique et sociale de la France qui peu à peu tente de sortir du marasme, ils vont aussi évoquer les problèmes domestiques : les mésalliances conjugales de la famille , les chamailleries entre Joséphine et ses belles-soeurs. Bonaparte, va aussi cailleter sur l'homosexualité de Cambacérès, puis, les deux compères abordent un futur proche, et, petit à petit, les ambitions de Napoléon se dévoilent, s'éclaircirent , s'animent pour devenir limpides, il sera empereur, et Cambacérès a qui Napoléon promet de devenir archichancelier de l'Empire, restant ainsi le second personnage de l'Etat, se met à rêver à cet Empire prochain. Les deux compères se prennent au jeu, imaginent déjà la scène du couronnement, les attributs de cet empire…
La démesure rêvée prend encore plus forme de réalité quand Cambacérès va enfin se retirer, proche de l'état d'enchantement. Tout est quasiment décidé, prêt à être concrétisé (cela se fera quelques mois après), il va saluer Bonaparte en s'inclinant et lui donnant le titre de Sire…

Un petit texte fort jouissif, pertinent, spirituel qui, selon Jean d'Ormesson a été construit avec des propos, des anecdotes réelles attribués à Napoléon Bonaparte (pas forcément en respectant la chronologie des événements), paroles fictives pour Cambacérès (quoique, en cherchant bien… !)
Pour ma part, je me permets de penser que cette scène a été inspirée à D Ormesson après une lecture « du souper de Beaucaire »
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"Il y a des moments où l'histoire semble hésiter avant de prendre son élan".
L'instant où Bonaparte, adulé, "décide de devenir empereur" est le moment clef de la conversation (et de l'avenir de beaucoup) car le premier consul donnera suffisamment de gages à la révolution pour aspirer à monter sur le trône.
Dans un dialogue imaginaire et fort intéressant (même et surtout peut-être pour des non férus d'histoire comme moi) entre Bonaparte ("qui a du génie" et son deuxième consul Cambacérès, un intime (futur duc de Parme loyal,intelligent,habile et souple) aux Tuileries, Jean d'Ormesson, (à travers les deux hommes et tel un général qui passerait ses troupes en revue) aborde tour à tour la politique, les militaires,le clergé, les femmes, la famille,les gens de Lettres, la société, pour en venir au projet final: le sacre de l'empereur car "vivre sans gloire c'est mourir tous les jours".
Mégalo Napoléon?
Fin stratège à coup sûr!
Une pointe d'humour et une fine analyse psychologique des tenants et aboutissants d'une "imagination républicaine" doublée d'un "instinct monarchique" pimentent La conversation de Jean d'Ormesson de l'Académie française, normalien, agrégé de philosophe et brillant auteur prolifique.
La conversation, sujet à réflexion, questionne sur le pouvoir, le destin, l'Homme avec un grand H; et ouvre le débat sur un autre instant (que celui de la prise de conscience décisive), celui où l'enfant Napoléon, en perte de père, au lieu peut-être (sous le joug militaire paternel) de devenir un cafard kafkaïen s'est métamorphosé (sous la férule d'une mère à poigne) en araignée tissant sa toile impériale inexorablement.
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Ce livre qui m'a attiré, au début, uniquement pour l'auteur, que je connais, mais que je n'ai jamais lu, m'a étonnée. Je croyais que je me serais ennuyée, mais dès l'introduction, je suis dedans. Malgré les craintes que j'avais dès le départ. Je participe, alors, à la conversation de Bonaparte et Cambacérès avec assiduité.
Je constate avec curiosité que ce grand homme, qui ne voulait que des victoires et la gloire, était sans cesse dans l'incertitude.
Alors que Bonaparte est en pleine ascension, l'auteur imagine une conversation avec Cambacérès. Pas si imaginaire que cela, car les réponses sont bien celles de Bonaparte. Cambacérès est conseillé à la cour des comptes de Montpellier. Il a 50 ans, alors que Bonaparte en a 34. Il est ensuite élu député à la Convention Nationale. Il a voté, avec hésitation, la mort du roi. Il devient ministre sous le Directoire, puis 2ème Consul. Il jouera un rôle essentiel dans la rédaction du Code Civil. Il sera Président du Sénat et Conseil d'État, en l'absence de Bonaparte. Il se ralliera successivement au Bourbons en 1814, puis de nouveau à Napoléon, pendant les Cent- Jours.
Bonaparte, Premier Consul, s'installe aux Tuileries. Il fonde la Banque de France, clôt la liste des émigrés et promulgue le Concordat, organise l'instruction publique, crée la légion d'honneur, le franc germinal à sa propre effigie. Il remporte la victoire de Marengo, franchit le Grand Saint Bernard. En 1802, il se fait réélire pour 10 ans, se fait nommé Premier Consul à vie. Il est approuvé par toute la France, ce qui renforce ses pouvoirs. Il veut, alors, devenir Empereur et veut fonder une dynastie nouvelle.

