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4,02

sur 810 notes
Un classique qui a eu son adaptation cinematographique et sui a plutot bien supporté les années.Le livre se lit encore tres bien aujourd'hui tant la description de l'univers de la Russie communiste est realiste et prenant.Une plongée dans les horreurs du totalitarisme où rien n'est édulcoré et qui a valeur de témoignage.
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J'ai autant détesté qu'aimé ce roman. Effectivement, comme d'autres l'ont écrit avant moi, je m'attendais à un roman Tolstoien comme Anna karenine que ce livre n'est pas.
La première critique que j'aurais, est qu'il est très difficile d'entrer dans ce livre. Les 70 à 100 premières pages sont un enfer. Très honnêtement, si ce livre n'avait pas eu une aussi bonne note et un prix Nobel, je n'aurais pas dépassé la barre des 50 pages qui est généralement le seuil minimum que je me donne avant d'abandonner un livre. le début est horrible parce que l'auteur introduit environ 100 personnages dont on a du mal à retenir le nom et où on a du mal à comprendre le lien avec les autres. Ensuite, ce roman est constitué de scènes qui s'enchaînent mais qui n' ont pas de lien. On a beaucoup de mal (en tout cas j'ai eu beaucoup de mal) à savoir quand se passe l'action et le temps écoulé entre 2 chapitres.
Pour autant, une fois ces 70-100 premières pages passées, les personnages se stabilisent, on commence à comprendre les liens qui les unissent et j'ai enfin pris un peu de plaisir à lire ce livre.
Ce qui fait sa force et sa beauté est la description de l'atmosphère, des paysages, du climat... On a l'impression d'être en Russie et de vivre les événements de l'époque. Évidemment, ce livre n'a pas eu un prix Nobel pour rien,quelques passages de réflexion politico philosophiques sont vraiment très beaux. Pour autant, et probablement parce que je m'attendais à un autre type de roman, j'ai trouvé les personnages principaux vides. Je ne me suis jamais attachée à eux, eux ou d'autres, ça n'aurait rien changé au livre. le docteur Jivago et tous ceux et celles qu'ils rencontrera ne seront que des prétextes pour décrire les bouleversements de la société et des personnes qui la constituent.
C'est une période de l'histoire russe que je connaissais peu, j'ai beaucoup appris.
Je ne peux pas dire que ce soit un mauvais livre, ce serait bien prétentieux, pour autant je ne l'ai pas franchement aimé et j'ai été soulagé de l'avoir fini, un peu comme une corvée nécessaire mais pénible.
A lire si on a le temps ou si on est passionné par cette époque.
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Attention : roman mythique !

Le prétexte : 2 couples et 3 histoires d'amour pris dans les fracas de l'Histoire et leurs horreurs physiques et politiques.

Le propos : une critique sans concession de l'idéologie bolchevique, de la Révolution d'Octobre 1917 et des violences inouïes qui ont suivi, commises « au nom du peuple » et de l'effacement obligatoire de l'individu dans un collectif qui le dépasse.

Pasternak, fondamentalement auteur de poésie, a mis toute sa vie à écrire cet unique roman, dans lequel il met tout ce qu'il pense du régime soviétique.
Jivago c'est lui, ses idées sont les siennes.

Déjà ostracisé de longue date pour ses positions critiques et « subversives », rescapé des purges staliniennes qui ont décimé son cercle d'amis poètes, Pasternak voit logiquement son manuscrit interdit par le pouvoir.

Voulant absolument faire vivre ce texte dans lequel il a mis toute son âme et son existence, il va alors prendre une décision inouïe: organiser la sortie clandestine du manuscrit pour tenter de le faire publier en Europe de l'Ouest. Ce genre d'acte est alors considéré comme de la haute trahison en URSS et a toujours valu la mort à ses prédécesseurs qui l'ont tenté.
« Je vous invite à mon exécution. » C'est ce qu'il dira à l'intermédiaire italien à qui il confie le texte.

Malgré les pressions considérables et les manipulations du pouvoir soviétique, le roman est finalement publié en 1957 en Italie et dans de nombreux autres pays. Il sera un succès immédiat.

Dans le même temps, l'acharnement de l'URSS à vouloir empêcher cette parution attire l'attention de la CIA, qui voit alors en ce livre un potentiel outil de déstabilisation dans le contexte de Guerre Froide. L'agence prend alors la décision de faire une édition en langue russe qui sera distribuée clandestinement. Elle circulera sous le manteau à travers l'URSS pendant 30 ans, jusqu'à son autorisation officielle en 1988.

