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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le postulat de départ est original : écrire 425 lettres, une par jour du 16 mai au 26 septembre 2017, adressé à « tout résident de l'île de la Passion-Clipperton », possiblement un « cher ami » alors que Clipperton est une îlot inhabité de 1,7km2 ( hormi des fous masqués et des crabes rouges ) en plein Pacifique Nord, inaccessible mais inexplicablement pourvu d'un code postal.

« Pourtant, je le sais, je le sais de cette certitude écrasante et sans faille qui parfois vous assaille au mitan de la nuit, je sais que quelque chose, quelqu'un sur Clipperton attend, a besoin, infiniment besoin, de ces lettres. »

L'autrice dispose de 425 enveloppes par avion au joli liseré bleu-blanc-rouge, d'un bloc de papier Wengzhou et de 23,6 cm d'un crayon, pas plus, pas moins. On la sent exalté par ce projet de bouteille à la mer inversé et son « fol espoir de la destination ».

Un défi d'écriture qui révèle progressivement les états d'âme d'Irma Pelletan ainsi que l'histoire singulière de Clipperton. Conflits de souveraineté entre la France et le Mexique, industrie américaine utilisant le guano pour fabriquer de l'engrais, flibustiers, naufrages, cyclones et tragédies ( un meurtre même en 1917 après des événements rocambolesques lorsque l'île a eu des habitants ) ...

Si j'ai apprécié découvrir Clipperton sous un angle ludique, je me suis malheureusement beaucoup ennuyée. En général, je ne suis pas preneuse des jeux oulipiens et là clairement, c'en est un, assumé, comme l'explique l'auteur dans une postface que j'ai trouvé au final plus intéressante que ce qui a précédé.

On comprend bien que Clipperton est une machine à projection d'une autrice qui se questionne sur son travail d'écriture, qui sait la souffrance d'attendre une lettre de réponse d'un éditeur pour la publication d'un manuscrit qui y a été envoyé. Des lettres que personne ne lira comme un exutoire à une attente déraisonnable ... à moins que certaines trouvent un destinataire imprévu.

Il n'empêche, je suis passée complètement à côté malgré une écriture soignée et d'excellentes lettres digressant sur Shining, l'Overlook hôtel, la folie de Jack Torrance et Wendy qui méritait de mourir pour n'avoir rien compris à la douleur du métier d'écrivain. A part ces quelques lignes, rien n'a résonné. Je n'étais clairement pas la bonne destinataire ...

Lu dans le cadre de la sélection 2023 des 68 Premières fois
https://www.facebook.com/68premieresfois
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Une petite île, perdue dans le Pacifique… Peuplée de crabes, de rats et de fous masqués… Un petit bout de terre dont l'appel arrive jusqu'aux oreilles d'Irma. Et pour y répondre, Irma décide de prendre la plume et d'écrire des lettres à cette ombre isolée…

Découvert dans le cadre de la sélection 2023 des 68 premières fois, ce court roman, écrit sous forme de missives, est à la fois original et poétique.

Écrire à une île, ce n'est pas banal. Faire de ces terres coupées du monde un être à part entière, une présence, avec sa vie, ses envies et ses rêves, donne une dimension comme suspendue à sa lecture.

La forme du récit rend un vibrant hommage à ces petits coins du monde encore épargnés par les hommes, leur volonté de régner sur la nature, d'effacer toute trace de liberté pure…

