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sur 800 notes
On n'y rencontre pas que des autocrates belliqueux en quête de lebensraum ! La Russie a aussi nourri de très grands écrivains, parmi lesquels Boris Pasternak. Né en 1890 dans une famille juive d'artistes aisés, le jeune Pasternak avait accueilli avec sympathie les premiers mouvements insurrectionnels de 1905 et de 1917. Il lui avait bien fallu ensuite s'accommoder des atrocités du bolchevisme et des désagréments du régime soviétique. Réputé pour ses recueils de poèmes et gagnant sa vie en tant que traducteur, Pasternak était tombé en disgrâce dans les années trente, les autorités jugeant son style trop lyrique et subjectif, à l'opposé du réalisme socialiste recommandé.

Refusé dans son pays, son roman le docteur Jivago est publié en Italie en 1957 et lui vaut le prix Nobel l'année suivante. Une récompense que l'écrivain décline sous la pression du pouvoir soviétique, qui l'accuse de bénéficier de soutiens occidentaux – un mode d'incrimination qui persiste dans la Russie d'aujourd'hui. le docteur Jivago ne paraîtra en URSS qu'à la fin des années 80.

L'ouvrage aura entre-temps bénéficié d'une renommée mondiale grâce au film hollywoodien de David Lean, sorti en 1965, l'un des plus grands succès de l'histoire du cinéma. Un film que j'ai vu adolescent, revu deux ou trois fois à la télé avec plaisir en dépit de sa longueur, et où m'avaient ébloui la présence charismatique d'Omar Sharif et la beauté fascinante de Julie Christie. Leur histoire d'amour écourtée est le point d'orgue du film.

En lisant le docteur Jivago pour la première fois, impossible de ne pas voir leurs visages derrière les noms de Iouri et de Lara, même si leur romance n'est que l'une des composantes du livre. Tel une vaste saga, le roman relate la vie – et la mort – de nombreux personnages, qui se croisent et se recroisent sur la terre russe entre le début du vingtième siècle et la seconde Guerre mondiale. Plus largement encore, il se lit comme une passionnante chronique historique et sociologique des transformations qu'a subi le pays tout au long de cette période.

En contrepoint des violences et des souffrances racontées, l'ouvrage est aussi un dictionnaire amoureux des paysages multiples et éternels de l'immense Russie, parcourue en toutes saisons par d'innombrables trains, bondés ou blindés, reliant Moscou à la Sibérie, en passant par l'Oural.

Romanesques et lyriques, les narrations sont émaillées de commentaires portant sur les événements, sur l'évolution des mentalités de la population, sur les attitudes à adopter face à des bouleversements qui nous submergent et contre lesquels nous sommes impuissants. « Un homme adulte se doit de serrer les dents et de partager le sort du pays où il est né », déclare Jivago. Issu d'un milieu bourgeois aisé, il était favorable aux réformes et subissait sans broncher des privations cruelles, tout en désapprouvant les dérives radicales.

Appelé comme médecin dans l'armée impériale, puis réquisitionné dans des unités révolutionnaires, il soulage et soigne, sans prendre parti, les blessés et les malades ayant besoin de lui. J'ai pensé au docteur Rieux, dans La peste, qui fait son devoir sans poser de questions parce qu'on ne peut pas expliquer l'absurde… La barbarie non plus ne se discute pas. Converti au catholicisme orthodoxe, Pasternak va au-delà de l'humanisme de Camus. Il prête un rôle christique à Jivago, qui place l'amour de l'autre au-dessus de tout et dont les infortunes auraient un sens sacrificiel.

Les sept cents pages du roman sont très longues à lire. le narrateur cède souvent la parole à ses personnages, pour des monologues verbeux intégrant des codes de langage spécifiques, qu'il a dû être malaisé de traduire en français. L'ouvrage se présente en courts chapitres, ce qui aère la lecture, mais les pluralités de temps, de lieu et d'action sont telles qu'il est parfois difficile de s'y retrouver, d'autant plus que, comme dans tout roman russe, on se perd dans les noms de villes, ainsi que dans les prénoms, surnoms, patronymes, noms de famille et noms de femmes mariées des innombrables personnages.

