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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour ce portrait commencer par le fond : je l'ai vu au sortir du brouillard d'une noirceur tumultueuse annonciatrice d'un drame, soir de tempête. Car si l'art du portrait consiste à révéler l'âme du sujet, ici les ténèbres finissent par tout envahir et les visages s'y engloutirent comme je le subodorai par éclair à l'écoute des vagues vengeresses s'abimant sur les rochers de l'île d'Houat au large de Quiberon où le peintre Ecossais s'était retiré.


Loin de vouloir expliquer c'est par le mystère du ressenti qu'il convient de faire découvrir ces tensions humaines que l'on pressent se tisser sur un drame passé aux contours diffus tout d'abord. Et qui ne se rendrait compte au fil de ces pages qu'un destin funeste lie inexorablement le peintre à son critique ? Ce drame tapi au coeur des personnages est rien moins que shakespearien.


Quant à la forme inhabituelle dans le genre du thriller Lain Pears a opté pour le soliloque. C'est à dessein que je choisi ce mot plutôt que monologue, soliloque me semble contenir en son sein le débat des raisons et des options aux choix d'une action sans la brillance d'un monologue. Car à la rudesse de l'île et de ses habitants s'allie celle d'Henry MacAlpine, le peintre en question. Désarçonnante au départ elle est un choix judicieux permettant une montée linéaire des tensions jusqu'à une fin d'une intensité rare et d'une cruelle beauté.


Pour le prix d'un vous avez un triple suspense le drame passé, le drame en cours et le lien entre les deux. de même le portrait nous offre celui du peintre, celui de son modèle, celui d'Evelyn une peintre indépendante, ceux des îliens. Moi c'est évidemment l'indépendance d'Evelyn qui m'a le plus touché ainsi que la force des caractères tout en passion.


Quant au destin : lecture improbable choisie pour la faible épaisseur du bouquin dans la bibliothèque d'une maison d'amis dans la Loire. Dois-je y voir en plus un appel vers le Morbihan ?
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Mais vraiment quel tour de force de réussir à passionner son lecteur avec un long monologue qui retrace la dégradation d'une relation amicale et qui livre une féroce critique du monde de l'art et de ses dérives !
Henry Mac Alpine, peintre écossais talentueux, s'est retiré sur l'île bretonne d'Houat, quittant Londres et le milieu artistique dans lequel il évoluait aux côtés du célèbre critique d'art William Nasmyth.
Entre les deux hommes, la relation d'admiration et de reconnaissance du jeune peintre à l'égard de celui qui est le maître des réputations, s'est peu à peu transformée au fur et mesure qu'Henry a constaté combien William abusait de son pouvoir et se montrait impitoyable pour dicter à tous sa loi.
Evelyn la jeune bourgeoise en rupture de ban, ne voulant vivre que pour son art, en a durement fait les frais car elle a refusé de se plier aux dictats de Nasmyth.
Henry qui ne cesse de douter de son talent, finit par comprendre dans quelle relation perverse il s'est engagé et la mort (accidentelle ?) de Jacky la naïve jeune femme qui lui servait de modèle , lui fait comprendre qu'il doit à tout prix s'exiler pour sauver son âme.
Mais pour se reconstruire, ne doit-il pas se venger de celui qui a détruit tant d'innocents? Voici pourquoi il invite William à lui rendre visite pour qu'il puisse peindre son portrait.
Tout le roman est construit sous la forme d'un monologue ,le peintre s'adressant à son modèle et retraçant par son discours leur histoire compliquée.
C'est brillant et Ian Pears parvient à soutenir l'attention du lecteur sans aucun dialogue, les réactions du modèle se déduisant de l'évolution du discours du peintre. L'analyse des perversions du monde de l'art est remarquable et l'auteur insiste à juste titre sur la toute puissance de la presse spécialisée qui dicte ce qu'il faut penser et porte aux nues des formes artistiques qui n'entrainent pas forcément l'adhésion du commun des mortels.
Quelle sombre ironie et quelle méchanceté dans le discours d'Henry qui voue à son modèle une haine vraiment mortelle et il faut bien le dire particulièrement justifiée.
Encore un excellent roman du talentueux Ian Pears qui a conquis son public avec une bonne série policière centrée sur le monde de l'art mais surtout avec le remarquable roman "le cercle de la croix" .
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Ce livre est l'histoire d'une vengeance. Il faut patienter pour connaître le dénouement, le pourquoi du comment, les différentes parties de l'histoire des deux protagonistes, un peintre et un critique, autrefois amis.
Le livre est intéressant, notamment pour sa plongée dans le monde de l'art et parce qu' il fait accepter de ne pas tout connaître ou savoir d'un coup, ou dans l'ordre chronologique.
Mais il n'est pas facile à lire. Car il s'agit en fait d'un long monologue, celui du peintre qui explique les choses, sa vie, et celles des autres, pendant qu'il fait le portait du critique devenu son modèle pour en savoir plus. de fait, cette manière de faire, un long discours, laisse peu de respiration au lecteur.
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Un peintre et son modèle se font face. La relation n'est pas habituelle. Elle est remplie de non-dits. le premier a quitté Londres précipitamment il y a quatre ans. le second était son meilleur ami et reprend contacte pour la première fois pour qu'il fasse son portrait. Au fur et à mesure des pages, au gré des humeurs du peintre qui est le narrateur et même plus que cela, le seul à s'exprimer dans un monologue continu, nous devinons une rancoeur lavée dont nous brulons de connaître la cause.


Comment se terminera ce duel, qui est maître de la situation et a l'ascendant? Un roman intriguant en huit clos dont nous brulons de connaître la fin au fur et à mesure que non reconstruisons la suite d'évènements qui amené à ce duel final.


Un excellent livre d'Iain Pears original et puissant.
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