AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 38 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
une biographie de André Soudy, surnommé "l'homme à la carabine " , son nom ne dit pas grand chose mais si on vous dit qu'il côtoyais Bonnot et sa bande, là on voit .

André est passé par de petits boulots avant de faire le grand saut dans le banditisme; il n'a pas eu de sang sur les mains comme il aime à le rappeler; qu'à cela ne tienne, il finira quand même sur l'échafaud, condamné par ceux qu'il honnissait, sur l'hôtel de la réussite des nantis .
La gouaille de Pécherot nous fait entrer de plein pied dans l'histoire de ces anarchistes du début du 20ème siècle autant que ses descriptions des lieux et des personnages.

Comme souvent dans la littérature de l'auteur, on retrouve les mêmes thèmes: le combat du bien et d mal, les "petites gens" contre les capitalistes.

Lecture parfois complexe car l'auteur fait des allers-retours dans le temps, passant de 1912 à 1968 et incluant des célébrités en devenir mais encore inconnues dans les années 20.
Commenter  J’apprécie          170
La bande à Bonnot vue à travers le regard du plus jeune, André Soudy. Enfant malheureux et miséreux, exploité par ses patrons succéssifs, tuberculeux, il rejoint la bande. Il est vite dépassé par ce qui se trame, mais préfère être en rebellion qu'en esclavage. Malade, il ne pourra fuir longtemps, ni résister comme ses camarades. Il sera exécuté.
Un livre qui m'a malgré tout beaucoup touché, surtout une fois fait le calcul ce l'âge de Soudy : il était plus jeune que moi au moment de son exécution. Pécherot ne le victimise pas, mais essaie de comprendre comment il a pu en arriver à rejoindre Bonnot.
Une lecture glaçante tout de même : j'y ai retrouvé des traits de notre société actuelle ; on comprend mieux pourquoi tant de jeunes basculent dans la violence.
Commenter  J’apprécie          80
Il y a quelque chose d'enfantin dans la photo d'André Soudy qui orne la couverture du roman de Patrick Pécherot. Dans la manière de tenir la carabine et de mettre en joue le photographe, dans le manteau trop grand. le regard de Soudy, pourtant, est sérieux. du genre à effrayer le chaland, ou plutôt sérieux comme un enfant qui joue à être Billy le Kid ? On comprend que cette image et les autres photos d'André Soudy qui illustrent ce livre, issues de la même série ou d'archives policières, aient fasciné Patrick Pécherot.
Qui est André Soudy, l'homme à la carabine de la bande à Bonnot, guillotiné à 21 ans un matin froid d'avril ? Et comme cet homme, ce gamin, qui penche la tête sur les photos, Patrick Pécherot aborde l'histoire de biais. À travers le destin d'André Soudy, enfant pauvre devenu à 11 ans garçon d'épicerie, condamné à la prison pour vol de sardines avant de rejoindre la bande à Bonnot, l'auteur fait non seulement le portrait sensible d'un gosse rétif à toute autorité et d'une sensibilité exacerbée, mais aussi d'un milieu et d'une époque, de ces anarchistes illégalistes et des bas-fonds parisiens.
Patrick Pécherot multiplie les angles de vue qui permettent de dresser une biographie non pas romancée mais à laquelle il confère une véritable émotion en se glissant dans la peau de l'homme à la carabine. On est donc tour à tour Soudy, à la première personne, Soudy dans le regard de Pécherot examinant les photos, des flics ou de ses complices, Soudy dans la postérité – et pour cela Patrick Pécherot peut convoquer Brassens, Calet ou Arletty.
En nous attachant à la personne de ce gamin rongé par la tuberculose, la syphilis, un amour déçu et l'injustice que la vie réserve à ceux qui ne sont pas nés du bon côté du manche, il offre un magnifique portrait d'un homme courant vers la mort avec tristesse et joie mêlées dans un monde injuste mais bien plus fort que lui et ses amis.
Ce roman en forme de patchwork servi par un travail toujours aussi exceptionnel sur la langue de la part de Patrick Pécherot se révèle tendre, violent, désabusé et ironique à la manière du testament d'André Soudy :
« Moi, Soudy, condamné à mort par les représentants de la vindicte sociale dénommée justice, considérant et attendu qu'il est de mon devoir de faire part au peuple conscient et organisé du détail de mes volontés dernières :
1° Je lègue à Monsieur Etienne, ministre de la Guerre, mes pinces-monseigneur, mes ouistitis et mes fausses clés pour l'aider à solutionner et à ouvrir la porte du militarisme par la loi de trois ans ;
2° Mes hémisphères cérébraux au doyen de la faculté de médecine ;
3° Au musée d'anthropologie, mon crâne et j'en ordonne l'exhibition au profit des soupes communistes ;
4° Mes cheveux au Syndicat de la coiffure et des travailleurs conscients et alcoolisés, lesquels cheveux seront mis en vente, dans le domaine public et ce, au bénéfice de la cause et de la solidarité ;
5° Enfin, je lègue à l'anarchie mon autographe afin que les prêtres et les apôtres de la philosophie puissent s'en servir au profit de leur cynique individualité. »

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Dans les années 1910, la bande à Bonnet fait beaucoup parler d'elle. Parmi ses membres, André Soudy est le plus jeune. Malingre, tubard, émotif, c'est celui qui tenait la carabine sur la photo..

