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3,55

sur 1882 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Un exutoire, une confession, une psychothérapie, le tout à la fois plus un cri du corps !
Mais...
Mais ce n'est pas mon exutoire, je ne suis pas prêt pour recevoir une confession, je ne suis pas psychothérapeute et les états d'âme de ce corps m'ont laissé de marbre.

Je n'aurai lu que la moitié du livre, en définitive, lassé rapidement par l'alternance de ces chapitres ou le jeune homme se livre, à la fois intimement mais aussi en pâture.

Le fond ?
Il est raconté, ailleurs, partout, le récit de ce chroniqueur/comédien qui revient sur ses relations conflictuelles avec son père qui se dit à l'agonie.
Ce fond là m'intéresse, l'autorité qui broie, qui casse, qui pèse de tout son lourd poids sur un être en devenir, en construction m'interpelle. La fragile frontière entre éducation et emprise est si facile à franchir pour qui ne fait pas attention.

L'autre fond,
je l'ai touché quand l'auteur nous fait généreusement offrande de ses pérégrinations ou hésitations sexuelles (ha, le paragraphe des morpions !!!) qui, pas une seconde, n'ont fait écho chez moi, lecteur lambda.
Ce n'est pas par pudeur de nonne, vraiment, d'autres lectures intimes ont su me toucher, mais ici, c'est par total désintérêt. Total !
Et alors ?
Il peut coucher avec qui bon lui semble, fille, garçon ou sa propre main, cela ne m'apporte rien. Rien !
De savoir son glissement progressif de l'hétérosexualité de convenance vers une homosexualité ressentie, OK, cela participe à la construction du personnage mais de là à assister avec force détails à ces diverses expériences, bof  !!

Pour ce qui est de la forme, elle m'a intéressé de façon alternative aussi, un peu comme le courant qui nous est vendu par les prises, cela dépend des secteurs.

Quand il couche avec rage les souvenirs anciens qui l'étreignent, je ressens les blessures profondes qui ont entamé l'enfant sensible qu'il était. Je compatis. Je savoure même l'écriture qui épouse parfaitement le propos.

J'ai moins prise avec ce style quand il sert les autres pages de sa vie ou il couche, tout simplement, c'est comme l'éjaculation intellectuelle de celui qui bande mou et enrage de n'en tirer le plaisir espéré.

Une Pascotmania est en route qui ne m'a pas emporté. Sûrement ai-je passé l'âge de ces emportements fulgurants qui, quelque part, masqués par les brumes du temps, me rappellent ceux des ‘nuits fauves' ou un autre jeune comédien à l'avenir prometteur (hélas) se hasardait à se raconter bien loin d'une iconographie de complaisance dont on auréole généralement les artistes promis à une gloire certaine.

Je suis venu, j'ai lu, je n'ai pas aimé.
Pour moi, cette lecture tombera rapidement dans la poussière que je n'ai pas mordue avec l'auteur.
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Lorsqu'on a 24 ans, raconter sa vie en passant en revue toutes ses misères, c'est du vu et du revu. C'est surtout inintéressant au possible.

J'en ai personnellement assez de ces ouvrages qui ne servent que d'exutoire à leur auteur, au détriment de toute créativité.

En bref, ce livre représente pour moi un condensé de toute la paresse et la misère intellectuelle de l'époque où les bobos et leurs états d'âme sont systématiquement mis sur un piédestal en dépit du bon sens.

