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Citations sur Mots immigrés (43)

Leur première leçon est on ne peut plus claire : une langue est vivante ! Un être vivant ! Alors, la laisser mourir, c’est comme un meurtre. Et faites-moi confiance ! Des morts, j’en ai vu, sur les champs de bataille ! Un mort, je sais ce que c’est, et croyez-moi, c’est pas beau.
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– Qui vous a donné la caméra (venue de l’italien camera oscura en passant par l’anglais) et le film, avec cow-boys et gangsters, gags, suspense, flashbacks, travelings, rushs, mixage… ? Et Donald Duck et Mickey ? Vous savez quel est le génie de mon pays ? La liberté ! Oui, la liberté, la liberté chérie, jusque dans l’habillement : nylon, sweater, blue jeans…
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Prenez-vous du sucre dans votre café ? Les Arabes découvrent cette substance de saveur douce en Inde, où le sanskrit la nomme çârkara ; ils en font leur soukkar, et implantent la culture de la canne à sucre en Sicile et en Andalousie. Par l’Italie, soukkar devient l’italien zuchhero, qui donne l’allemand Zucker, l’anglais sugar, le français sucre. Par l’Andalousie, où sukkar reçoit l’article arabe al, nous obtenons l’espagnol azucar, le portugais açucar. Le voyage du café fut plus simple : les Turcs, qui excellaient dans sa préparation, ont emprunté l’arabe qahwa (qui a donné en Algérie notre caoua !) pour en faire du kahvé, que les Vénitiens ont transformé en caffè et offert à l’Europe. Ecco!
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Nous avons longuement évoqué l’arabe ; mais impossible de passer sous silence l’apport de l’hébreu (cidre, manne, scandale), de l’espagnol (hâbleur, escamoter, paëlla, matador), avec ce chef-d’œuvre qu’est la cédille, « petit z » (comment, en restant poli, prononcer sans elle « malfaçon » ?), ou le portugais (caramel, fétiche, marmelade), et le russe (cosaque, oukase, steppe). Et puis les autres langues slaves, car la meringue est polonaise, le robot tchèque, le vampire serbe… Au total, on a recensé plus de cent vingt langues ayant peu ou prou contribué à notre vocabulaire, parfois seulement pour un ou deux mots, souvent venus de très loin. Il est temps de vous dire notre gratitude.
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Pour la première fois sont dénoncés les risques pour une langue d’une trop forte vague de mots empruntés sans nécessité. Nous pouvons aussi remercier M. Panache pour cela : bien avant l’heure il nous fait comprendre le ridicule de notre frénésie d’anglicismes.
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L’apport de l’arabe n’est pas un hasard (az-zahr, « jeu de dés »). Alambic nous vient-il de l’arabe al-‘anbîq, « le vase » ? En fait, il l’a emprunté au grec ambix, « vase à distiller ». L’azur vient du persan, via l’arabe et le latin médiéval ; l’orange est un mot sanskrit, devenu persan, puis arabe, puis italien…
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On retrouve aisément les emprunts à l’arabe, quand ils sont précédés de l’article al : alambic, alcool, alcôve, algèbre, almanach. Al-karchuf a donné l’italien (lombard) articcioco, où les Français ont entendu artichaut. Et que dire de l’amiral,venu de l’arabe emir al bahr, « prince de la mer », dont les Français n’ont gardé que le début, emir al, « prince de la » ! Il est vrai qu’amiral rejoignait ainsi le maréchal et le sénéchal, d’origine germanique : les forces armées sont cosmopolites !
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Notre civilisation n’était pas riche que de savants ; elle florissait par ses artisans. Ainsi, à Cordoue, on travaillait admirablement le cuir, le cordouan, dont le spécialiste était le cordœnnier, bien vite devenu le cordonnier. Du Maroc venaient la peau de chèvre tannée, le maroquin et, plus généralement, l’art de la maroquinerie. Un art de vivre qui impressionnait les Européens : ils en empruntèrent promptement les termes. Les Arabes savaient aussi se loger confortablement (alcôve, baldaquin, divan, sofa, tabouret), prendre soin de leur corps (benjoin, hammam, henné, khôl, laque, massage, musc, santal, talc), se distraire (échecs, guitare, luth, tambour), perdre la tête (alcool, almée, haschich).
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Vous aurez beau ricaner, madame, vous ne pourrez pas nier cette vérité : le français, c’est moi ! Le mot français, qui désigne à la fois une langue et des habitants, est un dérivé direct du nom de notre tribu, les Francs. En passant, nous vous avons fait cadeau d’un adjectif, franc, qui a signifié « libre », puis « naturel », ensuite « loyal », enfin « sincère ».
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Quelle bêtise et quel gâchis d’abandonner le latin classique ! Idiots que vous êtes, n’avez-vous pas compris qu’il offre un second vocabulaire, des termes de science et de technique, de bel autant que de pratique usage. Le grec nous rend le même service (à partir de hippos, « cheval » : hippisme, hippodrome).
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