L'ouvrage, d'une richesse infinie, mériterait plusieurs lectures et bien des débats. Il s'achève sur un cycle de poèmes. Ecrits de nuit, tandis que Lara dort, avant le départ, ils font office de testament pour le médecin poète Jivago et pour son créateur, l'écrivain poète Pasternak.


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Relecture du célèbre roman de Pasternak dans la nouvelle traduction de Hélène Henry. Dans sa préface, celle-ci rappelle le destin compliqué du roman. Rédigé entre 1946 et 1955, il fut refusé par les revues et éditeurs soviétiques (le contenu et la forme ne correspondait en rien au réalisme soviétique en vigueur à l'époque). Il a d'abord été publié dans une traduction italienne en 1957, puis dans une traduction française en 1958 (dont j'ai un des exemplaires qui a appartenu à mon grand-père russe, qui vivait en France depuis 1921). Ce n'est qu'en 1988 que le livre sera publié en Russie.
Avant de lire la première fois le roman, j'avais déjà vu plusieurs fois le film de David Lean (1965) avec Omar Sharif, Julie Christie (couple dont on peut reconnaître la silhouette dessinée par la fumée de la locomotive sur la nouvelle couverture de l'édition Gallimard). Assurément, les images du train de Strelnikov fonçant à travers la Sibérie, celle de Jivago arrivant épuisé au domicile de Lara et la fin dans le tramway de Moscou sont restées ancrées dans ma mémoire. Se plonger dans le roman de Pasternak, c'est d'abord retrouver les grands romans russes du dix-neuvième siècle, avec toute leur galerie de personnages (avec prénom, diminutif et patronyme). "Le docteur Jivago" est à la fois une fresque historique et sociale (qui débute en 1905 et se déroule en grande partie pendant la guerre civile), un roman d'amour et un roman d'idées dans lequel Pasternak développe ses principes esthétiques ou philosophiques. Jivago, sorte de double de Pasternak, traverse tous les évènements dramatiques de ces années-là, mais sans vraiment y participer en s'engageant volontairement (il est d'ailleurs dénué de toute volonté lui dit Lara, tout en admirant en lui son intelligence). le roman raconte ces destins individuels ballotés par la grande Histoire et qui se croisent dans l'immense espace de la Russie à la faveur du hasard, comme les lignes de chemin de fer se croisent à une fourche pour se séparer ensuite.
En ce qui concerne le style de Pasternak, si j'ai apprécié certains passages très poétiques (notamment un à propos d'un sorbier et d'autres où ce sont les arbres qui regardent par les fenêtres), je suis restée indifférente aux passages trop lyriques. Il ne fait aucun doute que des motivations politiques sont entrées dans l'attribution du prix Nobel à Pasternak en 1958, en pleine guerre froide.
S'il ne fait pas partie de mes lectures russes préférées, "Le docteur Jivago" est néanmoins un roman incontournable à lire pour qui s'intéresse à la culture russe.
PS : j'ai grandement apprécié la qualité du papier fin de la nouvelle édition de Gallimard (surtout en comparaison de mon vieil exemplaire de l'édition de 1958, qui a , c'est le moins qu'on puisse dire vécu.
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"The great misfortune, the root of all the evil to come, was the loss of faith in the value of personal opinions. People imagined that it was out of date to follow their own moral sense, that they must all sing the same tune in chorus, and live by other people's notions, the notions which were being crammed down everybody's throat." Sounds like North America in 2024, but it isn't. It is Lara speaking to Yuri about the sate of Russia in the early days of the Soviet Union. A quote from Boris Pasternak's brlliant Doctor Zhivago. It's a story of change, of revolution, of love, and of course the horrors of war. Russian classics are not in short supply. I'm tempted to believe that part of America's constant dislike and perceived fear of all things Russian is partially due to the importance of intellectuals in that country in comparison to the disdain for which they are often held in the USA - Pasternak's characters discussing poverty and the roots of pre-revolutionary unrest: "It is always a sign of mediocrity in people when they herd together....The truth is only sought by individuals, and they break with those who do not love it enough." Doctor Zhivago takes us through the chaos and confusion of a time when Russians were attempting to throw off the yoke of the Czar, and replace it with something new. An initial revolution in 1905 brought a bit of hope, that was only too quickly dashed. In 1917, and throughout the civil war that followed, the ground was layed for something new, however, like many new plans put into place quickly, the kinks and weaknesses were not always sorted out. Pasternak descrbes this time in both beautiful and terrifying language.
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Grand classique de la littérature russe, le docteur Jivago nous entraîne dans l'histoire de la grande Russie et de son empire en déclin. Nous allons donc suivre sur près de 30ans le personnage de Iouri Andréiévitch Jivago, orphelin depuis l'age de dix ans recueilli par son oncle, un grand homme de lettres. À travers divers personnages et lieux, l'homme médecin évoluera dans une Russie changeante, entre le mouvement des décembristes, la première guerre mondiale, la révolution russe de 1917, la guerre civile, pour enfin terminer dans la grande URSS.
J'ai adoré ce monument de la littérature. J'ai pourtant été très sceptique lorsque je l'ai commencé, m'attendant à ce que le film m'avait laissé transparaître, c'est à dire une énième histoire d'amour sur fond de guerre. Heureusement, l'oeuvre de Pasternak est bien plus que ça. Balayant les salons chics, la misère de l'époque et les grandes étendues du pays, l'auteur nous amène grâce à la grande humanité du docteur Jivago, à nous rendre compte de ce que la Russie à perdu lors de cette sombre période.
J'ai été également subjuguée par les diverses descriptions, l'ambiance glaciale, pauvre et la poésie émanant de ce roman, je ne peux que vous le conseiller chaudement !