Passez votre chemin, vous économiserez votre temps.
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J'ai vu ce livre chez ma tante. Ayant remarqué que je le regardais, elle me dit : « C'est un sacré navet » alors évidemment, je me suis jeté dessus ! Et je n'ai pas été déçu. Ayant mieux à faire que perdre mon temps à regarder des émissions pour adulescents ou des humoristes Tiktok, je n'avais absolument jamais entendu parler de Panathinaïkós (oui je sais, ce n'est pas son nom, mais je n'arrive pas à retenir le vrai et je trouve que le nom d'un club de foot lui correspond bien : beauf, creux, surfait) mais le 4ème de couverture m'a de suite mis dans l'ambiance : « Panayotis Pascot s'attaque d'une plume tranchante et moderne à trois thématiques qu'il tisse pour composer un récit autofictionnel aussi acide qu'ultra lucide. La relation au père, l'acceptation de son homosexualité et la dépression s'enchevêtrent ici dans un violent passage à l'âge adulte. » Mais c'est que ça a l'air passionnant… J'ai jeté un oeil à un de ses spectacles et j'ai tout de suite compris: le genre de mec qui fait des blagues à un public gagné à la cause en mode "Je vais vous parler d'un truc que vous avez déjà vécu ou qui vous angoisse ou qui vous énerve, et ça va vous faire marrer je sais pas pourquoi" donc plutôt que de se faire ch... à tenter d'écrire un truc drôle ce sera des sorties du genre: "Je vais bientôt avoir 30 ans, va falloir penser à commander du Viagra, moi" - ouarf ouarf... On situe tout de suite. Ce livre de Caliméro fragile des beaux quartiers suinte tellement la prétention et l'autosatisfaction que je ne vais pas l'épargner. On va se taper 230 pages de platitudes vues 100'000 fois assénées avec pédanterie par un fils-de visiblement persuadé d'être le premier à sortir ces vérités définitives... A mon avis, il ferait mieux de lire plus, avant de songer écrire. Par où commencer ?

