Que dire d'une traduction qui ne respecte pas les vers du poète quand celui-ci en fait usage ? Pourquoi une traduction en prose pour ce recueil ?
Rien n'est plus difficile à rendre qu'une poésie, qu'un poème, toute traduction en prose pour une oeuvre bien rimée, ne peut que trahir et déformer la langue et les pensées et surtout la musique d'un grand génie.
Ainsi pour le célèbre et simple poème « Je vous aimais », HÉNAURME déception ! et l'on comparera la traduction du poète, « qui colle » le plus près possible à ses rimes :
Je vous aimais… et mon amour peut-être
Au fond du coeur n'est pas encore éteint.
Mais je saurai n'en rien laisser paraître.
Je ne veux plus vous faire de chagrin.
Je vous aimais d'un feu timide et tendre,
Souvent jaloux, mais si sincèrement,
Je vous aimais sans jamais rien attendre…
Ah! puisse un autre vous aimer autant !
Avec celle de Louis Martinez
Je vous aimais : il se peut que l'amour
Ne soit pas pleinement consumé dans mon âme ;
Qu'à tout le moins il ne vous pèse en rien ;
Je n'entends pas vous causer du chagrin.
Je vous aimais d'un amour sans espoir,
Trop timide parfois et parfois trop jaloux,
Mais sincère, mais tendre, et Dieu fasse qu'un autre
vous aime de pareil amour.
L'explication du traducteur donnée en fin de préface ne nous satisfait nullement ( bien que nou sachions que cette disputions est souvent celle du plus grand nombre de poètes étrangers).
« nous avons tâché de respecter la vertu de
Pouchkine : l'esprit de justesse qui lui a permis de « tempérer » la gamme russe pour plusieurs générations, et il y a chez lui un souci est un art de l'équilibre musical qui ne se réduit pas - heureusement ! - à la mélodie spécifique de la langue et au jeu de ses sonorités, mais à la clarté et à l'harmonie du lexique employé, à la subtilité des dissonance tolérées, à l'économie des couleurs, à la vivacité du trait, á la sobriété du discours.
Pouchkine a préféré les mètres brefs et l'octosyllabe domine chez lui. Nous avons tenté de nous en rapprocher pour conserver un écho de la mesure originelle, partout où cela ne violentait ni le sens ni la coloration stylistique des mots ».
Á lire donc dans la version originale pour les inconditionnels du vers !!
Et si vous ne comprenez pas, prenez un dictionnaire, apprenez le russe. Eh oui. Ce n'est pas difficile comme langue.