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Les p'tits mots immigrés"?
Lais-sez pas-ser
Les p'tits mots immigrés
À l'oc-ca-sion, le mot chif-fon."


Au XIVe siècle, les mots anglais et français " chip " et " chiffre " ont donné naissance au terme " chiffe " qui réunit leur signification, à savoir sans valeur. La chiffe, dont est issu " chiffon " est donc une chose ou une personne sans énergie.


Erik Orsenna ici, répond à un autre Eric ( ce dernier chiffon, un Eric qui porte un nom d'origine berbère, un nom qui peut donner des boutons, des...zémourroïdes?) et à une Marine (à la peine avec ses verbes) à propos du "grand remplacement" qui devient un "grand enchantement" avec tous ces mots immigrés en France...
Sans eux, plus personne ne pourrait parler, sauf peut-être bégayer?


" Puisque vous avez décidé d'insulter les êtres humains venus d'ailleurs, nous les mots immigrés, avons décidé en signe de solidarité, de commencer une grève illimitée!"


Nagui, le présentateur d'origine égyptienne, prêta son micro aux Mots immigrés, pour l'émission rebaptisée : "N'oubliez pas les mots immigrés" .
Ce qui suivit perturba beaucoup de monde...
"Nous Gaulois, sommes des Celtes venus du centre de l'Europe ( Wisigoths et autres Ostrogoths. Ce n'était pas la peine de se battre entre parents en 14-18)


Et voici "Zénith", un personnage venu de l'autre côté de la Méditerranée. Et grâce à lui, on sut se loger confortablement avec "divan, sofa, baldaquin..."
Prendre soin de son corps "laque, hammam, santal.." ou se distraire "échecs, luth, guitare..."


"Lais-sez pas-ser
Les mots immigrés
Pa-pier de riz ou d'A-ra--bie
Qu'un soir ils puiss'n vous ré-chauf-fer..." Pardon Mr Gainsbourg.
Un peu d'a-mour - Pa-pier ve-lours :)
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Lorsque ma nièce (2 ans, même pas et demi), me parlera de son "bogan" (comprendre "toboggan"), je pourrai lui glisser que le mot est d'origine algonquine (en espérant qu'elle n'entende pas kikine).

Bon, pas sûre que ça l'intéresse grandement, mais ce n'est pas grave, j'aurais enrichi son petit cerveau à ma manière, comme j'ai enrichi le mien en lisant ce drôle de petit livre.

Imaginez, à l'heure où des candidats à l'élection présidentielle ont fait leur campagne sur le rejet des autres, sur l'exclusion des étrangers, sur le fait qu'il fallait revenir à nos origines gauloises (purée, quel retour en arrière), imaginez que tous les mots d'origine étrangère se mettent en grève et que ces gens ne puissent plus les employer. Les voici muets ! On peut rêver, non ?

Je me suis vraiment amusée à lire ce petit livre, qui a égayé ma journée et rempli un peu plus mon petit cerveau. Je connaissais l'étymologie de certains mots, car c'est un plaisir de découvrir l'origine des mots, mais j'en ai appris bien d'autres.

La fable des auteurs est gentille, ça pique un peu, mais pas trop. Ils auraient pu être plus cyniques, plus caustiques, mais ils sont restés dans le registre du conte amusant et c'était une bonne idée.

Les mots deviennent des personnages et c'est Indigo qui va convoquer les mots purement gaulois en entrée de débat, nous expliquant l'origine de certains mots, nous rappelant que les Celtes n'étaient pas les premiers sur ce territoire qui n'était pas encore la France que l'on connait.

Transformer des mots en personnages étaient une bonne idée et Indigo poursuivra l'Histoire de la langue française, qui a emprunté bien des mots aux autres, les transformant un peu, qui en a donné (aux Anglais, par exemple), qui les a vu revenir transformé, les adoptant ensuite.

Les mots sont voyageurs, ils bougent, ils se transforment dans les bouches de ceux qui s'en accaparent, puis poursuivent leur route. Il est dit, dans le roman, qu'entre la France et l'Angleterre, c'était un véritable ping-pong des mots.