Peut-être par le père, qui donne finalement le récit puisque le livre est écrit parce qu'on annonce à Panathinaïkós que son père va mourir. Je vous rassure tout de suite, il ne meurt pas. Par contre, je ne vous rassure pas, le livre est bel et bien écrit… Panathinaïkós fait en effet partie de ces jeunes artistes bobos urbains aux petites vies bien rangées qui brûlent d'avoir quelque chose à dire et de le faire savoir. En effet, jusqu'ici il n'est perçu que comme simple chroniqueur et humoriste mais lui voit plus grand: Proust, Joyce, Dostoïevski... Voilà ceux qu'il imagine ses pairs: les grands écrivains, ceux qu'on admire et qu'on respecte, mais aussi les "maudits", Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, bref ceux que cite à 16 ans celui qui veut se démarquer en passant à la fois pour l'intello et pour le rebelle... Ces célèbres prédécesseurs, notre ami Panathinaïkós est de leurs, et il est ici pour nous le prouver. Problème : quand on a eu jusqu'ici une petite existence protégée et bien pépère, et qu'une fois adulte on bénéficie à plein du système d'aides à la française pour exercer son métier tranquillou dans le petit monde aseptisé des bobos parisiens fêtards, il est assez difficile de trouver quelque aspérité à laquelle se raccrocher pour exprimer un mal-être, une souffrance, une rébellion, une colère, bref, ce que tout aspirant A-rtiste bobo fantasme de pouvoir mettre en scène : un Artiste heureux, c'est antinomique, c'est un guignol, l'A-rtiste maudit, ça c'est du vrai ! Les Fleurs du Mal, Cobain, Van Gogh, toussa toussa… Voilà de quoi rêver ! D'autant qu'à la terrasse du Café de Flore l'Artiste heureux ne fait pas recette pour choper de la 1ère année du Cours Florent, par contre l'A-rtiste maudit qui traîne son spleen et son regard acéré sur le monde, ça ça marche… du coup, ce livre est avant tout une sorte d'exercice de style où Panathinaïkós le bobo favorisé va tenter de nous démontrer que derrière son image de rigolo superficiel adepte des soirées jet-set de la capitale il est en réalité un A-rtiste, un vrai, le genre torturé, dévoré des démons de la création, unique, incompris, différent, à la vie difficile, forcément malheureux et en rébellion contre lui-même… Et comme tous les aspirants maudits, Panathinaïkós se met en scène : écrire chez lui ? Non, pas de public, à quoi bon ? Certes, on pourra objecter que le vrai Artiste se soucie de l'oeuvre et pas de lui-même, mais on ne parle pas ici d'un simple Artiste mais bien d'un A-rtiste, ne l'oublions pas, donc il lui faut sortir, aller quelque part où il y a des gens pour le voir, pour faire admirer le processus de création, s'installer bien en vue avec son cahier Moleskine (très important le Moleskine….), soigner son style vestimentaire (chemise, manteau, écharpe, pourquoi pas un chapeau ?), avoir une barbe de trois jours (très important aussi la barbe de trois jours), barbe rasée de près comme il se doit chez son barbier habituel à 60 euros la séance, avoir sa place habituelle avec des serveurs qui nous connaissent et nous saluent (rien de mieux pour l'égo que de montrer aux autres clients qu'on est un habitué) avec si possible une glace dans la salle pour vérifier qu'on est bien en place, puis enfin, écrire… enfin en général on ne va pas écrire grand-chose, trop occupé qu'on est à checker sa pose dans la glace (le stylo en l'air pour avoir l'air inspiré ou sur la table pour avoir l'air ombrageux ?...) et à regarder à droite à gauche du coin de l'oeil si les gens nous regardent (« -Maman c'est qui le Monsieur avec la chemise comme dans les films sur Louis XIV ? -Ca mon fils, c'est un A-rtiste) ou s'il y a une petite étudiante de socio déjà en admiration… Un moment très drôle, et qui résume tout, c'est lorsque notre Panathinaïkós va « dans un hôtel, loin de tout, pour écrire ». Ca le fait, non ? l'A-rtiste reclus, seul avec son art, loin des distractions et des turpitudes, Hemingway en son Cuba, toussa, toussa… Il explique direct derrière que son problème c'est que ça fait des jours qu'il discute avec une pouff sur les réseaux et qu'elle le chauffe, là elle vient de lui dire « baise-moi comme une chienne » du coup il hésite à rentrer pour la baiser, ce qu'il fera d'ailleurs, et en courant, la queue sur le nombril (non non, pas entre les jambes)... sans conclure toutefois (gros fail). Alors déjà, on voit la puissance sublime des ambitions artistiques de notre A-rtiste pour qui l'écriture est « toute sa vie » (je cite) puisqu'il suffit qu'une petite dinde facile remue son cul à distance pour qu'il les abandonne derechef, mais surtout, il faudrait peut-être lui expliquer que « loin de tout » ça ne veut pas dire « physiquement éloigné mais passant sa journée sur internet à chatter avec ses potes entre deux séries Netflix, l'actualité sur BFMTV, un peu de gaming, chauffer sur Tinder et un bon porno gay, comme à la maison! ». Encore une fois, tout dans l'apparence (l'êxil créâteûr de l'A-rtiste) rien dans la réalité (l'Art, ou l'oeuvre): Panathinaïkós est un pathétique poseur. Mais bon, à force de faire semblant il finit quand même par pondre quelque chose, et pour son minum opus, il va commencer par son père.

