AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 234 notes
5
15 avis
4
7 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ouf, un peu déçu après ma dernière lecture de Choke, me voici rabiboché avec Chuck.

Ici pas seulement de la provocation gratuite mais un joyeux délire abracadabrantesque de n'importe quoi et prolixe scénaristique et de construction de roman et de personnages bien tarés.

Le découpage narratif d'abord :

Que vivent l’analepse et la prolepse !

Pléthore de recueil de personnes qui ont connu ou donnent leurs avis sur le héros ? du livre Buster "Rant" Casey. Ce procédé permet peu à peu de se faire une idée de ce lascar, comment il est, ce qu'il fait, au début c'est un peu déstabilisant, mais c'est très efficace et le rendu de leurs idées, témoignages est réussi.

L'histoire :

La particularité de ce gars, il met ses mains, bras dans tous les trous à serpent et terriers qu'il trouve, il se fait donc piquer, mordre, griffer, vous en voulez encore ? il invente une jurisprudence permettant aux élèves ayant une érection de pouvoir quitter les cours, il trouve Halloween trop soft alors il le réinvente à sa manière, un dingue je vous dit.

Ça c'est pour la 1ère partie du bouquin et il y a encore d'autres bonnes trouvailles comme par exemple les enfants qui bousculent l'économie locale en ayant une quantité monstrueuse d'argent, les conseils d'un vendeur de voiture etc etc

Je ne vous parle même pas du fait qu'il contracte la rage et qu'il la file à tout le monde et que du coup il deviendrait le plus grand criminel du monde, non je ne vous l'ai pas dit.

Je ne vous dirais pas non plus qu'il peut tout savoir sur vous rien qu'en vous reniflant ou en vous léchant, non je ne vous l'ai pas dit.

Et après cette première partie terrible, on bascule dans un autre temps où la société est divisée en 2 catégories, les nocturnes et les diurnes, là une occupation sympa est de se rentrer dedans en voiture, joyeux bazar là encore surtout quand on découvre que le gouvernement y est peut être pour quelque chose.

On se dit wahou énorme magnifique et Bim encore un coup dans le museau et si Buster "Rant" Casey traversait les temps ?

Alors ?

Moi j'ai pris une bonne claque, roman foutraque, déstructuré avec une quantité de vraies bonnes idées qui à elles seules permettraient d'écrire un autre bouquin.

On le sait le créneau de Chuck c'est l'allumage du modèle américain, mais quand c'est bien fait, c'est jouissif, ici on retrouve comme thèmes : L'auto-mutilation, la maladie et les épidémies, le handicap, la gestion politique, le voyage dans le temps.

Si vous voulez lire un roman bien barré, faut y aller à toute blinde.
Commenter  J’apprécie          173
Mais où C. Palahniuk va-t-il pêcher des délires pareils ? Je fais parti de ceux qui s'en délectent, parce que la lecture de l'un de ses curieux montages littéraires étonne et change vraiment de l'ordinaire. Celui-ci est classé SF. C'est que c'est une dystopie, bien que cela demeure imperceptible un bon moment. On commence à suivre l'histoire, racontée par les témoins de sa vie, d'un de ces personnage atypique dont seul C. Palahniuk connaît la recette. Les extravagances s'accumulent et avant que l'on commence à se lasser de ce divertissement, on commence subtilement à nous fournir des indices sur les petits mystères qui planent dans l'air avant de nous balancer en pleine poire ce qui se trame vraiment. Je n'aurais jamais cru au départ en arriver à de tels thèmes et je souhaite à tous de ne pas en être instruit avant d'entamer cette lecture. Personnellement, cela m'a allumé au max ! Par ailleurs, le tout n'est pas exempt de messages, critiques de la société et questionnement philosophique.
Commenter  J’apprécie          122
Chuck Palahniuk écrit avec ses pieds, ses récits marchent sur la tête, mais n'ayez crainte, lui l'a bien sur les épaules. Peste est une sorte de condensé de son oeuvre passée, un patchwork d'idées déjà développées mais cette fois assemblées en un tout foutraque et solide, un délire rigoureux. Une folie sous contrôle.
Le familier aura pourtant tôt fait de se repérer dans la nébuleuse. Il y retrouvera le nihilisme survolté de Fight club, l'exploitation sentimentale de Choke, la trash-attitude de Monstres invisibles, l'indestructible foi en soi de Survivant. Mais aussi de nouvelles trouvailles, de l'anecdote innocente à la glaçante, vertigineuse théorie métaphysique.

