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une biographie de André Soudy, surnommé "l'homme à la carabine " , son nom ne dit pas grand chose mais si on vous dit qu'il côtoyais Bonnot et sa bande, là on voit .

André est passé par de petits boulots avant de faire le grand saut dans le banditisme; il n'a pas eu de sang sur les mains comme il aime à le rappeler; qu'à cela ne tienne, il finira quand même sur l'échafaud, condamné par ceux qu'il honnissait, sur l'hôtel de la réussite des nantis .
La gouaille de Pécherot nous fait entrer de plein pied dans l'histoire de ces anarchistes du début du 20ème siècle autant que ses descriptions des lieux et des personnages.

Comme souvent dans la littérature de l'auteur, on retrouve les mêmes thèmes: le combat du bien et d mal, les "petites gens" contre les capitalistes.

Lecture parfois complexe car l'auteur fait des allers-retours dans le temps, passant de 1912 à 1968 et incluant des célébrités en devenir mais encore inconnues dans les années 20.
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 L'auteur fait revivre l'histoire de la fameuse “Bande à Bonnotˮ à la jonction du droit commun et de l'anarchisme en ce début du XX° siècle. Au-delà de ces épisodes, Pécherot rend compte de la société de l'époque dans un langage fleuri de l'argot des fortifs', ce qui ne doit pas être un des exercices des plus aisés. Les plus très jeunes revoient la série télévisée “Les brigades du Tigreˮ, consacrée à ces événements et entendront P. Clay chanter la chanson éponyme. Reste à revoir la version avec Brel et Crémer… Vivifiant.
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Il y a quelque chose d'enfantin dans la photo d'André Soudy qui orne la couverture du roman de Patrick Pécherot. Dans la manière de tenir la carabine et de mettre en joue le photographe, dans le manteau trop grand. le regard de Soudy, pourtant, est sérieux. du genre à effrayer le chaland, ou plutôt sérieux comme un enfant qui joue à être Billy le Kid ? On comprend que cette image et les autres photos d'André Soudy qui illustrent ce livre, issues de la même série ou d'archives policières, aient fasciné Patrick Pécherot.
Qui est André Soudy, l'homme à la carabine de la bande à Bonnot, guillotiné à 21 ans un matin froid d'avril ? Et comme cet homme, ce gamin, qui penche la tête sur les photos, Patrick Pécherot aborde l'histoire de biais. À travers le destin d'André Soudy, enfant pauvre devenu à 11 ans garçon d'épicerie, condamné à la prison pour vol de sardines avant de rejoindre la bande à Bonnot, l'auteur fait non seulement le portrait sensible d'un gosse rétif à toute autorité et d'une sensibilité exacerbée, mais aussi d'un milieu et d'une époque, de ces anarchistes illégalistes et des bas-fonds parisiens.
Patrick Pécherot multiplie les angles de vue qui permettent de dresser une biographie non pas romancée mais à laquelle il confère une véritable émotion en se glissant dans la peau de l'homme à la carabine. On est donc tour à tour Soudy, à la première personne, Soudy dans le regard de Pécherot examinant les photos, des flics ou de ses complices, Soudy dans la postérité – et pour cela Patrick Pécherot peut convoquer Brassens, Calet ou Arletty.
En nous attachant à la personne de ce gamin rongé par la tuberculose, la syphilis, un amour déçu et l'injustice que la vie réserve à ceux qui ne sont pas nés du bon côté du manche, il offre un magnifique portrait d'un homme courant vers la mort avec tristesse et joie mêlées dans un monde injuste mais bien plus fort que lui et ses amis.
Ce roman en forme de patchwork servi par un travail toujours aussi exceptionnel sur la langue de la part de Patrick Pécherot se révèle tendre, violent, désabusé et ironique à la manière du testament d'André Soudy :
« Moi, Soudy, condamné à mort par les représentants de la vindicte sociale dénommée justice, considérant et attendu qu'il est de mon devoir de faire part au peuple conscient et organisé du détail de mes volontés dernières :
1° Je lègue à Monsieur Etienne, ministre de la Guerre, mes pinces-monseigneur, mes ouistitis et mes fausses clés pour l'aider à solutionner et à ouvrir la porte du militarisme par la loi de trois ans ;
2° Mes hémisphères cérébraux au doyen de la faculté de médecine ;
3° Au musée d'anthropologie, mon crâne et j'en ordonne l'exhibition au profit des soupes communistes ;
4° Mes cheveux au Syndicat de la coiffure et des travailleurs conscients et alcoolisés, lesquels cheveux seront mis en vente, dans le domaine public et ce, au bénéfice de la cause et de la solidarité ;
5° Enfin, je lègue à l'anarchie mon autographe afin que les prêtres et les apôtres de la philosophie puissent s'en servir au profit de leur cynique individualité. »

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Patrick Pécheront aime dans ses polars, nous captiver avec des éléments documentaires historiques. Il focalise son attention, sur un personnage, André Soudy qui est ce jeune homme à la carabine, qu'on a pu distinguer, sur une photographie, bien connue. Nous lisons au rythme des cavalcades "des bandits en auto, la bande à Bonnot ».
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C'est à travers l'histoire d'André Soudy que l'on découvre la bande à Bonnot, bande de malfaiteurs anarchistes qui a semé le trouble dans les années 1910.
Le personnage principal, jeune et malade, est un garçon plutôt attachant. Malgré sa jeunesse, il a déjà un regard désabusé sur la société dans laquelle il vit.

