Gloria

Club N°51 : BD non sélectionnée
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Des dessins simples, épurés pour parler d'une travailleuse sociale, son quotidien, les enfants et les ados qu'elles accompagnent.

Morgan N.
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Des dessins simples, qui viennent en support de l'histoire de cette assistante sociale en lien avec les enfants.

Parfois un peu confus dans les liens et les transitions.

Mel
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Almudena Pano retrace dans ce roman graphique le travail de Gloria, éducatrice, qui accompagne des enfants victimes d'abus ou de maladies mentales. Les histoires sont toutes inspirées d'histoires vraies.

C'est un livre qui secoue. Son contenu est brut, difficile. Les graphismes pop et peps tranchent avec toute cette noirceur humaine. le texte n'est pas tant présent par rapport à l'image mais pourtant il dit l'essentiel. Économe en mots mais juste.
C'est une lecture qui remue et qui pointe les défaillances de nos sociétés, particulièrement sur le thème de l'inceste.

Dans cette bande dessinée les traits sont très linéaires et simples. Les couleurs sont vives. On a l'impression de se trouver dans un dessin animé.
Le dessin coupe avec la dureté du sujet abordé et permet de mettre une barrière avec le réel.
Ce livre est l'histoire de Gloria qui travaille dans un centre pour enfants. Il nous en ai présenté 3.
L'un d'eux est schizophrénie. Les 2 autres sont victimes d'inceste.
Gloria aime son travail même si celui-ci ne lui permet pas d'être indépendante financièrement.

C'est une belle fresque qui est dressée ici et qui met en avant le travail de personnes dont on ne parle pas souvent.
Les sujets sont durs et abordés sans filtre.

J'ai passé un bon moment de lecture.

Si d'entrée de jeu le dessin ne m'a pas paru emballant – bien qu'un poil ressemblant à la série MTV « Daria » – le contenu a vite fait de rattraper tout ça. Par-delà les couleurs criardes, les dessins trop structurés, carrés, linéaires, … se cachent un sujet tabou dans notre société. Mais avant de le découvrir avec pudeur, Gloria nous fait découvrir son travail social auprès d'enfants en décalage. le premier, c'est Angelo, un gamin schizophrène. Il entend la voix du dieu Odin lui ordonner de faire du mal, pour ainsi dire les seuls moments où il sort de sa léthargie quotidienne.

Avec des parents dépassés, les gens comme Gloria sont un soutien incontesté, un pilier dans la tempête et pourtant : voilà bien un métier ingrat. Gloria, comme ses collègues, travaille sans compter ses heures pour un salaire de misère. Pas de quoi quitter le foyer parental en faisant, pourtant, un temps plein. Un métier fatiguant, épuisant tant physiquement que mentalement, pourtant c'est une vocation !

Au départ, ce projet appartenait à Elisa Sartori qui a interviewé G dont la vie a inspiré celle de Gloria. Puis de fil en aiguille, Almudena Pano a continué les recherches, approfondis le sujet de sorte que finalement, la voilà seule aux commandes pour parler, principalement, de la vie de ces aides sociaux et de l'inceste ! Car les eux autres jeunes dont on suit la vie, Valentina et Greta, ont été violentées par leurs pères sans que leurs mères ne remarquent rien.

C'est encore tellement tabou de nos jours d'en parler, mais pas si rare que ça quand on creuse dans les secrets de familles. L'autrice, dans ce titre, a voulu ôter le voile sur ces crimes commis par des pères, des mères, des aînés qui usent de leur pouvoir – sexuel – sur les plus jeunes, les plus faibles. Or ces crimes, comme tant d'autres, peuvent démolir des vies, des esprits, des familles. On suit alors le parcours d'une mère qui est complètement dépassée par le procès, le jugement, les suivis… On suit une ado qui intente à sa vie faute de repaires face aux gens… tout ça à cause d'une personne en qui elle aurait dû avoir confiance. Un parent ne devrait jamais pouvoir, ne fusse que penser, faire ça ! Même si des gens comme Gloria existent pour panser les plaies du mieux qu'ils peuvent… Bravo Almudena Pano pour ce titre !
Lien : https://sambabd.net/2023/01/..

Derrière les tons pastel, “Gloria” dénonce avec pudeur la violence et les mécanismes de l'inceste. Une première BD réussie avec laquelle l'autrice, la Bruxelloise Almudena Pano, fait tomber quelques tabous familiaux.