Jamais l'auteur n'avait autant ressemblé à son ainé Philip K. Dick. On pouvait croire à un repos du brave, à une fantaisie de mi-carrière – se dire qu'il avait pris ses précautions en installant son récit dans un futur proche, du genre qui autorise tous les glissements. Mais non. Pour ne jamais perdre son lecteur, pour étouffer sa méfiance, il décortique, structure, répond à chaque question subite dans les phrases qui suivent, bâtissant graduellement une thèse hallucinante et nette, un château de cartes instable mais droit. Et s'offre même le luxe de conclure sur un dernier argument décisif.
Son roman a la forme d'une enquête, un recueil de témoignages après faits qui ne déparerait pas dans les grilles de Planète ou d'Arte. Les protagonistes se rejoignent puis s'opposent, se tempèrent, s'évitent, et à travers eux un décor se dessine, l'intrigue s'épaissit et les pensées fusent.

Palahniuk est le même, en différent. Plus mature, moins sanguin, dans l'écart moins tranchant et cependant plus serein. de digressions en ellipses, de réflexions en twists, il tisse sa toile, faisant de nous des proies qu'il retient jusqu'au générique de fin. Vivement une sortie en salles.

4,5/5
Commenter  J’apprécie          120
Ce livre c'est une mine à fragmentation.
Dès la première page, sensation d'être plongée, immergée, dans les notes d'un journaliste au moment de la composition de son article, en cours de composition : une pléthore de notes d'une cinquantaine de témoins de la vie et de la mort d'un homme qui a réalisé le rêve américain : celui qui partit de rien est devenu un mythe. Et quel mythe ! Un petit gars d'une petite ville perdue, sans grands attraits (ni lui, ni la ville) devenu l'ennemi public capable de disséminer toute la population, véritable arme chimique, qui fait exploser la société. Et c'est le titre en anglais de l'ouvrage : « Rant: An Oral Biography of Buster Casey ». Biographie orale, donc incontrôlable et soumise à toutes les imprécisions, phantasmes de celle ou celui qui parle…et de celui qui transcrit.
Si la première partie du livre, consacrée à la jeunesse et à l'éducation, la formation de Buster Casey, est écrite à l'acide pour dépeindre la société du coeur de l'Amérique (mais pas que…), il est difficile de la situer dans l'espace temps. On est dans le trash, les rites de vie sont complètement déjantés. Rant, s'auto-forme, entraîne son corps à résister aux poisons les plus forts et sa sagacité à comprendre, à connaître l'autre, grâce à ses capacités olfactives et…gustatives.
La seconde partie (quand Rant arrive en ville pour vivre sa vie d'adulte) nous fait basculer dans un futur organisé autour d'un espace temps partagé entre diurnes et nocturnes. Selon que vous apparteniez aux diurnes ou aux nocturnes, vous vivrez votre journée sous la lumière du soleil ou dans l'ombre de la nuit, et la journée sera scandée par deux couvre-feux. Sacré limitation de la liberté de chacun. Mais tout est sous contrôle : grâce à d'étranges connections intégrées dans le cou de chacun qui permet de recevoir, de visualiser des « transferts » d'autres réalités, sorte de publicité qui gère au mieux le temps de cerveau disponible, sauf que là, tout le cerveau est disponible ! Bien sûr cette dichotomie de la société va conduire à une spécialisation des deux sous-populations : c'est aux nocturnes que seront alloués les tâches de l'ombre mais aussi les plaisirs de la fête. Les Nuits du Crashing, énorme fête si barbare et si civilisée, réservée à des initiés. Véritable contre-culture qui va attirer les ados des diurnes. Véritable culture inventée par ce qu'il faut bien appeler le rebut de cette société, fascinée par la mort, dernière « aventure » excitante. Bien sûr, Rant choisira le société des Nocturnes, ceux qui ont déjà la « rage » pour mieux s'y épanouir.
Quant à la troisième partie, sorte d'évangile donnant une explication sur le phénomène Rant, elle clôt l'ouvrage sur une conception du temps … autophage, et, encore, une théorie du complot. Comme si, c'était la seule et évidente prolongation du mythe. Théorie du complot ou religion ?
Découverte de Chuck Palahniuk par cet ouvrage, j'en ai apprécié et la richesse et la créativité de sa pensée, le rire sainement iconoclaste que sa lecture provoque.
N'ayant pas lu le livre dans sa version originale, je me demande s'il ya les deux mêmes connotations de maladie et de colère dans le mot « rage »…
Et comme ceux qui dégustent les tourtes de la mère de Rant doivent être attentifs à ce qu'ils mastiquent, comme son père en tondant la pelouse fait exploser des oeufs pestilentiels, « Dévissez-vous le cou » pour regarder et voir la réalité même si elle a aussi des aspects glauques et cruels, « Dévissez-vous le cou » pour échapper à l'emprise des connections qui endorment les méninges., « Dévissez-vous le cou » pour concevoir votre propre conception du monde.
Commenter  J’apprécie          90
Il est bon de se faire parfois bousculer, mais avec ce récit-là, sachez que Palahniuk sangle le lecteur dans un tonneau en amont des chutes du Niagara. Au début, la rivière à des faux-airs de Mississipi. Il y a du débit, mais on se dit qu'on va pouvoir encaisser...jusqu'à ce que des affluents ne viennent gonfler la masse, charriant des eaux de tous horizons et toutes couleurs, des objets de toutes natures. Ça tangue de plus en plus sérieusement. On boit la tasse et les paysages se troublent. le tonneau, percuté de toute part, bascule, tourne sur lui-même chaotiquement. Bref, si en ce moment vous ne vous sentez pas l'âme légère d'une ballotte...passez votre chemin !

