Ce livre qui m'a attiré, au début, uniquement pour l'auteur, que je connais, mais que je n'ai jamais lu, m'a étonnée. Je croyais que je me serais ennuyée, mais dès l'introduction, je suis dedans. Malgré les craintes que j'avais dès le départ. Je participe, alors, à
la conversation de
Bonaparte et Cambacérès avec assiduité.
Je constate avec curiosité que ce grand homme, qui ne voulait que des victoires et la gloire, était sans cesse dans l'incertitude.
Alors que
Bonaparte est en pleine ascension, l'auteur imagine une conversation avec Cambacérès. Pas si imaginaire que cela, car les réponses sont bien celles de
Bonaparte. Cambacérès est conseillé à la cour des comptes de Montpellier. Il a 50 ans, alors que
Bonaparte en a 34. Il est ensuite élu député à la
Convention Nationale. Il a voté, avec hésitation, la mort du roi. Il devient ministre sous le Directoire, puis 2ème Consul. Il jouera un rôle essentiel dans la rédaction du Code Civil. Il sera Président du Sénat et Conseil d'État, en l'absence de
Bonaparte. Il se ralliera successivement au Bourbons en 1814, puis de nouveau à Napoléon, pendant les Cent- Jours.
Bonaparte, Premier Consul, s'installe aux Tuileries. Il fonde la Banque de France, clôt la liste des émigrés et promulgue le Concordat, organise l'instruction publique, crée la légion d'honneur, le franc germinal à sa propre effigie. Il remporte la victoire de Marengo, franchit le Grand Saint Bernard. En 1802, il se fait réélire pour 10 ans, se fait nommé Premier Consul à vie. Il est approuvé par toute la France, ce qui renforce ses pouvoirs. Il veut, alors, devenir Empereur et veut fonder une dynastie nouvelle.
Jean d'Ormesson a essayé de créer cette conversation entre rêve et réalité. Celle-ci se passe aux Tuileries, au lendemain du 18 Brumaire, début de l'hiver 1803 1804. le Premier Consul se confie son 2ème Consul, Cambacérès, son plus proche et son plus intime confident, sur ses projets.
Bonaparte veut être Empereur, le chef suprême de la France. Joséphine sera impératrice. Ceux qui le suivront seront princes, ducs de quelque chose Son drapeau aura un emblème puissant. Il veut être sacré Empereur par le Pape, à Notre Dame de Paris, et annoncer à tous qu'il régnera, ainsi, sur le monde. Il a changé la France, il a commencé à changer l'Europe et il changera le monde. Il veut posséder tous les pays, marquer ses empreintes partout. Ses aigles voleront sur l'Europe. l'Ouest sera à lui. Il en fera son empire, car sa place est dans la postérité. Rien ne fait peur à
Bonaparte, quand il veut quelque chose.
Excellent livre de Jean d'Ormesson qui vous emmène dans cette conversation, comme si vous y assistiez en tant qu'invité. Il nous fait voir et ressentir comment
Bonaparte se projette avec force et conviction dans son désir d'être Empereur. D'ailleurs tout est prévu, tout est calculé. Son désir est TEL qu'il prévoit que son sacre sera le plus beau dans l'histoire de France. Ses désirs sont devenus réalité, mais en voulant devenir le Maître du Monde, se brûlera-t-il les ailes ( de son aigle) ?
Très bonne et intense conversation.