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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire toute simple d'Albert. Albert est comptable, il vient de perdre sa femme Nadia. Il traîne sa peine tout en attendant Rico, son fils, parti vivre son deuil au Tibet. Il est soutenu par son amie Bettine. Il recueille Dita la petite amie de Rico, dont il tombe un peu amoureux. Et les jours passent, entre solitude et moment de grâce, entre attente et résignation. Difficile de décrire cet objet littéraire. Tout à la fois poème et roman, ce livre inclassable est une pure merveille de profondeur, mais aussi de fantaisie, notamment lorsqu'Amos Oz se mèle au récit comme si le narrateur devenait personnage. Grand moment, inoubliable en ce qui me concerne.
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Destins croisés d'un père et de son fils après la mort de la mère. Un roman composé de poèmes en prose, une divagation à plusieurs voix sur le désir, le deuil, la solitude des différents personnages, le père, la mère morte, le fils exilé, la petite amie, la voisine endeuillée et même le narrateur qui vient s'immiscer dans le destin de ses personnages.
Le récit est truffé de citations bibliques, l'écriture touche au plus juste, à l'intime.
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Un livre qui interpelle de prime abord : sous le titre est indiqué « roman », or quand on ouvre on découvre :

Un chat

Non loin de la mer, rue Amirim
M. Albert Danon vit seul. C'est un amateur
d'olives et de feta.
Un homme affable, conseiller fiscal de son état.
Il y a peu, un matin,
un cancer de l'ovaire emporta sa femme, Nadia
Elle laissa des robes, une coiffeuse, des napperons
finement brodés. Leur fils unique, Enrico David,
est parti crapahuter dans les montagnes, au Tibet.

A Bat-Yam, c'est une matinée d'été chaude et humide
mais la nuit tombe déjà sur ces montagnes. Un brouillard
bas s'étire dans les ravins. Une bise mordante
hurle comme une bête et la lumière déclinante
prend de plus en plus l'aspect d'un mauvais rêve.

Le sentier bifurque à cet endroit,
une pente est raide, l'autre est douce.
La carte ne mentionne pas cet embranchement
et, comme l'obscurité s'épaissit et que le vent souffle
en rafales de grêle, Rico doit intuitivement choisir entre
le chemin le plus court et le plus facile.

Quoi qu'il en soit, M. Danon se lèvera
et éteindra son ordinateur. Il ira
se poster à la fenêtre. Dehors, dans la cour,
un chat sur le mur. Il a vu un lézard.
Il ne cédera pas.

Et en feuilletant les pages suivants on se rend vite compte que tout le livre est constitué de textes plus ou moins courts qui ressemblent à des poèmes. Cela désarçonne, interroge au départ. J'imagine que certains lecteurs pourront se sentir tellement perdus qu'ils vont vite arrêter la lecture.

Mais si on arrive à rentrer dans le livre, suivre le projet de l'auteur, on est petit à petit bercé et charmé par cette façon de raconter. Car Amos Oz nous raconte la vie de ses personnages, Albert, Nadia, Enrico David, Dita, Bettine…Des vies simples, sans beaucoup d'événements à première vue. Même si évidemment pour les personnages, c'est immense. Alors ce qui compte le plus, ce sont les ressentis, les sensations, les impressions, les sentiments. Et c'est cela que ces textes restituent. Et cette forme est tout à fait adéquate pour rendre justement cela. Les petites choses de ces vies. Les belles comme les douloureuses. La vie et la mort. le quotidien, avec ses sourires et ses larmes. Les peurs et les joies, les espoirs et les déceptions. Amos Oz sait regarder ses personnages avec une immense tendresse, tout en nous montrant aussi les choses moins belles, plus troubles. Et il se met en scène aussi dans certains textes sous la forme du Narrateur. Un échange intervient entre lui et les êtres qu'il crée, un dialogue.

Une aventure de lecture assez unique, pas forcément reproductible d'ailleurs, mais si on arrive à y adhérer, difficile à oublier. Un livre qui confirme pour moi l'immense talent d'Amos Oz et me donne envie de tout découvrir de lui.
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Emouvant, une écriture envoutante.
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