Il y a de la matière dans ce livre, beaucoup de matière ! (50 scénarii pour Luc Besson...)
"Peste" a un parfum complexe, lourdement chargé d'effluves aussi variées que celles de:
- "Les aventures de Tom Sawyer" (et Huckleberry Finn), pour ses trublions anticonformistes mais attachants, venant perturber la vie communautaire d'un petit village américain.
- "Le parfum" de Süskind.
- Certaines histoires de pandémie et de création de mythe, du genre "Je suis une légende"(le livre de Matheson).
- Films fantastiques comme "eXistenZ" de D.Cronenberg. Et j'en passe...
Commenter  J’apprécie          60
Un pur régal ! Ce livre est de la dynamite ! Déjà le style est singulier et atypique ! Palahniuk nous ouvre les portes d'un monde glauque et bien crade par l'intermédiaire de témoignages parfois farfelues, parfois controversés...
C'est aussi cette capacité chez l'auteur à faire parler une multitude de personnages de manières bien distinctes qui m'a complétement enthousiasmé !
Peste est un mélange aussi de genre incroyable. Un genre d'"Urban SF" où se mêle l'horreur et donc le fantastique car s'il est question de morsures, de diurnes et de nocturnes, il y a aussi cette histoire de voyages dans le temps et de transferts qui pousse directement le roman dans la science-fiction.
Vous aurez compris en lisant "Peste", vous risquez de vous embarquez dans un étrange périple ! Et pour sûr, vous n'en sortirez pas indemne mentalement !


Lien : http://jldragon.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          50

Ce roman m'a fait une drôle d'impression. Non, en fait il y en a eu plusieurs, des impressions sur ce roman. Déjà, et c'est ce qui semble ressortir de nombreuses autres critiques que j'ai pu lire, il y a une grosse impression que Chuck Palahniuck à combiné des idées multiples et allant dans tous les sens, se mêlant pour former un roman. le problème, c'est qu'il y en a trop à mon humble avis. Assez d'idées pour deux voir trois livres, mais combiné en un, c'est trop. Et pourtant, elles sont bonnes.

Ensuite, j'ai aussi été dérangé par le style d'écriture, qui s'inspire des biographies orales, celles où chacun parle en expliquant la vie de quelqu'un qui est mort (bien que dans ce cas on n'en soit pas tellement sur). Mais là encore, c'est très décousu, très confus. On comprend, mais avec trois trains de retard, et c'est pénible en un sens. Je comprends très bien la volonté de l'auteur qui cherche à faire une biographie en tout sens pour troubler son lecteur jusqu'à le laisser dans l'expectative sans trop savoir la réalité dans tout ce marasme et ces idées contradictoires. C'est louable, mais je trouve que la forme n'est pas la meilleure.

Ensuite, passons à autre chose. L'histoire est confuse, et surtout regroupe trop d'éléments qui ne se mélangent (à mon avis) pas trop bien. le livre va basculer d'une critique de la société pure et d'un roman humoristique noir (dans la veine du le seigneur de porcheries mais avec un humour plus net), pour ensuite basculer dans une sorte de science-fiction et de considération philosophique voir métaphysique qui sont à mon avis très loin de ce qu'on pouvait lire au début.
Le roman est toujours très bon, lorsqu'il critique il sait viser juste (et très juste d'ailleurs), mais il le fait moins bien que dans Fight Club, avec trop de dispersion. Mais cela dit, le tableau qu'il dresse de l'Amérique vaut le détour, entre névroses et obstination, les personnages sont malsain du début à la fin, et ce n'est pas sans critiques bien appuyées et ciblant des points précis. Mais dans l'ensemble, c'est difficile de comprendre.