Et là déjà, ça commence mal. La relation au père… Quand on veut se démonter unique et torturé, il est bon de commencer par un sujet moins bateau. Ou alors il faut s'appeler Hervé Bazin et avoir quelque chose à raconter. Quel jeune n'a pas une relation un peu difficile avec ses parents ? Quel ado ? On rappelle que Panathinaïkós a écrit ce livre à 24 an. A cet âge-là on en est encore généralement à considérer que nos parents sont des dinosaures ne comprenant rien à la vie et qu'on n'a rien en commun avec eux, que notre génération va tout changer, qu'on est différents... Après, en prenant de l'âge, eh bien on se rend compte d'une chose: eux aussi pensaient la même chose des leurs à notre âge. Bref je disgresse, mais le fait est qu'ici Panathinaïkós nous parle de son père et n'en dit en réalité que du… bien. Il en ressort en effet le genre de chic type qui aide toujours tout le monde, qui milite pour des causes, qui cherche à lier une bonne relation avec ses fils, qui cherche à les voir, qui ne prend pas mal le choix de carrière de son fils, ni même son homosexualité, que les gens trouvent « fantastique » … Alors pourquoi Diable Panathinaïkós veut-il le tuer (oui, Panathinaïkós est culturé, il a entendu parler du concept d'Oedipe, attention…) ? Il tente maladroitement de nous faire croire que la relation était abusive, qu'elle l'a détruit, qu'il souuuufre, par exemple il nous explique sur trois pages que son père, démiurge autoritaire à la maison, lui imposait parfois de finir son bol de lait (je m'étonne que la protection de l'enfance n'ait pas été alertée ?...) mais dans le même temps va le week-end voir ses parents, vient écrire chez eux, passe les fêtes en famille…. Heu, je connais des gens qui ont de vrais problèmes avec leurs parents : eh bien ils ne se sont pas parlés depuis 20 ans ! Ils ne vont pas les voir le week-end et s'y installer pendant une semaine pour faire leur travail ! Panathinaïkós se ridiculise ici à essayer de s'inventer une relation destructrice ayant saboté sa vie pour nous faire croire qu'il porte en lui une terrible blessure (bien aidé en cela par une psy altruiste lui confirmant qu'il est en effet un cas grave et que pour soigner ceci pas d'autre choix que de prendre avec elle 5 ans de séances hebdomadaires à 100 euros de l'heure…) quand tout ce qu'il nous raconte va exactement dans le sens opposé, d'autant qu'il est utile de préciser qu'il doit majoritairement sa carrière à son père, ou plus exactement à son carnet d'adresses !!... Mais bon, la relation au père, grand cliché de la haine de soi et des autres, il fallait bien qu'il le tente

Sentant peut-être malgré tout qu'il n'est pas crédible, notre Panathinaïkós va cependant très vite embrayer sur le vrai sujet de ce récit : son homosexualité. Car oui, c'est en réalité de ça que Panathinaïkós veut nous parler, et c'est surtout de ça qu'il tire sa certitude d'être différent, ce qui encore une fois en dit long : beaucoup de gens sont homos, il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire, et certainement pas de quoi en tirer des prétentions à être unique et intéressant…. Et pourtant pour Panathinaïkós c'est son Graal, son ticket d'admission au Gotha des gens différents qui ont des choses à dire et des messages faire passer, le tout à grands renforts de détails scabreux pour à la fois noircir des pages, à la fois nous montrer qu'il est libre-penseur hors de conventions, et à la fois en tirer des vérités vraies tout à fait véridiques. Car il faut aussi préciser une chose : Panathinaïkós est un obsédé sexuel. Il ne parle que de ça, partout, sur tous les sujets. Mais là aussi, parler de cul est la signature de ces petits bobos parisiens bien proprets qui se croient très spéciaux à passer leurs soirées dans un bar à draguer lourdement de l'étudiante en Lettres avec des formules du genre "Tu aimes les animaux? Tu veux dire que tu es une chienne?" ou en leur disant qu'ils pourront la faire venir sur un tournage où jouera une star quelconque (rarement vrai, mais très efficace pour pécho). Certains écrivent avec la tête, d'autres avec le coeur, d'autres encore avec les pieds, Panathinaïkós lui écrit avec le cul: « jusqu'à mes quatorze ans, en gros jusqu'à ce que je comprenne comment on se branle », « j'aime le feu, quand j'étais petit, je me suis déjà branlé face au feu de cheminée », etc, la survenance permanente du truc là où ça n‘a rien à faire. Il FAUT qu'il mette du cul à toutes les pages, il le DOIT, c'est sa façon de montrer qu'il n'a peur de rien, qu'il s'auto-détruit, qu'il explore les interdits, mettez ce que vous voulez… Alors, tout ça doit sans doute plaire aux abonnés de Têtu, qui liront ce livre d'une main, mais pour les autres... On note aussi cette scène lumineuse où l'amant de Panathinaïkós lui rase les fesses sous la douche (!) et on a droit à ce dialogue proustien : « - Je vois que tu stresses. – Tu vois pas ma tête, comment tu vois que je stresse ? – Ton anus – Hein ? – Ton anus se ferme quand tu as peur (…) Tu lisais plus facilement mon anus que ma tête. Et là j'ai senti que tu regardais mon anus dans les yeux. » Bref, il y'en a des pages et des pages. Certains diront qu'il est courageux. Non, il est dans l'exhib, c'est tout. Ça l'excite de nous raconter. Il croit choquer le bourgeois dont il pense de façon amusante ne pas être l'exemple-type. Désolé mon gars, mais comme pour les couplets sur les parents, la baise c'est du commun et du banal, essaies encore, c'est bien mince.

