Hitler doit mourir

Très bonne bande dessinée de Guerre, axée sur la dualité des sentiments d'une partie des officiers de la Wehrmacht. Attachement à la grandeur de l'Allemagne d'un côté, compréhension de ce qu'amenait le national-socialisme dans les bagages du redressement national de l'autre. Aristocratie militaire d'un côté, peuple endoctriné ou mis au pas de l'autre. Ceci autour de l'épisode de l'attentat échoué contre Hitler rendu célèbre par sa médiatisation cinématographique.
Les dessins sont précis, rendent bien l'atmosphère dans laquelle sont plongés les protagonistes et les relations entre officiers. Très fréquentable pour appréhender cet épisode de la seconde guerre mondiale.

Thomas Oswald et Philippe Chapelle nous invite à suivre le parcours d'honneur de Claus Schenk Graf von Stauffenberg qui avec d'autres s'est élevé pour faire tomber Hitler et sauver l'Allemagne. La vie de ce héros allemand a été porté à l'écran dans le film "Walkirie", sorti en 2008 avec Tom Cruise dans le rôle de Stauffenberg.

C'est l'histoire de l'attentat contre Hitler, mené des officiers allemands, le 20 juillet 1944. Mais cette BD va plus loin et nous propose de découvrir la vie de Stauffenberg et de ceux qui l'ont accompagné. Claus von Stauffenberg fait partie de la noblesse allemande qui a très mal vécu le diktat du traité de Versailles en 1919, traité qui définissait les conditions de la dette allemande et de l'occupation d'une partie du territoire par les troupes alliées. von Stauffenberg et ses amis vont être éduqués dans un esprit de revanche, pour restaurer l'honneur allemand et la puissance de l'Allemagne. Il croit au mythe de l'empereur caché et à l'avènement d'un empire de mille ans.

Von Stauffenberg et ses amis vont assister à la montée du national socialisme et au retour de la puissance allemande. Ils y voient le moyen de permettre à l'Allemagne de retrouver sa puissance et son hégémonie. Mais ils ne sont pas dupes, ils savent qu'ils devront se débarrasser des nazis dont certaines théories ne leur conviennent pas, comme le sort réservé aux juifs.

Comme tous les officiers allemands, von Stauffenberg doit prêter serment à Hitler ce qui ne l'empêchera pas d'organiser l'attentat de juillet 1944. Il trahira le serment fait au Führer mais restera fidèle à la ligne directrice de la noblesse allemande : l'honneur.

Le graphisme proposé est en noir et blanc. Il est parfaitement adapté à la situation proposée. Il décrit bien la situation de l'époque et fait penser aux films d'actualités proposés dans les cinémas pendant cette période. C'est un graphisme soigné , de qualité, où Philippe Chapelle insiste sur les détails. On a l'impression de voir certains documentaires ou bien des photos d'archive.

Thomas Oswald et Philippe Chapelle font un vrai travail d'investigation mais aussi de mémoire. Ils vont au delà de l'attentat du 20 juillet 1944 comme le prouve la dernière partie sur les deux femmes des frères von Stauffenberg : Melitta, juive mais pilote émérite, pilotant les premiers avions à réaction et Nina qui survivra. Les deux auteurs font un travail de mémoire et montrent que tous les militaires allemands n'étaient pas des nazis et qu'il y avait des résistants en Allemagne, des hommes et des femmes d'honneur. le carnet final est instructif.

Hitler et Goebels voulaient faire disparaître la famille von Stauffenberg, jusqu'à l'élimination de leur nom. L'Histoire leur donne tort et montre où se trouvait l'honneur.

L'Histoire de la famille von Stauffenberg est étroitement liée à celle de l'Allemagne, et comme dans toute union sacrée, on peux dire que cela a été le cas pour le meilleur, tout comme pour le pire.

Ce livre retrace les causes du ressentiment allemand après les accords de Versailles qui ont suivi la guerre de 14-18, tout en rendant inévitable la "revanche" de 1939.

Dans les années 30, c'est la montée en puissance du National Socialisme, incarné par Hitler.
De grands rêves pour les allemands, de grands travaux et ... une nouvelle armée, plus mécanisée que jamais.

Dans tout ce tumulte, la vie de Claus Schenk, Graf bon Stauffenberg.
Cavalier, officier, soldat donc, rompu à la splendeur de l'Empire Germanique, mais écoeuré des exactions nazies, dont il ne partage aucun précepte.

La solution lui semble Claire, rejoindre l'armée secrète et... se débarrasser d'Hitler, au risque de se faire passer pour un traître.

Très réussi ! En fin d'ouvrage, un appendice apporte un éclairage sur les principaux acteurs de cet attentat manqué. En noir et blanc, cette bande dessinée est très parlante, avec des dessins soignés, de nombreux dialogues dans des bulles et le contenu historique dans des cartouches distincts.

Ce pan de l'histoire contemporaine est trop peu connu alors qu'il offre un superbe exemple de ce qu'il faut parfois risquer pour obéir à sa conscience.
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Avis mitigé. A travers cette bd, les élèves de collège pourront découvrir l'histoire de la seconde guerre mondiale du côté allemand. Les planches en noir et blanc, aident à rentrer dans l'atmosphère de l'époque.
sélection collège
LC 97139