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Cette épopée couvre le début du XXème Siècle et ses bouleversements dans cet immense pays qu'était déjà la Russie et Boris Pasternak, poète reconnu mais en disgrâce à la fin des années quarante, fait cohabiter dans ce grand roman épique la petite histoire du couple que forment Lara et Iouri, avec la Grande.
On entend bien dans les réflexions de Jivago, les propres désillusions de l'auteur quant à tous les espoirs qu'avaient suscités les idéaux menant à la révolution de 1905 puis à celle de 1917. Comme le laisse entendre les propos de Jivago p 332 à son interlocuteur qui, lui, parle de nécessité historique : "...j'ai été d'humeur très révolutionnaire, mais j'en suis venu à penser qu'on arrive à rien par la violence. On ne mène au bien que par le bien…", voilà des paroles proches du message des Evangiles. D'ailleurs l'interprétation des textes sacrés tient une place prépondérante dans les dialogues et les réflexions des personnages.

Tout au long de la lecture du Dr Jivago, on ne peut que souscrire à cette pensée à propos de la poésie de Pouchkine p 358-59 : " Comme s'ils faisaient irruption par la fenêtre, la lumière et l'air du dehors, le bruit de la vie, les choses, les substances sont entrés dans le poème. Les objets du monde extérieur, ceux de la vie quotidienne, les noms communs, se pressant et se bousculant, ont pris possession du vers, boutant dehors les parties du discours moins précises. Et, en lisière du poème, se dresse la colonne des rimes : des objets, des objets et encore des objets."
Ce qu'on a coutume d'appeler l'âme slave, avec la place prépondérante qu'occupe la poésie s'exprime entre autre dans la description que fait Pasternak des paysages comme p 445 où, tout en décrivant " le temps le plus affreux qui soit ", la suite n'est pas sans émouvoir tant la musicalité dans la narration enchante le lecteur : " L'averse fumait en glissant sans les imprégner sur les aiguilles vernies des conifères, comme sur une toile cirée. Les fils télégraphiques s'emperlaient de gouttes de pluie. Elles se pressaient l'une contre l'autre sans jamais tomber."

N'oublions pas que cette saga traverse une période troublée où les divisions de classes sont abolies, où toutes sortes de personnages se croisent et la gouaille du peuple donne aux dialogues un aspect truculent ce qui rend le récit très vivant. Là encore, je veux souligner la rigueur et le soin apportés au travail de traduction.