Les langues ne sont pas appelées à être figées, des mots nouveaux doivent venir l'enrichir, d'autres disparaissent, changent de signification, c'est ce qui en fait une langue vivante. Il n'est rien de pire qu'une langue qui se meurt faute d'avoir des gens pour la parler, la comprendre.

Après cette lecture, je me suis couchée moins bête. Tiens, j'ai même appris, dans la partie consacrée aux patois locaux, que les Français ne connaissaient pas le terme "pause carrière", très utilisé chez nous, en Belgique (vous devriez l'adopter !).

Voilà donc un petit roman bien fait, drôle, sympathique, qui rend plus intelligent (ou plus cultivé) et qui, au travers d'une fable avec les mots, aborde un sujet important : la xénophobie, le rejet de l'autre, le racisme.

Un ami m'avait dit un jour que ceux qui voulaient mettre dehors les étrangers oubliaient une chose importante : que ce sont avant tout des consommateurs !

Ben oui, ils travaillent et quand bien même ils toucheraient de l'argent à ne rien faire, cet argent repasse illico presto dans le système, puisque tout est dépensé dans le coin, faisant vivre des commerçants. L'argent doit circuler pour faire de la richesse.

Autre chose, ici, ce sont les mots d'origine étrangère qui se mettent en grève, mais que se passerait-il, demain, si toutes les personnes d'origine étrangère, se mettaient en grève du travail ? Plus de métros circulant à Bruxelles (à Paris, je ne sais pas), plus de poubelles ramassées, plus de taxis (ou si peu), plus de livraisons, plus d'épiceries ouvertes, et j'en passe… Ce serait une catastrophe sans nom.

Il faudrait peut-être que certains y pensent, avant de parler à tort et à travers… La crise de la covid nous a démontré que nous avions besoin de gens qui livrent les marchandises, des caissières, de ceux qui s'occupent des déchets, du personnel de soin (hôpitaux comme dans les homes – EHPAD chez vous)…

Bref, de ceux qui bossent dans des fonctions qui ne sont pas mises en valeur, mal rémunérées. Des types comme les Carlos Ghosn ne nous ont servi à rien, dans cette pandémie. Pensons-y…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Avec cette fable, Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini montrent que la langue française que nous utilisons chaque jour n'est pas une langue figée : elle est le fruit de multiples influences et continue à évoluer.
Le propos et la forme sont intéressants mais la lecture de cet ouvrage est parfois monotone, du seul fait de l'énumération de mots empruntés, ces fameux « Mots immigrés ». Il est dommage que les liens entre l'arrivée de ces mots et les contextes historiques ne soient pas mieux mis en évidence.

Ce livre me confirme que la langue française ne se décrète pas, que nous pouvons continuer à nous expédier des mails (et non des 'courriels') si le coeur nous en dit. Quant aux grognons qui déplorent la mauvaise influence des Etats-Unis à travers les mots qu'ils exportent chez nous, ils feraient mieux de ne pas confondre les causes (l'influence technologique et culturelle) et leurs conséquences (l'emprunt des mots correspondants).
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Quelle déception!!!!! Livre de contes facile, gentillet. Récit agréable mais fadasse qui se lit en une heure. Mais où est donc passé le maître qui a écrit La grammaire est une chanson douce? Adieu style, lexique et maîtrise de la langue française. Les mots immigrés ne sont qu'une parodie de ce que l'auteur a déjà publié : la plume est faible, le vocabulaire facile. Soit Orsenna n'a plus rien à dire soit il cherche un autre public et franchement ce dernier mérite mieux que cet ersatz.
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Les mots immigrés d'Éric Orsenna et Bernard Cerquiglini . Illustration François M'auront


#essai


Dans ce petit livre de 130 pages, nous en apprenons long sur l'origine des mots utilisés dans la langue Française. 