Pasternak reçoit le Prix Nobel de littérature en 1958. le pouvoir soviétique l'obligera à le refuser et déchaînera encore plus la violence à son encontre.
Il en meurt probablement épuisé 2 ans plus tard. Son amante et la fille de celle-ci feront les frais d'une vengeance posthume, déportées plusieurs années.

"Comme dit le dicton russe: même les bons troupeaux ont une brebis galeuse.
La brebis galeuse de notre société soviétique est Pasternak qui a accouché de cette 'oeuvre' diffamatoire.
Il a craché au visage notre peuple. Même un porc ne chie pas là où il mange et dort.
Si on compare Pasternak à un porc, un porc n'aurait jamais fait ce qu'il a fait. Il a chié là où il a mangé."
Vladimir Semitchastny

Le passionnant documentaire « le dossier Docteur Jivago » (Arte, 2019) retrace toute cette histoire. Il est encore disponible en visionnage payant.

Sur un plan purement littéraire :

C'est de la russe. Ça tient au corps et aide à passer les grands froids. Mais Pasternak est avant tout un poète et la poésie est présente partout dans l'écriture. C'est admirablement bien écrit, sur toute la longueur.

Avant de se lancer, il est indispensable de réviser ses bases sur la Révolutions Russe et la Guerre Civile qui s'ensuivit sous peine de perdre le fil des événements.

Par ailleurs, il y a de très nombreux personnages, surtout au début, dont les destins parallèles se croisent et se mêlent progressivement, sans que ces derniers ne se connaissent forcément ou n'en aient même conscience. Il faut donc s'accrocher pour naviguer dans cette immense toile d'araignée sans y rester collé.

D'autant plus que les personnages sont tous nommés tour à tour et indifféremment selon les 4 ou 5 possibilités qu'offrent la langue et l'usage russes, ce qui est très déstabilisant au début pour des non-initiés.
Une lecture formidable donc, mais ambitieuse. Mieux vaut l'appréhender avec du temps devant soi pour s'y plonger vraiment. Y aller par trop petits bouts serait en-effet l'assurance de ne pas rentrer dedans et de ne pas aller au bout.

Le film de David Lean (1965) reste encore à ce jour un des plus grands succès de l'histoire du cinéma. Même s'il respecte globalement la trame du roman, il est impossible de restituer une telle densité littéraire, historique et politique dans un film, même de 3h.

On a donc l'impression assez désagréable d'aller d'extrait en extrait, dans une sorte de Reader's Digest en image, avec quelques moments « Petite maison dans la prairie » au milieu et d'inévitables notes mélo qui jurent un peu.

Le format à la mode actuel des séries permettrait peut-être une adaptation beaucoup plus fidèle.

Un immense roman, tant par ce qu'il est en tant que roman que par sa portée politique et historique.
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Roman de Boris Pasternak

Une oeuvre gigantesque, de par la quantité d'évènements couverts, sa multitude de personnages et destins croisés, mais surtout sur la durée de l'action, qui commencera à l'enfance de Iouri et finira des années après sa mort.

On suit ici Iouri Jivago, qui se retrouvera orphelin, sa mère mourant de maladie et son père mettant fin à ses jours.
Recueilli par son oncle, fervent défenseur des droits du peuple, il verra la naissance de la pensée communiste en Russie.

Et ce sera là le départ d'une immense épopée, du mouvement des décembristes de 1905 à la situation chaotique de la première guerre mondiale. de la révolution de 1917 à la guerre civile, pour finir au coeur de l'URSS. Nous suivrons la vie de Iouri Jivago, ainsi que son histoire d'amour.

Ce qui m'a le plus marqué, c'est le reflet de la pensée Russe à travers ce récit.
Si il y a une volonté de changement, une acceptation des sacrifices pour que le régime évolue, les protagonistes vont au fil du temps faire face à des doutes, puis une désillusion quant à la légitimité du régime.

Iouri incarnera aussi ce que le peuple a sacrifié au nom du communisme, le confort et les biens matériels dans un premier temps. le revenu et la subsistance par la suite. Pour finir par la liberté et la pensée.

