Dans la pensée collective, on retient plus souvent de cette
oeuvre sa dimension de surveillance des paroles et des actes à travers les télécrans, la délation et le légendaire "Big Brother vous regarde".
Mais en plongeant dans la lecture de
1984, on se rend compte qu'Orwell dépeint un monde beaucoup plus effrayant, qui va bien plus loin que la simple surveillance physique.
Un monde où "l'ignorance est la force".
Le parti de Big Brother contrôle le passé, il contrôle
L Histoire, et de ce fait, il contrôle le futur. Un peuple qui ne connaît pas son passé ne peut pas construire son futur. Encore pire que cela, un peuple qui n'a même plus les outils mentaux pour penser sa condition est condamné à sa perte !
Finalement, qu'est devenu l'être humain dans le monde de
1984 ?
Il est prêt à accepter toutes les atrocités tant qu'il n'en est pas la cible : les liens familiaux ont été brisés, l'amitié n'existe plus et l'amour n'est qu'un lointain souvenir. On lui a retiré tout ce qui le liait aux autres, à ses frères en humanité.
Piégée dans cet individualisme, l'humanité est condamnée. Elle ne peut pas espérer revoir la lumière un jour car elle a trahi sa nature. Et elle ne se rend même pas compte de cette trahison. Ainsi, l'ignorance est la force du Parti.
Quand bien même cette humanité existerait encore chez certains individus, leur espoir peut s'apparenter à un rêve irréalisable, car ils sont isolés :
Winston, qui est peut-être bien le dernier homme, le dernier soldat de la liberté, dont l'existence seule était une rébellion. Il était humain.
Mais c'est également son humanité qui a causé sa perte : « Faîtes le à Julia ! Faîtes le à Julia ! Pas à moi ! À Julia ! Je me fous de ce que vous lui ferez. Déchirez lui le visage, dépecez la jusqu'aux os. Pas à moi ! À Julia ! Pas à moi ! »
Il n'était qu'un homme, mais tous les hommes peuvent être brisés.
Restons des humains, aimons nous, soyons attentifs à ceux qui nous entourent. Si le monde arrive à un tel niveau d'inhumanité, je pense que tout espoir de liberté peut être oublié. Instruisons nous et faisons de notre pensée un empire.
Finirons nous tous par aimer Big Brother ?