Et si Clipperton n'est pas véritablement un paradis, c'est un espace vierge de la folie humaine… Espérons qu'il le restera…
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Lettres à Clipperton n'est pas un roman épistolaire comme les autres. À laisser courir son imagination entre un titre aux sonorités anglo-saxonnes et une couverture azuréenne ornée de désuètes enveloppes « Par avion » (que, soit dit en passant, les moins de vingt ans…gnagnagna), on pourrait fort benoitement tomber dans le piège d'une histoire vaguement délavée à l'eau de rose, écrite d'une plume piquante et narrant les amours aux longs cours d'une prude jeune fille avec un aventurier d'outre- quelque chose. Eh bien non, pas du tout, car si, comme le souffle le sous-titre de cet intrigant ouvrage, il y a bien « aventure littéraire », elle est d'un tout autre ordre, bien plus original voire déstabilisant, où le hasard et la poésie du geste ont toute leur part.
Que faire, lorsque l'on se retrouve en possession d'une pile d'enveloppes « par avion » sans usage déterminé, que l'on est écrivain (écri…vaine ?) et que l'on a suffisamment d'imagination et d'audace pour se lancer un défi plein de sel, de folie et d'une forme de désintéressement propre aux rêveurs ? On achète un crayon « écrit sur tout », on le taille à l'ancienne, au canif, et on se choisit un lointain et mystérieux destinataire, histoire d'aiguiser dans le même temps sa curiosité et son imagination. le destinataire sera « Tout résident » de « La Passion- Clipperton », petit point français suspendu en plein Pacifique Nord, à peine un confetti troué en son milieu, où grouillent des milliers de crabes copieusement arrosés du guano nourricier des goélands locaux. Bref, « une île entre le ciel et l'eau, une île sans âme ni bateau », un caillou inhospitalier dont on se demande bien ce qu'il a pu passer entre les deux oreilles des colonisateurs de tous poils pour qu'ils veuillent à toute force y planter leur drapeau !
C'est ce qu'Irma Pelatan, du bout de son crayon de bois et au rythme d'une lettre par jour va nous amener peu à peu à découvrir, tricotant à son quotidien de navigatrice de plaisance la vie et l'histoire de ce lointain atoll témoin et victime de tergiversations aussi ahurissantes qu'internationales. Songer que des hommes et des femmes ont pu tenter d'y vivre en échappant à la mort et à la folie, que des enfants ont pu y voir le jour et des intérêts purement économiques y être défendus confine à la sidération.
Irma Pelatan a su trouver le ton juste pour se plier à cet exercice de monologue épistolaire qu'elle s'était imposé à elle-même, adoptant le style légèrement emprunté et teinté d'une élégance surannée que le lecteur amateur du genre aura plaisir à retrouver entre ses lignes. C'est lui qui m'aura permis de tenir le cap tout au long de ma lecture et de ne pas me laisser arrêter par le passage sans grand relief qui m'a semblé couper en deux ce curieux roman qui n'en est pas vraiment un mais offre un plaisant voyage entre Histoire, imagination et réalité.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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❝Enfin, tous ceux qui ont connu le temps des lettres savent l'émotion que causait leur découverte dans la boîte, le plaisir qu'il y avait à imaginer, à partir du style, de la graphie, du papier même sur lequel elles étaient rédigées, quelques traits de la personnalité de l'inconnue qui vous l'envoyait […] Beaucoup de battements de coeur sous ces enveloppes.❞
Olivier Rolin, Vider les lieux

❝Quel art admirable que l'écriture : il ne demande presque aucun moyen, juste le fol espoir de la destination.❞

Et quelle destination !
TOUT RÉSIDENT
98799 LA PASSION – CLIPPERTON

Le deuxième roman d'Irma Pelatan après L'Odeur de chlore est un jeu, un jeu des possibles qu'offre l'écriture sous contraintes comme l'aime l'OuLiPo. L'idée est de s'imposer des règles linguistiques ou formelles pour commencer à écrire et d'ensuite en jouer pour favoriser le jaillissement d'une nouvelle littérature pouvant s'inscrire dans le Projet Poétique Planétaire (PPP) de Jacques Jouet avec lequel correspond Irma Pelatan alors qu'elle vient d'envoyer son manuscrit aux éditeurs et qu'anxieuse elle est encalminée dans le pot-au-noir de l'attente. La postface tout à fait intéressante et illustrée explique à quelles contraintes devront se plier les lettres adressées à un ❝Cher ami❞, hypothétique résident fantôme de l'île de Clipperton que l'on sait inhabitée, à peine 1,7 km2 de France dans le Pacifique nord, à plusieurs milliers de kilomètres de la première terre, mais — merveille de l'inépuisable administration française ! — disposant de son code postal.

❝Puisque les formes oulipiennes s'apparentent à des jeux, je compris que j'étais chat, que c'était mon tour maintenant, et comme à chat on n'a pas le droit de retoucher son père, il allait bien falloir que moi aussi, dans un jeu parallèle, je m'invente un lecteur.❞

D'où le soupçon : peut-on parler de correspondance quand on sait que l'autre ne répondra pas et que les lettres seront autant de bouteilles à la mer ?

❝This is my letter to the World
That never wrote to Me—❞, écrit Emily Dickinson.