Écrit de manière caustique, l'histoire démarre sur la grève des mots immigrés, ce qui revient à couper les émissions de TV puisque l'apport externe est tellement important qu'il n'est plus possible de s'exprimer.  Puis la parole est donnée à chaque langue qui a apporté à notre patrimoine linguistique. 


C'est facile à lire, l'écriture est fluide. Après, le côté humoristique facilite l'accès à des informations intéressantes mais enlève peut être de la profondeur au propos. 


Le livre reste cependant intéressant car il ouvre l'esprit et permet de voir que nous somme un pays de la diversité.


#lesmotsimmigres #erikorsenna #bernardcerquiglini #francoismaumont #stock 



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Je pense que ce livre, bien qu'étant considéré comme tout public, trouvera plutôt son coeur de cible chez les ados.

Ce conte pourrait tout à fait remplacer l'histoire des substrats et adstrats donnée au cours de français. de par son côté abstrait et espiègle, il pourrait en douceur donner envie aux jeunes d'en apprendre davantage sur l'histoire des mots de notre belle langue par-delà les époques, tout en n'oubliant le petit détour bienvenu fait autour des apports des langues régionales de France…

Un livre d'utilité publique.
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Une amie m'a prêté ce livre/dictionnaire/conte???, sur la langue française.
J'ai adoré…

C'est exactement le type de livres où je me sens bien. Un livre avec des mots !
Je vous fais sourire ?
Vous allez comprendre…

Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini nous instruisent à l'aide d'un scénario complètement fou et original sur l'origine de celle qui est pour moi la plus belle langue au monde (peut-être d'ailleurs, parce que c'est la mienne ?) !
Quoi qu'il en soit, les deux auteurs nous emmènent à travers une histoire dingue, vers l'origine de la langue française telle que nous la connaissons aujourd'hui, même si chaque jour, elle change un peu !

Nous sommes au second tour des élections.
Tous les Français sont penchés devant leur écran de télévision et se demandent lequel des deux finalistes l'emportera ! Ils attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés !
Ce soir pour les candidats, il s'agît de trouver les mots justes, les mots qui feront pencher la balance du bon côté.
Et dans ce genre de duel à mort, on a beau croire à l'intelligence des idées, ce sont les mots qui comptent, la force et la simplicité des mots. À ce jeu-là, la “blonde” candidate de la droite extrême est une experte. Face à elle, son adversaire baisse un peu la tête, il écoute, il attend son tour. En dépit de son jeune âge, lui aussi connaît la vie. Il a l'envie du pouvoir et veut régner sur son pays ! Il ne se laissera pas faire… Surtout depuis la gifle qu'il a reçu en public la semaine précédente. Il attend patiemment l'arrivée de l'estocade finale, pour la balayer d'un revers bien lancé… Au moment où elle s'enivrait déjà du goût du sang, au moment où il se tenait prêt à lancer son ultime et décisive attaque… elle stoppe net, comme paralysée, la bouche entrouverte et les yeux hagard qui ne reflètent qu'une extrême surprise !
Et soudain, c'est le silence.
Dès lors, plus un mots ne sortira de sa bouche, et ce, jusqu'à nouvel ordre…

Ainsi l'a décidé Indigo.
Il n'en pouvait plus de ce verbiage, véritable pugilat verbal qui insultait toutes les personnes venues d'ailleurs et toutes celles ayant un minimum d'esprit…
C'est à ce moment-là que les mots immigrés ont décidé de se révolter.
Mais qui est donc Indigo ?

Comment ne pas s'incliner devant cette histoire incroyable et loufoque. J'ai pris énormément de plaisir à sa lecture, et j'aurais tellement aimé le lire plus tôt ! Que de surprises au fur et à mesure où je tournais les pages… Ma curiosité concernant l'apport de mots étrangers dans “MA” langue, plus qu'intriguée, a été titillée et m'a donnée vraiment l'envie de me replonger, dès que possible vers l'origine d'une langue qui finalement n'est pas si "française" que ça !

