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Louis Martinez (Traducteur)
EAN : 9782070327928
336 pages
Gallimard (25/05/1994)
4.39/5   58 notes
Résumé :
" Adieu "

Je m’enhardis une dernière fois
a caresser en esprit ton image,
usant toute ma force à raviver un songe,
me complaisant, non sans chagrin ni craintes,
à évoquer ce qui fut notre amour.
Nos années fuient, nos années vont changeant
et changent tout, et nous changent nous-mêmes.
Pour moi qui te chantais hier encore,
Tu es voilée d’une ombre sépulcrale,
Pour toi l'ami d'hier n'est p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Deuxième lecture de ce magnifique recueil de poèmes du grand Pouchkine, et je reste béate d'admiration devant cet immense talent, cette sensibilité, cette connaissance de l'âme humaine, avec ses splendeurs et ses turpitudes, et... je lui redis encore une fois merci d'avoir su offrir au peuple russe sa propre langue maternelle, dont il n'avait pas encore vu la beauté et la richesse. Nul avant lui n'a su, ou voulu, écrire cet hymne au russe, cette langue dont on ne peut s'empêcher de tomber amoureux, lorsqu'on l'a croisée.
Le don poétique d'Alexandre Pouchkine a pu éclore et s'épanouir en toute liberté dans ce grand champ de mots qui lui étaient offerts, et depuis, ne s'est jamais fané.
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Que dire d'une traduction qui ne respecte pas les vers du poète quand celui-ci en fait usage ? Pourquoi une traduction en prose pour ce recueil ?
Rien n'est plus difficile à rendre qu'une poésie, qu'un poème, toute traduction en prose pour une oeuvre bien rimée, ne peut que trahir et déformer la langue et les pensées et surtout la musique d'un grand génie.

Ainsi pour le célèbre et simple poème « Je vous aimais », HÉNAURME déception ! et l'on comparera la traduction du poète, « qui colle » le plus près possible à ses rimes :

Je vous aimais… et mon amour peut-être
Au fond du coeur n'est pas encore éteint.
Mais je saurai n'en rien laisser paraître.
Je ne veux plus vous faire de chagrin.

Je vous aimais d'un feu timide et tendre,
Souvent jaloux, mais si sincèrement,
Je vous aimais sans jamais rien attendre…
Ah! puisse un autre vous aimer autant !

Avec celle de Louis Martinez

Je vous aimais : il se peut que l'amour
Ne soit pas pleinement consumé dans mon âme ;
Qu'à tout le moins il ne vous pèse en rien ;
Je n'entends pas vous causer du chagrin.
Je vous aimais d'un amour sans espoir,
Trop timide parfois et parfois trop jaloux,
Mais sincère, mais tendre, et Dieu fasse qu'un autre
vous aime de pareil amour.

L'explication du traducteur donnée en fin de préface ne nous satisfait nullement ( bien que nou sachions que cette disputions est souvent celle du plus grand nombre de poètes étrangers).

« nous avons tâché de respecter la vertu de Pouchkine : l'esprit de justesse qui lui a permis de « tempérer » la gamme russe pour plusieurs générations, et il y a chez lui un souci est un art de l'équilibre musical qui ne se réduit pas - heureusement ! - à la mélodie spécifique de la langue et au jeu de ses sonorités, mais à la clarté et à l'harmonie du lexique employé, à la subtilité des dissonance tolérées, à l'économie des couleurs, à la vivacité du trait, á la sobriété du discours. Pouchkine a préféré les mètres brefs et l'octosyllabe domine chez lui. Nous avons tenté de nous en rapprocher pour conserver un écho de la mesure originelle, partout où cela ne violentait ni le sens ni la coloration stylistique des mots ».

Á lire donc dans la version originale pour les inconditionnels du vers !!
Et si vous ne comprenez pas, prenez un dictionnaire, apprenez le russe. Eh oui. Ce n'est pas difficile comme langue.
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Pouchkine (1799-1837) est un poète connu en France, mais il est adulé en Russie. Sa mort en duel, alors qu'il n'avait pas encore 38 ans, a contribué à son immense célébrité. Mais dans sa courte vie, il a surtout montré ses très grands qualités dans tous les domaines littéraires, en particulier dans la poésie. Ce recueil est extrêmement agréable à lire, les textes sont généralement courts et fluides, sans enflure lyrique, et l'inspiration est variée. Une découverte pour moi... Je signale particulièrement, dans des genres différents: "Matin d'hiver", "Au poète", "Les démons" et "Me voici, Inésille..." par exemple.
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Pouchkine, père de tous les écrivains russes, fondateur d'une langue renouvelée, musicale, sublime.
Sa poésie, marquée par le siècle des Lumières, reste élégante et raffinée.
Une lecture obligatoire pour les amateurs de littérature slave.
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La traduction française de chez Gallimard m'a honnêtement impressionnée, elle rend bien la sensibilité des poèmes… le recueil m'a beaucoup touchée, il s'ingénie à la recherche de style et se lit avec beaucoup de facilité… les lecteurs qui lisent le russe ont beaucoup de chance de pouvoir accéder à ce magnifique recueil dans la langue originale..
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Que j'erre dans les rues bruyantes
ou visite une église pleine
ou m'égaie avec des fêtards,
je suis tout à mes rêveries.