C'est de la bouche de Larissa, à propos de son époux Pacha que Pasternak nous livre un constat désenchanté de son époque p 502 : " Cette aberration collective s'était répandue partout, elle collait à tout. Tout se soumit à elle. Notre foyer ne résista pas à ce fléau. Il fut ébranlé. Au lieu de la vivacité insouciante qui y avait toujours régné, une stupide nuance d'emphase se glissa jusque dans nos conversations, une obligation à faire l'intéressant, à disserter sur des thèmes universels de commande. Un homme aussi fin, aussi exigeant que Pacha, capable entre tous de faire la différence, sans erreur, entre l'essence et l'apparence, pouvait-il passer à côté de cette imposture subreptice et ne pas la remarquer ? " . Malheureusement, il faut croire qu'il fut loin d'être le seul, et pas qu'à l'aube du XXème Siècle, au regard de l'Histoire…

C'est bien évidemment de la poésie qui va clore ce grand roman, 25 poèmes dont la plupart évoquent les saisons.
Alors lire ou relire cette oeuvre magistrale dans cette nouvelle traduction, je ne peux que vous y encourager !



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« le docteur Jivago » de Boris Pasternak bénéficie d'une nouvelle traduction aux éditions Gallimard. Je m'y suis plongé avec délices. C'est romanesque à souhait, haletant, poignant… L'histoire de la Russie est en toile de fond : les dernières années du tsarisme, les soubresauts des révolutions de 1905 et de 1917… le docteur Jivago est un personnage attachant. On le voit grandir, aimer, s'engager. Pour les amoureux de la Russie et de sa littérature, ce livre est indispensable !
Lien : https://inthemoodfor.home.blog
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« Le docteur Jivago » faisait parti d'un de ses livres que je ne pensais jamais lire de ma vie. En effet, plusieurs personnes m'en ont parlé comme étant un roman complexe. Finalement, j'ai emprunté le DVD à ma grande tante pour me faire une idée. Après seulement une heure de visionnage du film, j'ai arrêté le film pour filer à la librairie me procurer le roman. (Je n'ai pas encore vu le film en entier.)

« Le docteur Jivago » raconte l'histoire de Youri Jivago. Jeune orphelin, il vit un temps avec son oncle puis avec les Gromeko. Youri aura une très bonne éducation et deviendra médecin. Mais les guerres commencent, les monarchies tombent, les peuples se révoltent en Europe. Tel est le cas de la Russie qui d'un régime tsariste passe à un régime bolchévique. « Le docteur Jivago » raconte l'histoire de ces hommes et femmes emportaient par le courant de l'Histoire.

J'ai adoré ce roman pour plusieurs raisons mais notamment pour sa poésie et sa mélancolie. Quelle plume ! La plume de Pasternak m'a fait voyager dans cette Russie reculée et cela au moyen du train, ou encore du traîneau. J'ai vu défiler la nature enneigée de la Russie : ses forêts, ses cours d'eau, ses champs etc.

Mais que serait « Le docteur Jivago » sans la passion entre Youri et Lara ? Boris Pasternak décrit cette amour de façon pure et poétique. Amour romantique certes, mais amour tragique voué à l'échec (C'est ce que j'aime dans « les romans d'amour »). On part et l'on ne se retourne jamais. le coeur est brisé mais le temps panse les plaies. Puis nous nous remémorant ce passé avec nostalgie et mélancolie.

J'ai versé quelques larmes vers la fin du roman, ce qui est gage d'un roman réussit.

« Le docteur Jivago » reste un texte complexe par les nombreux noms des personnages qui changent souvent. Mais également par le côté historique. Si l'on ne connaît pas vaguement l'histoire de la révolution bolchévique, la lecture risque d'être compliqué.