Attention ! Ce n'est pas un livre à proprement parler, historique, ni linguistique.
C'est un ouvrage très plaisant, qui pourrait donner envie à de nombreux lecteurs de se poser, comme moi, des questions sur l'évolution des langues, quelles qu'elles soient… D'ailleurs, un minimum d'humour est même recommandé !
Car oui. On peut tout à fait mélanger plaisir, humour et érudition.

Un grand merci à Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini, pour cette nouvelle porte ouverte…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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J'ai aimé cette fable, le début est tonitruant, la suite parfois un peu gentillette dans sa forme. J'y ai appris des tas de détails sur ma langue maternelle.
J'en retire surtout le sentiment d'une grande fraternité, c'est par l'envie de se comprendre mutuellement que la langue peut évoluer. Ce qui fait évoluer l'esprit en parallèle : les auteurs disent quelque part que les nouveaux mots permettaient de désigner ce qui n'avait pas encore de nom (je n'ai pas retrouvé la page de la citation).
Bref, que du bonus à se mélanger !
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« Et si les mots immigrés, c'est-à-dire la quasi-totalité des mots de notre langue, décidaient de se mettre un beau jour en grève ? »

Les deux auteurs nous offrent un conte sur l'histoire de la langue française, des mots gaulois (je savais déjà qu'ils étaient peu nombreux, comme « alouette » et « tonneau »), latins, grecs, italiens, anglais, allemands, régionaux… Ce court livre, qui se dévore en une heure, se révèle très instructif, pour les amoureux de la langue française et notamment de l'étymologie. J'ai par exemple appris que « caramel », « fétiche » et « marmelade » étaient portugais. J'aurais dit français pour les deux premiers et anglais pour le troisième.

Plus surprenant, ce livre est engagé, il se moque de l'extrême droite. Il est certain que les mots ne connaissent pas de frontières, ils les traversent, pour revenir parfois sous une autre forme.

Ce que j'ai apprécié dans leur réflexion est d'évoquer 3 points qui guident mon écriture :

- Un hommage aux ressources de la francophonie. J'ai déjà utilisé dans mes livres le merveilleux « égoportrait » et le truculent « divulgâcher ». J'admire l'inventivité de l'Office québécois de la langue française qui répond souvent très bien à toutes nos recherches en ligne.

- Un hommage aux langues régionales. Je suis de Montpellier et je recours à des mots occitans comme « s'enfader ».

- Une critique du franglais que l'on retrouve dans le monde de l'entreprise :
« Alors pourquoi, mais pourquoi, vous, Français, ne parlez-vous plus français ? Pourquoi renoncer à vos mots ? Vous savez que vous êtes ridicules ? « L'équipe de direction, qui travaille en espace ouvert, a confié la légende de l'entreprise à un laboratoire d'idées. » C'est clair, non ? Tout le monde comprend. Alors pourquoi ce galimatias : le staff du manager, qui coworke en open space, a confié le storytelling à un think tank ? »

J'essaie d'éviter pas mal d'anglicismes quand j'écris, car j'estime que c'est un combat à mener. Certains trouvent que ce choix des mots est ridicule ou artificiel, mais sincèrement, I don't give a shit.

Voici en tout cas un cadeau sympa pour tous les curieux.

Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Je pense depuis "La grammaire est une chanson douce" qu'Eric Orsenna est un grammairien poète qui partage des connaissances sérieuses sur un ton badin, taquin, voire "rigolard".
L'Association des Mots Immigrés, c'est pour la prof de FLE que je suis un vrai régal, pas sérieux du tout, bien sûr. Et cependant, j'ai eu et j'ai encore tout loisir de vérifier que bon nombre de nos mots ont des origines bien variées, ce que nous énoncent E.Orsenna et son complice, Bernard Cerquglini, recherches et preuves à la clé.
En conclusion, je conseillerais aux linguistes sérieux de ne pas s'agacer avec cet opus, mais aux curieux de notre si belle et tortueuse langue française (?) d'y consacrer une petite heure de lecture.
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