En fait je pense que Chuck Palahniuck a voulu trop dire dans ce roman, et qu'il s'est perdu en cours de route. le roman prend deux fois des virages radicalement différents, avec une impression de changer carrément de registre d'écriture, la seconde partie perdant considérablement en humour notamment, mais le tout étant bourré de bonnes idées. Si ce n'était pas un auteur déjà accompli, on pourrait croire qu'il s'agit d'une première oeuvre encore un peu brouillonne de la part d'un auteur talentueux. Là on peut se demander pourquoi l'auteur s'est embarqué dans toutes ces directions au lieu de scinder tout en plusieurs livres, mais je trouve qu'il y a vraiment des excellentes idées, le tout un peu trop noyé dans la masse. Si vous acceptez de vous accrocher pour la lecture, ce livre ne devrait pas vous poser trop de problème, sinon, c'est pas celui que je vous conseille du même auteur.
Commenter  J’apprécie          41
Palahnuik dans ses grandes oeuvres, un très bon roman, plutôt fantastique. Une immersion profonde, dans un monde torturé, et si proche à la fois. Excellent.
Commenter  J’apprécie          40
« Et si la réalité n'était qu'une maladie ? »

Je me suis laissé embarquer dans ce thriller fantastique de Chuck Palahniuk dès les premières pages. le récit original tant par l'histoire et par sa forme, même si l'auteur s'empresse de rappeler qu'il n'est pas le seul à avoir opté pour cette formule : une évangile racontée par de nombreux témoins.

Buster Casey est un anti-héros toxicomane qui se came au poison et virus animal et qui a fait fortune grâce à la Fée des dents. le soir, il s'adonne à un étrange sport mécanique avec d'autres de ses relations aux pouvoirs particuliers dans les rues d'une petite ville où s'opposent les diurnes et les nocturnes.

Mais quel est le but réel de ces emboutissages de tôle ? Qui est vraiment le gars Casey ?

Toutes les informations sont distillées au lecteur par les différents témoignages et s'imbriquent finalement pour faire découvrir le projet (abouti ou non ?) du personnage principal, enfin celui dont on parle. Mais justement de qui parle-t-on ?

Le semblant de réalité initiale s'estompe au fil des pages et le lecteur n'a plus que les réflexions proposées par les protagonistes dont certains peuvent être contradictoires comme seuls repères.

Commenter  J’apprécie          30
Livre complétement barge, plus on avance dans cette biographie par recueil de témoignages plus on s'enfonce dans un délire d'enchevêtrement et de spéculations... Rant Casey vendu au début comme un tueurs en série se révèle n'être qu'un creuset volontaire de zoonoses depuis son plus jeune âge. Comme à son habitude Palahniuk nous régale d'histoires de fous qui font des émules et transforment un fait divers en épiphénomène. Son style est toujours incisif et aussi profond métaphysiquement et psychologiquement. Même si assez désincarné (pas de description émotionnel ou sensible des personnages) il truffe son récit de refrains (style minimaliste américain, dans celui-ci ce sont, entre autres, les bulletins radio d'accidents d'automobiles) et de petites astuces pratiques (Exemple: Rant se mettait du colorant alimentaire dans les yeux quand il voulait un arrêt maladie). SPOILER ALERT: Rant Casey est sensé être mort, ce qui explique la forme de la biographie mais peu à peu on réalise que non seulement son corps n'a pas été retrouvé mais que 1 puis 2 personnages sont sensé être lui qui a fait des bonds dans le passé. Summum de l'obscénité oedipienne; une méthode de rajeunissement développé par ceux qui sautent dans le passé; l'auto-génése c'est à dire sauter dans le passé pour violer sa propre mère, ainsi Rant est à la fois son propre père et son propre grand père etc... le paradoxe temporel est aussi disséqué dans cette spéculation de l'histoire possible. Si le covid n'a pas miné votre intérêt pour l'épidémiologie et la virologie en générale ce champs lexical et narratif est également omniprésent dans ce livre, tant Rant est un collectionneur/passeur de maladie, notamment le créateur de son propre super-variant de la rage... Si tout ce résumé ne vous a pas convaincu/dissuadé de vous taper ce récits polyphonique/polyversion, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (498) Voir plus



Quiz Voir plus

Fight Club

« Fight Club » a été publié en...

1995
1999
1996
1997

12 questions
85 lecteurs ont répondu
Thème : Fight Club de Chuck PalahniukCréer un quiz sur ce livre

{* *}