Quelques photographies d'André Soudy viennent émailler le récit ainsi que quelques considérations personnelles de l'auteur. Ces photos servent de base pour mieux cerner cet individu complexe. Leur commentaire constitue le gros de la première partie qui décrit l'apogée de la bande à Bonnot. Dans ces passages, on se rend compte de l'attachement voire de la tendresse que l'auteur éprouve pour l'homme à la carabine. Quelques scènes où André Soudy parle à la première personne viennent compléter cette introduction. La suite du roman décrira le procès intenté à l'Homme à la carabine et à ses comparses, jusqu'à son dénouement mortel.

Le fil du roman est plutôt difficile à suivre car un certain nombre de personnages apparaît dès les premières pages, parfois appelés par leurs noms et/ou prénoms, parfois appelés par leurs surnoms. le fait que certains personnages portent le même nom ajoute encore à la confusion. La chronologie n'est pas linéaire. Une nouvelle page nous gratifie parfois d'un flashback (en italique dans le texte), suivie de la mention intérieur/extérieur jour/nuit qui rappelle un script de film. Loin d'être suffisantes à la compréhension, ces en-têtes nous préviennent juste que nous sommes face à une ellipse de temps et de lieu importante, et qu'il va falloir faire attention à tous les détails pour comprendre le contexte et les personnages impliqués dans l'action.

L'auteur s'attarde davantage sur l'idéologie du mouvement anarchiste que sur les faits qui lui sont reprochés. La dimension romantique de ce perdant magnifique (comme le décrit la quatrième de couverture) le fascine. Malheureusement pour le lecteur ignorant tout du sujet du roman, les crimes ne sont que très légèrement esquissés. On en apprend à peine assez pour se faire une idée de l'état d'esprit d'André Soudy quand il les commet.

La lecture de l'Homme à la carabine est difficile parce qu'elle suppose une connaissance importante de la bande à Bonnot. Malgré les morceaux de fiction introduits par l'auteur, celui-ci s'attache à rester le plus réaliste possible en utilisant même du vocabulaire désuet, qui n'aide pas à la compréhension de l'ouvrage. A l'évocation de certains lieux connus, on ne peut qu'admirer le travail de l'auteur pour restituer l'atmosphère de l'époque. Ces quelques passages où le contexte nous apparaît clairement rendent le reste du livre d'autant plus frustrant.
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Amer, dur, magnifique et prenant. Patrick Pécherot aime la langue française et le verbe populaire. Les mots d'une époque et la langue des rues. La construction, sous forme de chronologie en décalage et composée de témoignages, d'articles, de bribes de conversation, et de propos subjectifs est maîtrisée sur le bout de la plume. J'ai toujours été fasciné par les seconds rôles, les personnages de l'ombre.
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Dans les années 1910, la bande à Bonnet fait beaucoup parler d'elle. Parmi ses membres, André Soudy est le plus jeune. Malingre, tubard, émotif, c'est celui qui tenait la carabine sur la photo..

L'auteur a souhaité évoquer la bande à Bonnot en parlant plus précisément de Soudy. Texte libre, extraits de journaux et d'audience, références à des écrivains qui ont publié sur le sujet (Aragon, Colette, Boris Vian,...). Cet essai n'est ni un roman, ni une biographie, plutôt un puzzle dont on doit reconstituer les morceaux.

J'apprécie beaucoup Patrick Pécherot, aussi bien "Tranchecaille" que sa trilogie sur Paris parue en Série noire, c'est pourquoi j'ai immédiatement pris ce livre. Je dois dire que je me suis perdue dans ces chapitres qui, en ne voulant pas être linéaires, m'ont semblé bien labyrinthiques !

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L'histoire de la bande à Bonnot et en particulier de son membre le plus jeune : André Soudy. Écrit de façon non conventionnelle, comme un collage de souvenirs, d'informations et de récit, romancé pour lier le tout sans s'éloigner de la vérité, l'auteur nous amène à nous prendre d'affection pour ce gamin.
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La Bande à Bonnot vue de manière originale, à travers le destin de son plus jeune membre, André Soudy, à peine 20 ans. Un roman-collage, comme dit la 4e de couverture, car la narration n'est pas linéaire, digresse, propose des points de vue différents, évoque ceux que l'aventure des bandits tragiques inspirera plus tard. Mais qui était André Soudy et pourquoi a-t-il choisi la voie de la violence ?
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Quand Patrick Pécherot écrie sur la bande à Bonnot on a presque envie de les disculper pour les crimes qu'ils ont commis . La bande à Bonnot , groupe d'anarchistes qui sont passés très ( trop ? ) rapidement de la philosophie révolutionnaire aux actes violents , ont fait régner la terreur de 1910 à 1912 à Paris et en région parisienne , commettant de nombreux cambriolages et vols à main armée la plupart du temps sanglants en utilisant pour la première fois des automobiles pour perpétrer leurs méfaits . Contre toute attente ce n'est pas à Jules Bonnot que s'intéresse Patrick Pécherot dans « L'homme à la carabine » mais au jeune André Soudy , qui traine son corps malade de la tuberculose et d'autre maux au côté de ses compères insoumis et révoltés . Petit commis d'épicerie devenu voleur à la sauvette puis complice de tueurs de sang froid , sublime perdant qui court vers son funeste destin . Véritable roman – photo qui retrace avec brio les heures du banditisme d'avant la Grande Guerre comme un dernier témoignage de ses marginaux , brûlants leur vie sans jamais renoncer à leurs idéaux .
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