Au passage, Panathinaïkós prend aussi bien soin de nous faire comprendre qu'il est un tombeur, qui pourrait baiser toutes les filles du monde (enfin, à condition de les rencontrer sur des sites internet, endroit où il passe manifestement pas mal de temps à se branler sur les photos en fantasmant des relations, parce que dans la vraie vie les filles ça lui fait visiblement un peu peur) mais il est homo alors forcément, il n'en baise plus…. Pour les dames qui me liraient, retenez ceci : quand un homme vous parle de ses exploits en la matière vous pouvez dans 90% des cas considérer que : 50% est totalement inventé ; 25% très exagéré ; 15% embelli ; 10% vrai. Mais ici ce qui est étonnant c'est cette volonté manifeste de passer pour un grand séducteur hétéro alors qu'il se revendique homo. Mais une fois le livre terminé on comprend mieux : c'est n'est qu'une petite coquetterie de plus au service de l'ego boursouflé de notre jeune A-rtiste qui tout en tentant à tout va de nous faire croire qu'il doute et qu'il ne s'aime pas brûle en fait d'admiration pour son propre génie. Certes, il doute, mais il ne doute pas de lui : il doute du fait que les AUTRES soient assez intelligents et sensibles pour lui donner ce qui lui revient de droit : le respect, l'admiration, la célébrité, la postérité… Il se définit lui-même plusieurs fois comme un génie avant de nous dire que la minute suivante il se pense une merde…. Comme il le dit dans une sublime mise en abîme: "J'oscille entre être très fier de mon pénis, vouloir le montrer au monde entier, et le trouver ridicule". Touchant, non? Mais là aussi, on est dans le très commun, sauf que dans le cas de Panathinaïkós on sent que lorsqu'il se prétend le dernier des derniers il n'en croit pas un mot : il le reconnaît d'ailleurs lui-même modestement: "Parfois je suis fatigué de devoir prouver que je suis un génie" mais il veut avant tout qu'on le plaigne, un grand classique, alors qu'en réalité il se demande surtout quand est-ce qu'on va enfin le proposer pour le Nobel ! Désolé mon Panathinaïkós , mais ce n'est pas avec ce livre que ça va se faire. On me dira alors que les critiques adorent, que c'est une date majeure de l'histoire littéraire selon les avis vus à la télé…. Quels critiques ? N'oublions pas que Panathinaïkós est un fils de, dont le père, lui-même écrivain, chevalier des Arts et des Lettres, ancien politicien, très bien introduit dans toute la société artistico-bobo parisienne, lui a ouvert toutes les portes qu'il fallait pour le faire publier, et l'a sans doute bien recommandé auprès de ses amis critiques... Les copains branchouilles des plateaux télés ? Soyons sérieux : 95% de ceux qui adorent ne l'ont jamais lu, et ceux qui l'ont fait ne peuvent pas critiquer : comprenez-vous ce que c'est que d'évoluer dans le petit monde fermé artiste/audiovisuel/PAF parisien ? Tout le monde se connaît, tout le monde a besoin de tout le monde. Vous critiquez un collègue aujourd'hui ? Que va-t-il faire demain, à votre avis, quand sera venu le temps de juger de votre travail ? J'ai un ami acteur à Paris quelle note croyez-vous qu'il mette à ses copains sur BilletReduc quand il commente leur spectacle ? Donc, entre amis, on se soutient, on s'acclame, pas le choix. le public ? On devine que le public de Panathinaïkós chasse de race… Ça doit sentir bon l'incompris, le torturé, le pseudo-A-rtiste dans le lectorat, qui s'y reconnaît et se congratule de s'y reconnaître.