Jean d'Ormesson a essayé de créer cette conversation entre rêve et réalité. Celle-ci se passe aux Tuileries, au lendemain du 18 Brumaire, début de l'hiver 1803 1804. le Premier Consul se confie son 2ème Consul, Cambacérès, son plus proche et son plus intime confident, sur ses projets. Bonaparte veut être Empereur, le chef suprême de la France. Joséphine sera impératrice. Ceux qui le suivront seront princes, ducs de quelque chose Son drapeau aura un emblème puissant. Il veut être sacré Empereur par le Pape, à Notre Dame de Paris, et annoncer à tous qu'il régnera, ainsi, sur le monde. Il a changé la France, il a commencé à changer l'Europe et il changera le monde. Il veut posséder tous les pays, marquer ses empreintes partout. Ses aigles voleront sur l'Europe. l'Ouest sera à lui. Il en fera son empire, car sa place est dans la postérité. Rien ne fait peur à Bonaparte, quand il veut quelque chose.

Excellent livre de Jean d'Ormesson qui vous emmène dans cette conversation, comme si vous y assistiez en tant qu'invité. Il nous fait voir et ressentir comment Bonaparte se projette avec force et conviction dans son désir d'être Empereur. D'ailleurs tout est prévu, tout est calculé. Son désir est TEL qu'il prévoit que son sacre sera le plus beau dans l'histoire de France. Ses désirs sont devenus réalité, mais en voulant devenir le Maître du Monde, se brûlera-t-il les ailes ( de son aigle) ?
Très bonne et intense conversation.
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Du très bon D Ormesson. On est avec Napoléon. On y voit sa réflexion, sa volonté, ce qui le meut.
C'est court mais percutant. On découvre mieux Napoléon et son grand dessein. Un livre à valeur historique ou à tout le moins sociologique. J'ai énormément apprécié. Et puis D Ormesson écrit si bien ...
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rapide à lire et fascinant, on y découvre un Napoléon impérial et ambitieux, qui désire l'Europe. Une conversation imaginaire entre Napoléon et Cambacérès des plus historique.
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Un régal cette conversation, seul Jean D'O pouvait nous offrir ce petit bonbon, tellement vite lu (trop vite) hélas...
Un émerveillement de culture, de connaissance fine de l'histoire Française et Napoléonienne et de ses personnages emblématiques....
Toujours de la finesse, de l'humour, de la légèreté: Jean tu nous manques!

A lire absolument.
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Il faut être Jean d'Ormesson pour oser imaginer une conversation entre Bonaparte et son deuxième consul... au bout de deux pages, on est déjà embarqué, on oublie l'imaginaire, on est dans l'histoire... le dialogue est extrêmement bien construit, et le choix des thèmes est parfois intime. C'est presque culotté de la part de Jean d'Ormesson de s'immiscer ainsi dans l'intimité de Bonaparte... on se demande jusqu'où cette conversation va aller... un livre court mais intense !
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Décidément, je découvre tard M.D'Ormesson, mais quel plaisir à chaque livre.
Exercice de style pour trois personnages, car je rajoute l'auteur qui, dans sa préface, explique comment il s'y est pris pour faire revivre notamment Cambacérès.
Si les textes de Bonaparte sont réels, ceux de Cambacérés sont inventés par l'auteur. Et celà, afin de comprendre la mécanique : Bonaparte devient Napoléon.
Ah! Si l'Histoire de France était enseignée de cette façon!
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Dialogue fictif entre Napoléon et Cambacérès,"la conversation"n'en n'est pas moins un ouvrage passionnant.En revanche,toutes les citations de Napoléon ont été prononcées à un moment ou un autre de son existence.De ce fait,Jean d'Ormesson donne la réplique au futur Empereur sous le patronyme de Cambacérés.Un exercice de style réussi et qui plus est,agrémenté d'un humour dont on ne se lasse pas!Mon seul et unique reproche,ce livre est beaucoup trop court!!!
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C'est avec l'humour qu'on lui connaît que Jean d'Ormesson, académicien et auteur français bien connu, nous plante le décor de cette conversation entre Napoléon et son deuxième consul Cambaceres.
Nous sommes en 1803, un soir d'hiver aux Tuileries. Les deux hommes parlent de tout et de rien, de politique et de questions privées... le tout en parfaite décontraction (enfin aussi décontracté que l'ont puisse être lorsqu'on s'adresse à un futur empereur 🙄)
Ce livre est vraiment tres bien écrit et on a parfois l'impression d'etre dans la pièce avec eux. Et je dois reconnaitre que, sans etre fan de l'Empereur, j'en sais un peu plus maintenant sur lui et ses idées de conquête du monde...
Un coup de coeur en cette fin d'année
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