Un roman émouvant que je pense relire car il a de nombreuses facettes, que je pense pas avoir pu cerner avec une seule lecture.
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"Le docteur Zhivago" est un très beau roman qui raconte l'histoire un poète et une femme de moeurs imparfaits durant les temps de la révolution bolchevique en Russie. Zhivago revendique le droit de voguer a la dérive selon ses caprices. Il vit hélas à une époque ou les voeux d'un esprit libre tel qu'il possède sont systématiquement refusés.

Sa femme décide de fuir la Russie avec ses enfants parce qu'elle comprenne qu'en tant qu'aristocrate la vie leur sera trop dure sous les communistes. le pauvre poète décide de rester en Russie afin de rester prés de sa maitresse. le pauvre Zhivago ne semble pas comprendre que le nouveau régime ne donnera jamais un moment de paix à sa maitresse qui est la femme d'un chef de groupe révolutionnaire qui est en guerre avec les bolchéviques. Comme prévu, les bolchéviques mettent à terme très rapidement l'idylle des deux amants qui connaissent les deux des vies solitaires et brèves sous le nouveau régime.

Le Docteur Zhivago offre une lecture calme et reposante qui convient tres bien a l'ambiance du chalet d'été. C'est un beau mélodrame larmoyant pour un lecteur qui en a le gout.
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Je lis le roman de Pasternak pour la deuxième fois et comme la première fois sans enthousiasme. Pourtant j'aime la Russie, le peuple russe et son histoire.
Pourquoi cette retenue ?
Je trouve le récit alambiqué. Il y a trop de personnages. Pasternak force le destin, le cours des événements afin que les protagonistes se rencontrent et le récit perd en crédibilité. Il traine en longueur sur la description des paysages, du temps qu'il fait : il neige beaucoup en Russie et le froid y est très mordant , il s'englue dans les états d'âme de ses personnages. Ah, cette fameuse âme russe ! Encore faut-il en saisir la quintessence et Pasternak ne m'a pas aidé à mieux l'appréhender.
Finalement ce Jivago est un looser de la révolution bolchévique. L'Oblamov des années 20. Il préfère subir les événements plutôt que d'y prendre part. Il est aussi un looser de la vie puisqu'il finit par abandonner d'abord sa femme partie en exil, et son grand amour, la très belle Lara, qui part avec Komarovski, lui qu'elle a tenté d'assassiner et qui en dernier lieu lui sauve la vie! Contrairement à Tchekov Jivago est un médecin prosateur raté, un peu à l'image de son créateur, Pasternak qui n'est pas à mes yeux un poète russe majeur. Maïakovski , son ami, lui l'est. Mandelstam aussi. Sans évoquer Akhmatova.
En résumé et pour ne pas faire trop long ce livre n'est pas à mes yeux un livre majeur de la littérature mondiale. Certes on lui a décerné le prix Nobel de la littérature en 1958, mais n'oublions pas que monde était en pleine guerre froide et qu'on mettait par la même le parti communiste de l'Union Soviétique dans l'embarras. A sa défense la lecture du Docteur Jivago à le mérite de nous plonger dans l'histoire de la Russie du début du vingtième siècle et de nous faire prendre conscience, si besoin en est, du chaos engendré par la révolution bolchévique.
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Le film Docteur Jivago, chef d'oeuvre du 7ème art est très fidèle au livre. Mais le roman donne une dimension plus grande encore qu'on ne perçoit que progressivement en s'enfonçant dans la lecture .
Car cette histoire est une oeuvre mystique à la gloire de la Sainte Russie souillée par les rivières de sang de la révolution bolchevique et où les hommes ne sont plus désormais que de pauvres hères perdus dans le froid . Youri , c'est le poète- médecin qui, tel l'Albatros de Baudelaire, souffre au milieu des hommes, panse leurs plaies mais a besoin de prendre son envol au delà du temps présent en composant des vers à la gloire de la Russie éternelle.
Les immenses forêts de bouleaux deviennent les seuls refuges inviolables tandis que les champs de blé ou de seigle, victimes de la folie des hommes, souffrent de ne pas être moissonnés
La neige recouvre tout le roman d'un manteau épais et cette blancheur immaculée évoque pour lui la virginité de la Vierge Marie et celle de Lara ( la Russie éternelle)et de l'amour pur et profond qu'il ressent pour elle ( belle et puissante) mais salie par
Komarov qui est l'incarnation du Vice des profiteurs de l'ancien mais aussi du nouveau régime qui ont avili le peuple russe et continueront à le déshonorer en pire.
Il serait prétentieux de vouloir faire une critique d'une oeuvre d'une telle ampleur qui ne tombe jamais dans le discours politique mais procède par allégories poétiques
pour transporter le lecteur dans les profondeurs de l'âme russe.
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Boris Pasternak signe un roman qui a marqué plusieurs générations. l'histoire d'un pays et celle d'un homme. Jivago n'est jamais vraiment à sa place dans cette société révolutionnaire, ni sur le plan politique ni personnellement. C'est un bourgeois, et même s'il approuve initialement la révolution et se sent proche des idées socialistes, il n'arrive pas à accepter les répressions qui vont rapidement suivre. C'est un artiste, un rêveur, un poète, quelqu'un qui cherche avant tout l'accomplissement individuel et non celui de la société. Son amour initial s'en va rapidement en Europe, lui reste en Russie et tente de remplir le vide... Au final, Jivago est seul, désespérément seul. Si on ne veut pas lire le livre, il y a le film de David Lean. Impeccable !
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Iouri Jivago est un enfant de la révolution russe. Celle qui façonna le destin de millions de gens.