Quels matériels et quelles contraintes pour ce PPP ?
Irma Pelatan a trouvé sur Internet un lot de 425 enveloppes Par avion / Via Airmail au fameux liséré tricolore. Tenue de limiter le poids de l'enveloppe aux 20 grammes du courrier standard, elle porte son choix sur un bloc de papier Wengzhou dont mes recherches m'ont appris qu'il s'agit d'un papier chinois, très léger mais solide, conçu à partir de fibres de mûrier. Munie de ces feuilles de papier, de vieux timbres-poste, d'un crayon d'exactement 23,6 cm censé écrire sur tout, d'un couteau pour le tailler, Irma décide d'écrire et de poster chaque jour une lettre de 20 grammes, soit sept feuillets au plus. La correspondance prendra fin lorsqu'il n'y aura plus de crayon ou d'enveloppes ou de timbres ou de papier. C'est au premier qui s'épuisera. Pour corser l'affaire, l'autrice ajoute une ultime contrainte : ni correction ni rature à ce qu'elle écrit une fois la journée parvenue à son terme, mais en garder une trace tout de même grâce au papier carbone.

❝Vous le savez, j'écris au crayon et ne conserve pas de double de la lettre à portée de main. Mon texte court donc toujours le risque de l'effacement, de la dissolution. J'écris à chaque fois dans un présent étale, sans autre béquille qu'une mémoire trompeuse et un espoir démesuré. Depuis le 16 mai, je crois avoir vu des cercles de se dessiner, des périodes habiter le récit. Mais au fond je ne sais pas ce que je fais.❞

Si les pages ne sont pas numérotées, les lettres, courtes forcément, sont datées — du 16 mai 2017 au 26 septembre de la même année — et témoignent des déplacements de leur expéditrice, de Condrieu à Balaruc, de Port-Camargue aux Saintes-Maries-de-la-Mer, de Port-de-Bouc à Port-de-Carro…

❝Cher ami,
Vous l'avez vu sans doute, je vous écris depuis le temps dilaté de la navigation, des ports qui se succèdent, si différents et qui pourtant restent le port, la poétique du port, charnière des deux mondes, refuge face à la mer, refuge face à la terre.
À Clipperton, il n'y a pas de port. Les deux mondes se toisent sans refuge pour l'homme.
L'hostilité est là, de suite, et s'appelle barre des brisants.❞

… et j'en passe.

❝Voco ergo es.❞ [Je te parle donc tu existes.]

Dès le début, à travers le besoin de parler à ce Cher ami imaginaire qui n'existe que par son jeu d'écriture — les enfants ne s'en inventent-ils pas un pour que leurs jeux soient moins solitaires ? —, les lettres laissent filtrer le besoin de parler de soi et de livrer ses pensées. D'entreprendre pas à pas un voyage immobile qui (ra)mènerait à soi.

Les lettres sont d'intérêt inégal et je confesse volontiers n'avoir pas été captivée par celles consacrées aux aléas historiques de l'île convoitée tour à tour par le Mexique, la France et même les États-Unis, les tentatives plus ou moins réussies de s'y établir durablement, et son devenir actuel infesté de tonnes de déchets plastiques sur lesquelles règnent, en maîtres incontestés, goëlands et crabes rouges toxiques. Pourquoi donc ? Parce que ces lettres-là sont rédigées dans un style wikipédiesque sans âme dont les spéculations m'ont rebutée. Bien plus captivantes sont celles où s'écrivent en filigrane des évocations parallèles (celle de l'écrivain Jack Torrance enfermé dans l'hôtel Overlook du Shining de Stanley Kubrick en est une, celle de la petite île fertile que la famille Pelatan possède sur le Rhône en est une autre), la bibliothèque comme métaphore de l'île,

❝Ma bibliothèque est enfin triée. Je suis épuisée comme après la tempête. de mon île, j'ai expulsé la pression de l'autorité, les représentations de classe, les lacunes de repentirs. Cette vidange, je le sens, m'a rendu l'usage de mon lagon intérieur. Je peux désormais y étendre ma brasse, profiter de mes longues coulées dans l'eau intérieure.❞

l'isolement, le possible abandon, l'attente inquiète d'un refus de l'éditeur, la part de rêve que l'autrice voudrait assouvir — en partie par le biais de l'écriture.

❝Cher ami,
Ma table de travail est jonchée des timbres que je n'ai pas encore utilisés. Machinalement, je combine les images, et la somme des deux timbres m'est scénario, suggestions d'épisodes, combinatoire sans fin des histoires qui ne rentreront pas dans l'espace restant du crayon. Rêverie. Au fond, mes lettres ont été ça, un long travail de rêverie.❞

Trouver un dépositaire pour ses pensées, quitte à l'inventer.
Trouver un lieu à soi, quitte à aller le nicher à la frontière entre réalité et imaginaire dans la zone grise du fantasme et, au moment d'écrire l'une des dernières lettres, lui accorder enfin une matérialité en achetant via eBay des fragments de Clipperton :