L'auteur a souhaité évoquer la bande à Bonnot en parlant plus précisément de Soudy. Texte libre, extraits de journaux et d'audience, références à des écrivains qui ont publié sur le sujet (Aragon, Colette, Boris Vian,...). Cet essai n'est ni un roman, ni une biographie, plutôt un puzzle dont on doit reconstituer les morceaux.

J'apprécie beaucoup Patrick Pécherot, aussi bien "Tranchecaille" que sa trilogie sur Paris parue en Série noire, c'est pourquoi j'ai immédiatement pris ce livre. Je dois dire que je me suis perdue dans ces chapitres qui, en ne voulant pas être linéaires, m'ont semblé bien labyrinthiques !

Commenter  J’apprécie          40
La Bande à Bonnot vue de manière originale, à travers le destin de son plus jeune membre, André Soudy, à peine 20 ans. Un roman-collage, comme dit la 4e de couverture, car la narration n'est pas linéaire, digresse, propose des points de vue différents, évoque ceux que l'aventure des bandits tragiques inspirera plus tard. Mais qui était André Soudy et pourquoi a-t-il choisi la voie de la violence ?
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          40
La construction de ce roman est étonnante : des parties racontant les faits, d'autres les interrogatoires de Soudy, d'autres sa jeunesse, toutes mises en parallèle. Il n'est pas toujours aisé de se retrouver entre elles et entre tous les protagonistes au moins au début. Une fois bien lancé dans la lecture, ça va mieux, même si la profusion des personnages peut perturber encore jusqu'à la fin.

L'écriture est plutôt rapide, des phrases courtes, des mots du peuple -P. Pécherot disait dans une interviouve que ce n'était pas de l'argot, mais plutôt des mots qu'il avait entendu dans sa jeunesse et qui pouvaient d'ailleurs être totalement anachroniques.
Le livre de Pécherot est donc un mélange, "un puzzle" disait son interviouveur. Très intéressant par la période qu'il raconte, par la bande qu'il décrit, leurs croyances et leurs méfaits
Cependant, je suis partagé et franchement j'ai du mal à dire vraiment ce que je pense de ce livre : j'ai bien aimé, notamment l'écriture de P. Pécherot, mais me reste une réticence que je ne réussis pas à bien définir. Peut-être la construction volontairement labyrinthique L'autre hypothèse serait que l'auteur nous amène à éprouver une certaine sympathie pour ces hommes, ces anarchistes que rien n'arrêtait. Mais malgré tout, ils furent quand même des malfrats aux mains pleines de sang - sauf Soudy qui bien qu'on l'appelât L'homme à la carabine, n'a jamais tiré sur personne. le malaise ou ma part d'incompréhension ou ma réticence, appelez-ça comme vous voulez, vient sans doute de cette situation.
Globalement, je peux adjoindre à ce roman, sans hésiter l'adjectif "bon", avec une petite pointe de regret de ne pouvoir le qualifier de très bon, probablement parce que je suis passé un petit peu à côté.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          30
Amer, dur, magnifique et prenant. Patrick Pécherot aime la langue française et le verbe populaire. Les mots d'une époque et la langue des rues. La construction, sous forme de chronologie en décalage et composée de témoignages, d'articles, de bribes de conversation, et de propos subjectifs est maîtrisée sur le bout de la plume. J'ai toujours été fasciné par les seconds rôles, les personnages de l'ombre.
Commenter  J’apprécie          20
Patrick Pécheront aime dans ses polars, nous captiver avec des éléments documentaires historiques. Il focalise son attention, sur un personnage, André Soudy qui est ce jeune homme à la carabine, qu'on a pu distinguer, sur une photographie, bien connue. Nous lisons au rythme des cavalcades "des bandits en auto, la bande à Bonnot ».
Commenter  J’apprécie          11
Quand Patrick Pécherot écrie sur la bande à Bonnot on a presque envie de les disculper pour les crimes qu'ils ont commis . La bande à Bonnot , groupe d'anarchistes qui sont passés très ( trop ? ) rapidement de la philosophie révolutionnaire aux actes violents , ont fait régner la terreur de 1910 à 1912 à Paris et en région parisienne , commettant de nombreux cambriolages et vols à main armée la plupart du temps sanglants en utilisant pour la première fois des automobiles pour perpétrer leurs méfaits . Contre toute attente ce n'est pas à Jules Bonnot que s'intéresse Patrick Pécherot dans « L'homme à la carabine » mais au jeune André Soudy , qui traine son corps malade de la tuberculose et d'autre maux au côté de ses compères insoumis et révoltés . Petit commis d'épicerie devenu voleur à la sauvette puis complice de tueurs de sang froid , sublime perdant qui court vers son funeste destin . Véritable roman – photo qui retrace avec brio les heures du banditisme d'avant la Grande Guerre comme un dernier témoignage de ses marginaux , brûlants leur vie sans jamais renoncer à leurs idéaux .
Commenter  J’apprécie          10
 L'auteur fait revivre l'histoire de la fameuse “Bande à Bonnotˮ à la jonction du droit commun et de l'anarchisme en ce début du XX° siècle. Au-delà de ces épisodes, Pécherot rend compte de la société de l'époque dans un langage fleuri de l'argot des fortifs', ce qui ne doit pas être un des exercices des plus aisés. Les plus très jeunes revoient la série télévisée “Les brigades du Tigreˮ, consacrée à ces événements et entendront P. Clay chanter la chanson éponyme. Reste à revoir la version avec Brel et Crémer… Vivifiant.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (93) Voir plus




{* *}