Enfin il nous parle de sa dépression…. Mouais, bon, croit-il vraiment que seuls les A-rtistes sont en dépression ? Alors, il est vrai que le type qui bosse, qui se lève à 5h pour aller faire éboueur et nourrir ses trois enfants il n'a pas trop le temps de déprimer. le mec de l'audiovisuel dopé aux subventions a visiblement plus de temps pour y penser, c'est d'ailleurs étonnant de constater que c'est toujours dans certains milieux très privilégiés qu'on le plus de temps pour se plaindre…. Aurait-on trop de temps libre ? Mais je m'égare. Un moment amusant est quand même son escapade au Liban pour... soigner sa dépression. Partir en vacances au Moyen-Orient, contraint et forcé (ordre de sa psy, paraît-il, qui voit en lui le cas dépressif du niveau le plus grave, mais pour 1000 euros la séance cette fois) afin d'échapper au spleen terrible de sa vie difficile en ville (comme si un vrai cas lourd dépressif pouvait prendre un avion et crapahuter dans l'arrière-pays libanais! A-t-il seulement rencontré une fois un dépressif lourd?), et on est censé, encore, le plaindre! C'est merveilleux, ça doit leur faire bien plaisir à tous ces sans-grades qui n'ont pas les moyens de partir, eux, même pour se faire plaisir. Se rend-il seulement compte du degré de déconnexion et de boboïtude absolue de cette séquence?... Et je mets ma main à couper qu'il doit avoir dans le même temps des opinions exprimées bien à gauche, le genre à soutenir très vocalement les gilets jaunes avec qui il se sent en phase et dans le même combat.... Réalise-t-il qu'il incarne tout ce qu'ils conspuent? Je suis 100% convaincu que non. Déconnexion qu'on vous dit...