❝Je dors sur l'île ce soir […]
Sous mon oreiller, vingt-cinq dents de requins soyeux croisaient autour du platier, veillant sur mon sommeil, tandis que, depuis la table de nuit, le long bec effilé du fou me fixait de ces orbites vides, si affamé de conversations, d'échanges. J'ai dormi sur le sable et les coquilles, dans l'odeur âcre de l'île, la peau constamment râpée par ses sables aigus, corrosifs, tant que mon lit me semblait plus petit au réveil, comme érodé. Dans mon sommeil, le galet s'est calé au creux de mes jambes, le galet cherchait les entrailles, la chaleur des entrailles.❞


Cette aventure épistolaire atypique et déroutante a pris fin quand le crayon, devenu trop petit pour être tenu en main, a interrompu le geste.
Comme toute production oulipienne, Lettres à Clipperton attend de ses lecteurs qu'ils s'abandonnent au postulat de départ, acceptent que la contrainte devienne jeu et aillent dans les profondeurs du texte ; les autres n'y verront qu'un exercice artificiel, fort bien écrit mais parfois vain, et risquent de s'ennuyer ferme. Quel que soit le ressenti, la postface, illustrée du cahier photos de Hesse & Romier, mérite, elle, que l'on s'y attarde.

Lu dans le cadre de la sélection 2023 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Petit avis lecture: Pour moi c est un flop. Ce livre est un jeu oulipien et je n ai pas réussi à en ressentir l esprit ni l émotion. J ai lu des mots, des phrases, j avais les images des crabes, des rats, des 2 croix de cette petite île inhabitée. J ai insisté jusqu' au milieu du livre mais rien ! Rien du tout donc j en ai abandonné la lecture 🤨.
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Un roman épistolaire à sens unique qui nous surprend pas son originalité.
Ecrire à une île, jour après jour jusqu'à ce que le crayon est atteint sa taille minimale et ne soit plus utilisable, comme une sorte d'introspection.
Irma Pelatan va réussir à construire une relation avec cette île de Clipperton perdue et isolée de tous, grâce à ces mots simples et poétiques mais surtout honnêtes.
Ce livre est un hommage à l'île, son histoire, ses habitants et ses légendes.
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« Une aventure épistolaire » sans doute mais une aventure de lecture qui m'a rapidement fatiguée !
Au bout d'un tiers du livre je n'y tenais plus ! Trop cartésienne sans doute ! le fait de ne pas savoir à qui s'adressaient ces lettres me gênait terriblement ! Il n'y a aucun humain sur l'île ! Il y eut des crabes ! Il y eut des rats. » Je continue de ne rien savoir de vous mais une silhouette sort peu à peu de la brume » écrit l'autrice le 15 juin 2017 mais ce n'est pas pour autant que les choses s'améliorent pour moi !
Je renonce et je feuillette le livre jusqu'aux lettres de septembre 77. Il y est question du site « le bon coin » qui vend l'île !
Et l'autrice dit « vous êtes là, quelque part, et les courants toujours me mèneront à vous(…) on ne peut que vouloir vous enlacer, vous faire tourner en l'air. »
Tout s'éclaire avec la postface ! Irma Pelatan, lasse d'attendre une réponse d'un éditeur à son premier manuscrit se lance dans cet exercice à forme oulipienne. Et elle nous parle à nouveau du « bon coin » sur lequel elle achète 425 enveloppes désuètes et hors commerce avec la mention par avion !
Et j'apprends encore dans cette postface que l' autrice a lu les doubles de ses lettres dans un marathon de lecture aux Correspondances de Manosque ! j'y étais et j'ai loupé ça !!
Je pense que cela m'aurait paru des plus fumeux et que n'aurais pas eu la patience d'assister à la totalité de cette lecture comme je n'ai pas eu le courage de lire la totalité du livre qui n'était pas fait pour moi.
Lu (ou plutôt feuilleté..)dans le cadre des 68 premières fois

Lien : https://poirson.marie-helene..
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Livre très atypique. La quatrième de couverture ne laisse pas forcément deviner de quoi il s'agit.

Et il ne s'agit ni d'un roman, ni d'une fiction.

Les lettres envoyées à Clipperton s'enchaînent, ça se laisse lire plutôt bien, et c'est très instructif sur la situation de cette île, d'un point de vue politique ou historique.

Après, il faut accepter qu'un s'agit d'un exercice de style : toutes les lettres ne sont pas forcément indispensables, et si on s'attend à quelconque forme de récit personnel quel qu'il soit, on risque d'être déçu.

A la question "que se passe-t-il dans ce livre ?", la réponse est : rien.
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