Je pense au cours furieux des ans
et que tous, autant que nous sommes,
nous descendrons sous la voûte éternelle
et pour certains déjà l'heure a sonné.

Si je vois un chêne isolé,
je songe que ce patriarche
vivra quand je serai oubli,
comme il a vu mourir nos pères.

Caressant un petit enfant,
je lui adresse mes adieux.
Il convient de laisser ma place :
je pourrirai, tu fleuriras.

J'ai pris le pli de méditer
le moindre jour, la moindre année,
en m'efforçant de deviner
la date de la mort prochaine.

Où le destin me prendra-t-il :
au combat, en voyage, en mer ?
A moins que le vallon voisin
ne recueille ma cendre froide ?

S'il n'importe au corps insensible
en quel lieu sa chair se défait,
j'aimerais, moi, que le repos
m'attendit près d'un lieu aimé

où la vie, toujours jeune, rie
aux portes de ma sépulture,
où la nature indifférente
resplendisse éternellement.
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AVEU

Je vous aime, quoique j’enrage,
que ce soit ridicule et vain.
En outre il faut qu’à vos genoux
j’avoue ma sottise et la honte.
Avec ma figure ! À mon âge !
Il serait temps de m’assagir.
Mais tous les indices sont clairs :
je suis atteint du mal d’amour.
Loin de vous je m’ennuie — je baille —
près de vous la langueur m’est douce
et je n’en peux mais : je dois dire,
cher ange, combien je vous aime.
Quand j’entends, venant du salon,
vos pas, le bas de votre robe
ou votre voix juvénile et candide,
je perds d’un seul coup la raison.
Souriez-vous ? Je suis aux anges.
Vous m’ignorez ? J’ai le cœur lourd.
Tout un jour de peine s’efface
si vous m’offrez votre main pale.
Quand, absorbée par votre ouvrage
vous laissez ruisseler vos boucles
indolemment, les yeux baissés,
je m’attendris, ne dis plus mot,
vous contemplant comme un enfant.
Vous conterai-je ma détresse,
ma tristesse, ma jalousie,
quand par tous les temps vous allez
au loin, trop loin, vous promener ?
Ou bien vos larmes solitaires,
les propos à deux dans un coin,
ou les petits voyages en ville
ou les soirées près du piano ?
Aline, ayez pitié de moi !
Je n’ose exiger de l’amour.
Il se peut que, pour mes péchés,
je sois indigne d’être aimé.
FaItes semblant ! Votre regard
exprime si bien tant de choses.
Je suis si facile à tromper !
Et voudrais tant l’être par vous !
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Je revois l’instant merveilleux
où devant moi tu apparus,
vision à peine ébauchée,
claire image de la beauté.



Accablé jusqu’au désespoir,
assourdi par le bruit du monde,
J’entendis longtemps ta voix tendre
Et rêvai de tes traits aimés.



Les ans passèrent. Les tempêtes
au vent jetèrent tous mes rêves
et j’en oubliai ta voix tendre
et les traits purs de ton visage.



Mes jours se traînaient silencieux
dans une sombre réclusion,
sans génie, sans inspiration,
sans vie, sans amour et sans larmes.



Quand sonna l’heure du réveil,
devant moi tu réapparus,
vision à peine ébauchée,
claire image de la beauté ,



et mon cœur s’est remis à battre,
ivre de voir ressusciter
le génie et l’inspiration,
la vie et l’amour et les larmes.
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Il était un chevalier pauvre

Silencieux et simple,

Son visage était sombre et pâle,

Son âme hardie et franche.



Il avait eu une vision,

Une vision merveilleuse,

Qui avait gravé dans son coeur

Une impression profonde.



Depuis lors, son âme était brûlante,

Il détourna ses yeux des femmes

Et jusqu'au tombeau

N'adressa plus un mot à aucune d'elles.



Il se mit au cou un chapelet

À la place d'une écharpe

Et ne leva devant personne

La visière d'acier de son casque.



Rempli d'un amour pur,

Fidèle à sa douce vision,

Il écrivit avec son sang

Ave Mater Dei sur son écu.



Et, dans les déserts de Palestine,

Tandis que, parmi les rochers,

Les chevaliers couraient au combat

En invoquant le nom de leur dame,



Il s'écria avec une exaltation farouche:

Lumen Caeli, Sancta Rosa !

Et, comme la foudre, son élan

Terrassa les musulmans.



Rentré dans son lointain donjon,

Il y vécut sévèrement reclus,

Toujours silencieux, toujours triste,

Et mourut comme un dément.

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La file de nuages va se dissipant.
Astre du soir, étoile triste,
ton rayon peint d'argent les plaines endeuillées
et la baie endormie et les falaises noires.
J'aime ce faible éclat, dans la hauteur du ciel,
qui fait renaître en moi des pensées assoupies ;
je revois ta venue, astre familier,
au paisible pays où tout parle à mon cœur,
où de fiers peupliers se dressent dans la plaine,
où le myrte amoureux dort, et le noir cyprès,
où l'onde ensoleillée murmure, sensuelle,
où je traînais jadis ma paresse rêveuse,
des coteaux à la mer, le cœur lourd de secrets,
quand l'ombre de la nuit gagnait les maisons basses -
la jeune fille alors dans l'ombre te cherchait
pour redire ton nom – le sien – à ses compagnes.

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