Pourtant, son destin est aussi lié de façon irrémédiable à une autre personne : Lara Fiodorivna.

Lara, elle, à la beauté et la pureté des héroïnes de Dostoïevski. Comme elles, elle chutera mais ne cessera d'être forte.

Lorsque l'on parle de ce roman, c'est d'abord pour évoquer leur d'amour.

Mais en préambule, il faut préciser que ce roman faillit ne jamais être publié. Raconter le destin d'hommes et de femmes des prémisses de la révolution de 1905 à l'après-guerre sans en occulter les tragédies était une chose risquée.

D'autant plus, lorsque l'auteur n'a survécu aux grandes purges que par miracle. Que sa muse fut envoyée au Goulag pour le punir indirectement.

Cette censure ne permit pas la publication du livre en URSS mais celui-ci fut passé en douce à l'ouest avant d'être réintroduit sur le sol soviétique de façon clandestine.

Mais qu'en est-il du roman ? Roman d'amour entre Jivago et Lara ? Peinture d'une époque ? Réflexion sur l'art et la beauté ?

Oui, ce roman est tout cela à la fois. Il est foisonnant de personnages, de lieux et de rencontres. Mais pour autant il laisse une place au lecteur. Des pointillés que chacun comble à sa guise.

Iouri Jivago apparaît de prime abord comme un héros soviétique. Pourtant, petit à petit, on assiste à sa déchéance comme causée par cette révolution qui s'oublie, qui se gangrène et qui dévore ses enfants. L'on se sent encerclé par la prémonition d'un péril imminent malgré l'intervention de personnages providentiels, archétypes des opportunistes qui réussissent à survivre à toutes les marées.

Il est difficile à la lecture de ses mots de ne pas faire un parallèle entre l'histoire de Jivago et celle de Pasternak. D'autant plus lorsque l'on sait que le personnage de Lara a été inspiré par sa muse et maîtresse Olga.

Cette histoire d'amour est d'autant plus belle qu'elle est très adulte, réfléchie. Pas de passion qui oblitère tout mais une nécessité impérieuse de s'aimer malgré l'amour qui reste pour les conjoints.

Le style de l'auteur est d'une incroyable beauté. La poésie des descriptions apporte une douce lumière au récit même dans des moments les plus sombres.

Ce roman de Pasternak est une oeuvre majeure de la littérature russe et mondiale, et ce à juste titre, je suis ravie de l'avoir enfin découvert.

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Quand ce grand roman fut proposé aux éditeurs soviétiques, ils le refusèrent, parce-que il s'agissait d'une chronique en grande partie d'un médecin moscovite de campagne déchiré par le doute et la désillusion, tant sur le plan idéologique que personnel, une oeuvre majeure, somme philosophico-littéraire à la façon Tolstoï, une protestation contre le régime soviétique. Pourtant l'éditeur italien Feltrinelli le publiera en 1957, puis attribuera le prix Nobel pour l'ensemble de l'oeuvre de Boris Leonidovitch Pasternax, aux grands déchaînements d'une campagne de calomnies orchestrée contre lui. L'auteur se voyant contraint de refuser le prix, mourut désespéré.
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