Un truc magique aussi c'est la conclusion. Son père, c'est un type droit dans ses bottes qui lui dit de ne jamais baisser les yeux, le genre syndicaliste militant qui ne se couche devant personne. du coup, il a inculqué ça à son fils qui le dit avec une poésie merveilleuse et tout ce talent brut dont il fait preuve au cours de son récit : « Son rapport au monde c'est le combat. Ne pas céder, ne pas plier, ne pas se pencher. Pour ne pas se faire enculer » ce qui explique au final que notre ami Panathinaïkós ne soit pas un passif-anal. Je ne déconne pas : comme il le dit lui-même à un amant de passage « Ah, mais moi, je me fais pas baiser ». Oui mais finalement que se passe-t-il ? Il tombe amoureux et là, il faut lire comment il parle de l'amour, là encore, une poésie, un talent… « Moi j'aimerais être tout le temps collé à lui, je pourrais lécher sa sueur pendant des heures, même son haleine quand il est malade ne me dérange pas, même l'odeur de sa pisse après un passage aux toilettes ne me dérange pas ». Ah, mon Panathinaïkós, que c'est beau, si romantique, dommage que ta pudeur t'empêche de nous raconter les fois où tu t'enfermes dans les toilettes après la grosse commission de ton amoureux, et là, fenêtre et porte calfeutrées, tu t'enivre de ton amour… Faut dire aussi que l'auteur est obsédé par la sueur, il en parle tout le temps, la lèche, la hume, la boit, bref. Mais donc, il tombe amoureux, ils vont se marier, et alors « je voulais qu'il me fasse l'amour, je voulais
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Bonjour les babeliophiles aujourd'hui petit retour sur ma dernière lecture de 213 pages sur ma liseuse.
Un sujet qui me touche de près pour ses raisons personnelles. Au bout de 15 pages je me suis dit AIE!!!!! Je vais galerer. Alors je sais je ne vais pas être tendre par rapport à toutes les autres bonnes critiques des lecteurs et lectrices.
Alors si ce livre a pu servir de thérapie à l'auteur tant mieux poir ma part ça été non pas une rentrée littéraire mais plutôt une purge. L'écriture m'a ennuyé entre les JE et les ME j'ai été servi!!!et à la fin tout ça pour ça !!! Alors ne connaissant pas M.Panayotis en tant qu'humoriste j'espère au moins qu'il sait faire rire car en tant qu'écrivain............ c'est à revoir.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Le père de l'auteur annonce qu'il va mourir d'ici peu, mais un an après, il est toujours là et relativement bien portant.
OLe père de l'auteur annonce qu'il va mourir d'ici peu, mais un an après, il est toujours là et relativement bien portant.
Occasion de raconter les rapports incomplets qu'ils ont ; les regrets et les doutes.
Voilà le premier point, ça, ça peut encore passer.
Le second sujet, c'est sa sexualité, dont on se fout complètement, mais qu'il nous déballe en long, en large et en travers.
On connaît le comportement de son sexe à tous les âges de sa vie, dans toutes ses rencontres.
C'est d'un ennui !
Le troisième, c'est sa dépression.
Je pense qu'il devrait changer de psy, parce que le sien ne l'a pas assez aidé pour qu'il se soit cru obliger d'imposer ce livre sur sa vie aux lecteurs.
Bref, la déception la plus totale pour un texte sans aucun intérêt sauf peut-être pour lui-même..ccasion de raconter les rapports incomplets qu'ils ont ; les regrets et les doutes.
Voilà le premier point, ça, ça peut encore passer.
Le second sujet, c'est sa sexualité, dont on se fout complètement, mais qu'il nous déballe en long, en large et en travers.
On connaît le comportement de son sexe à tous les âges de sa vie, dans toutes ses rencontres.
C'est d'un ennui !
Le troisième, c'est sa dépression.
Je pense qu'il devrait changer de psy, parce que le sien ne l'a pas assez aidé pour qu'il se soit cru obliger d'imposer ce livre sur sa vie aux lecteurs.
Bref, la déception la plus totale pour un texte sans aucun intérêt sauf peut-être pour lui-même..
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Les sujets abordés auraient pu rendre ce livre introspectif intéressant, d'autant que l'auteur semble promettre une grande honnêteté, sans tabou.
Je pense surtout qu'il s'est pris au jeu de l'artiste. L'artiste qui n'a pas besoin de beaucoup pour être intéressant, sauf qui il est et ce qu'il vit. Pseudo-psychanalyse peut-être intéressante pour lui, mais vide d'intérêt pour moi. Et c'est ce qu'est ce livre : du vide. Peut-être dû aux difficultés qu'il traverse. Mais tout semble tellement forcé pour rendre son histoire dramatique, violente, sale, qu'on en perd toute l'authenticité qui aurait pu me toucher.
C'est un journal intime, chaotique, et qui n'est devenu un livre que parce qu'il a tenté de belles phrases, qui auraient pu être belles si elles avaient un sens.
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L'auto-fiction est un exercice difficile et exigeant nécessitant, quoi qu'on en pense et peut-être plus encore que pour un roman, un véritable talent de conteur.
J'aime beaucoup le travail de Panayotis que j'ai découvert grâce à ses stand up et sa série Didier. Ce gars a une plume acerbe et inventive qui le place dans un peloton de tête. Aussi, j'aurais aimé le voir aux commandes d'une vraie fiction plutôt que dans cet exercice prétentieux exhibo et sans intérêt. Il y a des gens qui ont infiniment plus de cicatrices sans le secours d'un physique, d'un talent et, par suite et chance (il en faut), sans le secours de la tribune d'un éditeur cynique pour expectorer leur souffrance. Résultat: le sentiment d'assister aux pleurnichouilles d'un millénium gâté relativement à une vie qui ressemble a des millions d'autres. du lu et de l'archilu. Je n'ai rien à foutre des problèmes d'érection de Panayotis. Et il y a encore des journalistes pour trouver "courageux "qu'on évoque ses problèmes de bite sur la place publique... Preuve qu'on peut inventer de bonne histoires et échouer sur la sienne à force d'egocentrisme victimaire. Sans parler du style langage parlé, qui est à la littérature ce que la caméra portée est au cinéma: une feinte, une pose . Trop convenu, trop tôt, et pourtant du potentiel: il faut juste que ce garçon prenne en maturité et travaille de la fiction pendant 10 ou 15 ans, sans se laisser griser par l'effet roi du pétrole que vont lui faire les chiffres des ventes. Mais vu son niveau de nombrilisme dans ce livre, il y a de quoi s'interroger sur la séquence d'après.
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L'auteur nous propose ici un récit autobiographique du haut de son premier quart de siècle. Chroniqueur, humoriste et acteur, Panayotis Pascot s'essaye ici au rôle d'écrivain. Il nous parle notamment de sa jeunesse, de la découverte de sa sexualité, de sa relation avec son père et de ses troubles psychologiques. Tout en vivant son quotidien, l'auteur s'est toujours regardé vivre en analysant ses intentions, ses actions, ses questionnements, ses troubles. L'auteur monte sur scène pour se permettre de vivre certaines émotions qu'il ne s'autorise pas dans son quotidien. Il est victime de son propre jugement et des brimades psychologiques qu'il s'inflige.