Le récit se découpe en trois chapitres. Leur lien: Gloria, une jeune assistante sociale. le jour, elle bosse dans un centre pour enfants. le soir, elle surfe sur internet, mange en famille ou sue dans une salle de kickboxing. Fauchée, elle se fait offrir ses verres par ses potes. Qui la prennent un peu de haut avec leurs "à quoi bon". Mais Gloria, elle sauve des vies. Elle accueille Angelo, schizophrène qui obéit à Odin et plante son crayon dans les gorges des copains. Elle couve Valentina et Greta, petites filles qui ont connu chez elles l'innommable.

Sur ces 224 pages à l'épaisse ligne claire s'étalent des aplats pastel : écarlate, jaune mimosa, rose, bleu layette et nuit, corail. Cette sobriété épouse admirablement la pudeur remarquable avec laquelle l'inceste est abordé. Tout en suggestions et ellipses. Des mains. Un dessin d'enfant. Un regard. Un pipi au lit. Un canapé. Rien ne heurte l'oeil dans “Gloria”. Mais la mise en scène de la banalité des gestes glace le sang. Comme quand un papa accompagne sa fille pour l'histoire du soir. Ce camaïeu pastel, qui induit un contraste entre douceur du dessin lié à l'enfance et dureté du récit imposé par le monde adulte, n'est brisé que par le vert pomme, qui accompagne les hallucinations, les écrans, les drogues.

Au final, "Gloria", le livre, fait comme Gloria, le personnage: il envoie un gros kick dans l'ordre établi.

J'ai reçu Gloria dans le cadre d'une masse critique, et c'est une très belle découverte.
Cet ouvrage suit Gloria, une travailleuse sociale, à travers son travail avec certains enfants. On découvre alors précisément l'histoire de chaque enfant choisi, ce qui permet de mettre en lumière les sujets sensibles et encore tabous que sont la schizophrénie et l'inceste. On ne suit pas les enfants pendant très longtemps, et pourtant c'est assez pour s'attacher à eux et pour comprendre les difficultés qu'ils vivent.
Le sujet de l'inceste est plus poussé, on voit aussi l'impact sur la famille et les proches. J'ai aimé les explications psychologiques qui viennent nourrir la compréhension du sujet via un aspect plus théorique et scientifique. Je pense que ce livre fait un bon travail de sensibilisation, en ne mettant pas la faute sur les victimes et leurs proches qui souvent ne voient rien, mais bien sur la personne qui commet les faits. Et même sur cette dernière, des explications sont données, ce qui permet de mieux comprendre ce qui peut mener quelqu'un à commettre cela.
Cet ouvrage met aussi en lumière l'importance des travailleurs sociaux. Trop peu reconnus, ils vivent souvent dans des situations précaires alors que leur travail n'est pas des plus simples et peut parfois être dangereux. C'est un travail humain très demandeur et qui permet d'avoir des impacts positifs dans la vie de personnes en difficultés. le personnage de Gloria met cet aspect en avant et montre à quel point ce peut être un beau travail, que des personnes, souvent incomprises par leur entourage, exercent par passion.
Les illustrations sont simples, pas de superflus. Cela permet de vraiment se concentrer sur les faits. le choix des couleurs est intéressants, car c'est très joyeux, bien que les faits relatés ne le sont pas tant. Peut-être pour montrer que l'horreur peut se passer même dans des situations pas si horribles que ça ?
C'est une lecture rapide, mais je pense me replonger dedans pour mieux m'imprégner de ce qui est partager. J'apprécie aussi le fait que des ressources soient partagés à la fin afin d'approfondir le sujet.
C'est un bel ouvrage qui rend un très bel hommage à G., qui a inspiré le personnage de Gloria, et qui permet d'aborder de façon intelligente le sujet de l'inceste, encore bien mal compris.

J'ai été interpelée par ses dessins simples (simplistes ?) mais aux couleurs vives (vivantes surtout).
La construction de l'histoire est originale avec ces histoires transversales qui nous traversent comme elles traversent la vie de Gloria. Malgré le côté brut des dessins, les émotions sont présentes, et peut-être même, encore plus saillantes.
La thématique des violences faites aux enfants est forte, mais la façon dont elle est abordée nous amène à nous questionner sur l'avant, l'après des révélations, les suites et les dommages causés dans le temps.
J'ai apprécié les mots portés par certains personnages et je remercie l'auteur d'avoir pris soin de faire un profond travail de recherche (en tant qu'ancienne Gloria, je sais à quel pont il est difficile d'être confronté à ces souffrances).
Cet ouvrage mérite d'être lu, ne serait-ce que pour nous éveiller à ce qui se passe, s'est passé ou peut survenir pour nos enfants.