Attention, coup de coeur en ce début 2017 !
Le premier roman de
Harry Parker, ancien Officier de l'armée britannique, s'inspire fortement de l'expérience de celui-ci, à savoir son déploiement en Afghanistan et la blessure de guerre qu'il y a subie.
Tout le roman tourne autour de cet état de fait, simplissime et pourtant impossible à appréhender totalement par nous, lecteurs, qui ne serons jamais confrontés à une telle horreur (du moins, je ne le souhaite à personne...).
L'originalité du roman réside dans le traitement de ce thème et dans la manière dont il est exposé : toute l'action est décrite à travers le "point de vue" d'objets plus ou moins quotidiens (depuis la cartouche chargée dans un fusil, jusqu'au vélo d'un ado Afghan, en passant par les bactéries se développant dans les blessures du jeune officier).
Le procédé aurait pu glacer, désincarner le récit, et lasser le lecteur. Mais ce n'est absolument pas ce que j'ai ressenti à la lecture.
Les chapitres sont courts, vifs, passionnants, et alternent entre le présent (le long chemin vers la rémission) et le passé (le déploiement en Afgha). Leur intensité suit un crescendo jusqu'à un final émouvant, que vous devinerez barbare, et qui ferme magnifiquement le roman.
Même l'écueil du manichéisme est brillamment évité, l'auteur permettant à plusieurs personnages, dont des locaux, de s'exprimer (toujours à travers des objets, ne cherchez pas, il faut lire le roman pour comprendre).
Bref, j'ai refermé le livre les larmes aux yeux, triste de quitter ce jeune officier et curieuse de connaître la suite de son destin tragique mais courageusement assumé.
Si je devais ajouter un ultime chapitre à ce merveilleux roman, j'imagine que je prendrais le point de vue du stylo dont le héro se saisit pour coucher sur le papier ce bouleversant témoignage. La boucle serait ainsi bouclée...