C'est après avoir regardé l'émission de la Grande Librairie, où l'auteur parlait de son livre, que j'ai eu envie de le découvrir. Son passage ensuite dans l'émission C à Vous a fini de me convaincre.
Ne connaissant pas du tout l'homme derrière l'artiste, ni l'artiste derrière l'homme, je suis entrée dans son récit autobiographique, vierge de toute opinion.
Tout ce que je savais, c'est qu'il y parlait de son père, de leurs relations compliquées, de sa dépression et de son homosexualité qu'il avait découvert sur le tard.
J'ai apprécié la première moitié de son autobiographie, même si le style était assez brouillon, des phrases jetées en vrac, comme elles lui étaient venues à l'esprit, sans doute, ou alors, il a voulu imiter le style d'un journal intime où l'on balance des phrases sans se préoccuper de leur ordre, puisqu'il n'est pas destiné à être lu.
En le lisant, j'ai compris pourquoi certains lecteurs s'étaient sentis touchés par son texte, notamment lorsqu'il parle de sa sexualité et de ses amours hétérosexuels, avant de comprendre qu'il était tout simplement homosexuel.
Il est un fait que cela a dû raisonner dans certains de ses lecteurs qui ont vécu les mêmes questionnements, les mêmes interrogations, les mêmes dénis, les mêmes tâtonnements lors de leur début avec un partenaire du même sexe.
C'était touchant, mais entre nous, je n'avais pas besoin de tout connaître de sa vie sexuelle non plus (ses branlettes, qu'il bandait mou parfois, que son anus était plus parlant que sa tête)…
— Tu vois pas ma tête, comment tu vois que je stresse ?
— Ton anus
— Hein ?
— Ton anus se ferme quand tu as peur (…)
Tu lisais plus facilement mon anus que ma tête. Et là j'ai senti que tu regardais mon anus dans les yeux…
Bref, un peu moins de cul et plus de profondeur dans le texte, cela n'aurait pas été du luxe. Parce que oui, à la longue, c'est lassant et je n'ai pas envie d'entrer dans l'intimité d'un type à ce point-là !
Dans la seconde moitié, j'ai commencé à me lasser très très vite des répétitions de l'auteur, de ses dépressions, dont on se demande tout de même le pourquoi du comment. Je ne remets pas en questions les problèmes des gens, mais comment font les autres, notamment ceux ou celles qui ont perdu un enfant, un conjoint, qui galèrent pour trouver un job, pour gagner leur vie, pour faire vivre leur famille ?
L'auteur le disait sur le plateau de "C à vous", il n'a pas vraiment de raison d'être déprimé, mais voilà, ça lui arrive, c'est peut-être cyclique ou alors, il se fait du mal lui-même (enfant, il avait peur que ses parents décèdent la nuit, alors ils les écoutaient ronfler et ensuite, ses parents ont dû installer un babyphone pour que leur fils les écoute dormir : leur vie sexuelle a été réduite à zéro !).
Il a beau parler de son père et de leurs relations compliquées, dans ce qu'il nous raconte, je n'y ai pas vu de la maltraitance, sauf qu'enfant, il a dû boire un bol de lait tous les jours et qu'il n'aime pas ça et que ce fut pareil avec les patates. Bon, pas très malin de la part du père, mais rien de plus méchant, alors, il est où le problème ? Parce que son père ne montre jamais ses émotions ?
Il est des parents et des enfants qui ne se parlent plus depuis des années, qui ne savent plus se voir, tandis que lui, il va chez ses parents, loge là-bas, y est allé pour écrire son autobiographie… Son père n'est pas parfait, mais ce n'est pas un tortionnaire, ni un salopard.
Si le début avait été agréable, si je me plaisais bien dans son récit, je me suis retrouvée à penser tout le contraire une fois la moitié du livre passé : on tournait en rond, il se regardait un peu trop le nombril, se lamentait pour ce qui n'avait pas lieu d'être (ou du moins, pas lieu d'être écrit dans un livre, juste bon pour son psy qui l'envoie au Liban quand il est dépressif grave) et cherchait la petite bête.
Bref, ça avait bien commencé et ça c'est terminé en eau de boudin…
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