«
Peste » est une biographie orale (fictive), c'est à dire un recueil de témoignages portant sur la vie de Rant. On retrouve dans les « personnes interrogées » des gens de sa famille, de ses amis, de simple connaissances, des gens qui ne l'aimaient pas…
Et je trouve que c'est du génie.
Déjà, il fallait y penser, et ça a du être un boulot monstre de créer cette pléthore de personnages délirants qui nous racontent toute la vie de Rant à travers leurs yeux, leurs ressentis, sans que l'on n'ait jamais le point de vue de Rant lui-même.
Ensuite, et c'est ce que je préfère, comme c'est un recueil concernant de très nombreux personnages, un problème se crée forcément : on ne sait pas toujours qui dit la vérité et parfois, certains témoignages se contredisent. Ajouté au fait que ce qui est dit est totalement délirant… On ne sait jamais vraiment ce qui est vrai ou non… Et l'on voit tout simplement comment se forme un mythe.
Parce que «
Peste », c'est ça, c'est la création d'un mythe, de l'histoire d'un martyr en la personne délirante de Rant Casey.
Et délirant, c'est le mot pour qualifier cette histoire !
On se demande constamment où l'auteur est allé chercher ses idées de DINGUE ! (Bon, ça peut ne pas être étonnant venant du cerveau qui a pondu «
Fight Club », mais tout de même.)
Vous voulez des preuves ? Entre le reniflage de serviettes usagées, une propagation de virus de la rage, un trafic de dents de lait, des concours d'accidents de voitures, le tout dans une dystopie où l'on peut littéralement louer et revivre des souvenirs grâce à une prise plantée dans la nuque, ça vous va, ou vous en voulez plus ? Parce qu'il y a encore TELLEMENT d'autres choses… Ce roman est juste un gros délire. Je sais que je me répète, mais c'est vraiment compliqué d'en parler autrement !
Donc oui, j'ai été très surprise par l'histoire, mais est-ce que j'ai aimé du coup ? (Parce que normalement, c'est mon avis que vous attendez non ?)
Eh bien, je suis plutôt mitigée.
J'ai vraiment adoré le début du roman qui nous raconte l'enfance de Rant dans une famille elle aussi un peu tarée, (et dont beaucoup de membres décèdent BIZARREMENT à cause d'accidents impliquant des insectes) le début de sa passion pour les morsures animales et les infections qui en résultent, ses différentes magouilles pour sécher les cours ou se faire du fric… Jusqu'à ce que qu'il quitte le COCON familiale. (Insectes. Cocon. LOL.)
En revanche, quand il s'installe en ville et rencontre ceux qui deviendront ses amis… J'ai un peu plus décrochée.
Ici, l'aspect dystopie – que l'on ne remarque pas auparavant – est bien plus présent, et c'est sûrement l'aspect qui m'a le moins intéressée.
Entre les prises dans la nuque, les souvenirs à revivre et les « Nuit de Crashing », je me suis un peu lassée…
Malgré tout, la fin est un bon gros WHAT THE FUCK qu'on se prend en pleine tête et à laquelle on ne s'attend absolument pas, malgré quelques indices discrètement semés ici et là… Et c'est bien cool !
Bref, si je garde un bon souvenir de ma lecture de «
Peste », c'est en grande partie parce qu'il a bousculé mes habitudes de lectrice en me proposant une histoire à laquelle je n'aurais jamais songé, même si l'histoire en elle même ne m'a pas toujours plu.
Par contre, je ne peux pas recommander ce roman à tout le monde, certains pourront être choqués, d'autres ne pas comprendre, d'autres laisser tomber… Et ne comptez pas le lire si vous êtes hypocondriaque. Je ne le suis pas, et pourtant, de nombreux passages m'ont donnée l'impression de ressentir des fourmillements sous la peau… Et parfois c'est un peu crade.
Donc «
Peste », ce n'est pas pour ceux qui ont peur du sale, des morsures, des bestioles, et surtout des histoires compliquées, dingues, et qui ne se révèlent pas tout de suite. Les autres, laissez-vous tenter, vous n'en ressortirez pas indemnes !
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