En conclusion, très grand coup de coeur sur ce roman que je regrette d'avoir terminé mais que je relirai bientôt ! Je n'ai plus qu'une chose à dire : « Au revoir Youra, Youri ».
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Dans ma liste "Les grands prix littéraires l'année de ma naissance"

Prix Nobel de Littérature

C'est un livre magnifique, mais prenez une grande, grande inspiration avant de rentrer dans les 667 pages (version poche), de ce récit épique et foisonnant.
Pour moi, Iouri Jivago aura pour toujours le visage d'Omar Sharif et Lara celui de la si belle Julie Christie dans le film éponyme de David Lean. Mais si on retrouve la trame romanesque du film, le livre est tout à fait autre chose, et beaucoup plus que ça.
Pasternak est avant tout un poète, un écrivain qui a entretenu de nombreuses relations épistolaires avec d'autres artistes. On retrouve cette poésie, cette propension à philosopher pour comprendre le monde qui l'entoure. Et quel monde! La Russie dans la tourmente de la première guerre mondiale puis de la guerre civile sanglante que fut la Révolution d'octobre, avant que le pays ne tombe dans les griffe de Staline qui rajouta des dizaines de millions de victimes et dans laquelle va errer Jivago, héros christique.
Le roman, qu'on peut imaginer quelque peu autobiographique, passa à l'ouest en 57 pour être traduit et recevoir le prix Nobel dans la foulée. Ce que l' URSS n'apprécia pas du tout. Pasternak mourut trois ans plus tard.
Un livre que je relirais, sans attendre une île déserte.
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Beaucoup d'entre nous ont sans doute encore en mémoire le film de David Lean et la chanson mélancolique qui l'accompagnait. En abordant la lecture de la nouvelle traduction du "Docteur Jivago" sortie cette année en librairie, oublions pour quelque temps les images du couple quasi-mythique que formaient à l'écran en 1965 Omar Sharif et Julie Christie, et les soubresauts de leur douloureuse et romanesque histoire d'amour. Car le roman de Boris Pasternak va bien au-delà.
Sur le fond, ce livre constitue une vaste fresque historique dans laquelle l'auteur met en scène un foisonnement de personnages aussi disparates quant à leur origine sociale et leur façon de vivre que l'était la société russe de la 1ère moitié du 20ème siècle. En les confrontant aux bouleversements politiques et sociaux de la révolution de 1905, de la 1ère guerre mondiale, de la révolution de 1917 et de la guerre civile, l'auteur fait vivre des citadins, des paysans, des intellectuels, des étudiants, modestes ou non, des bourgeois et des ouvriers. Il évoque tout un panel de personnalités aux prises avec les modes de pensée générés par leur éducation et avec leurs propres contradictions face à des évènements qui souvent les dépassent. A cet égard, Iouri Jivago et Lara Antipova, même s'ils constituent les principaux protagonistes de cette histoire, ne sont que des exemples parmi d'autres, d'existences ébranlées par les vicissitudes de la Grande Histoire.
Sur la forme, ce long roman au rythme lent est pourvu d'un souffle narratif qui emporte le lecteur sur plus de 600 pages. Saluons la précision des détails, la minutie avec laquelle sont décrits les lieux, les postures des personnages, la beauté des paysages, notamment ceux de l'Oural où se situe une grande partie du roman. Saluons le travail d'introspection de l'intime effectué par Boris Pasternak pour restituer les sentiments et les conflits intérieurs qui habitent les acteurs de ce livre. Saluons également la poésie qui, au coeur de l'évocation des traumatismes et des errances, met de la couleur à ce très beau texte.
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J'avais envie depuis longtemps de me plonger dans ce classique de la littérature russe mais la police minuscule du format poche ne m'encourageait pas à le lire. Plus d'excuse avec le grand format qui offre une nouvelle traduction de ce chef d'oeuvre. 


Le docteur Jivago est un homme ordinaire, il ne cherche pas la gloire mais malgré lui, il vit, subit même, les évènements de son pays en ébullition, la Russie. 

Ce roman a tout. C'est un récit qui mêle la petite a la grande Histoire, il fourmille de mille idées, c'est un texte politique, où l'on vit les évènements de l'intérieur, que ce soit les idéaux, les désillusions, la violence, la pauvreté, les complots...rien ne nous est épargné. Au milieu de tout ça, il y a l'amour. Lara...mais aussi Tonia, les enfants...L'amour est ici un déchirement. À cela s'ajoute la description de la Russie, par ses habitants mais aussi ses paysages, qui défilent à travers le train et le climat, rude qui l'hiver ralentit, tue.


Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman. L'écriture est superbe, le contenu intéressant, l'histoire émouvante. 


Un classique à lire et à relire.
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