Sur le fond, je n'ai malheureusement rien trouvé de bien nouveau avec des poncifs sur la découverte et l'acceptation de son homosexualité. Rien de bien spectaculaire sur les sentiments conflictuels qu'un fils peut éprouver pour son père. C'est en fait le nombrilisme de ce récit qui m'a le plus marqué sur le fond... Sur la forme, j'ai été surpris, choqué et déçu par tant de grossièretés et de vulgarité. L'auteur dit lui-même avoir "craché" son récit sur le papier. le résultat est du même niveau. Autant dire que je suis passé complètement à côté. J'ai d'ailleurs arrêté mon écoute après m'être infligé les trois quarts du livre. Ce fut d'ailleurs un vrai soulagement. La dernière heure d'écoute aurait été celle de trop.

Un mot tout de même pour souligner la prestation de Gabriel Bismuth Bienaimé qui interprète avec justesse les propos de l'auteur.
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J'avoue que je n'ai lu qu'une dizaine de pages, peut-être pas suffisamment pour être totalement objective, mais qu'importe, je tenais à vous le dire : quel navet ! Un concentré de vulgarité inutile, de discours auto-centrés sans aucune pudeur ni ligne directive, aucun effort narratif ( quid du passage où il parle des morpions qu'il a dans l'anus). C'est : Moi, moi, moi et ma petite personne, moi qui écrit comme je pense, moi, et mon cul, moi et mon mal de vivre.
Bref. Pas compris comment ce livre a pu se vendre.
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Est-ce un livre de deuil ? de dépression ? de coming-out ? Ou un pot-pourri de tout cela ? Il est quoi qu'il en soit certain qu'il s'agit du livre-type de la personne qui confond écriture et cabinet de psy, et qui semble convaincu que coucher son journal intime en se laissant divaguer mérite automatiquement publication.

Si l'on n'est pas un fan de l'auteur, l'intérêt à le lire s'avère limité, mais il peut l'être même si on est fan tant les souvenirs sont à la fois impudiques et pour le moins banals. Si le livre était poussé par un élan littéraire singulier, une force narrative puissante, peut-être les confidences qu'il renferme auraient trouvé leur intensité. L'auteur est jeune, il n'est pas dit qu'il se soit relu ou que l'éditeur ait jugé bon de lui proposer de revenir avec quelque chose de plus abouti (sans doute PP est un bon client médiatique et au vu des files d'attente aux signatures, les ventes sont-elles assurées).
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Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1724 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

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