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EAN : 9782330111397
240 pages
Actes Sud (03/10/2018)
3.59/5   54 notes
Résumé :
En Australie, jusque dans les années 1970, des enfants aborigènes ont été retirés à leur famille pour être confiés à des Blancs. Joshua, quinze ans, est l'un d'eux. Métis, il a grandi, parfaitement assimilé, dans l'ignorance de ses racines. Son univers est bouleversé le jour où surgit Ruby, sa sœur de sang, qui, elle, a subi la brutalité des foyers. "Abo", il est, et cette révélation est comme une claque, un ouragan. Mais a-t-il envie de connaître sa "vraie" famill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai beaucoup aimé ‘Stolen' et pourtant je ne peux pas dire que c'est un coup de coeur . La violence verbale des premières pages m'a complètement déroutée. Peut- être le fait que les personnages parlent à la première personne à joué un rôle. J'avais l'impression que ces mots sortaient de ma bouche. C'est un ressenti tout à fait personnel qui ne m'a pas empêché de continuer la lecture.
Jonas, un métis de 15 ans a été adopté et ne sait rien de ses racines. C'est l'apparition de sa soeur Ruby qui va bouleverser son quotidien. Son frère William rejoint la fratrie et une nouvelle page de l'histoire va être dévoilée à travers le parcours différent de chacun des personnages. On découvre de cette manière une vérité douloureuse sur la génération ‘Stolen' en Australie.
Un récit instructif à plusieurs voix où chaque personnage enrichit l'histoire avec ses réflexions et ses doutes.
J'ai apprécié surtout la deuxième partie du récit qui m'a beaucoup émue. Un livre à lire sans hésitation.
PS : Pour les lecteurs qui lisent en numérique, ce serait plus facile de découvrir la postface avant de lire le livre. Il y a beaucoup d'informations qui nous permettent de savoir sur la génération 'Stolen'.
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Du rouge, de l'orangé, de cette couverture colorée qui m'a attirée se détache un titre qui l'est encore plus : Stolen. Derrière ce titre évocateur qui veut littéralement dire "volé", se cache un véritable drame historique australien : l'enlèvement des enfants aborigènes par le gouvernement. Oui, vous avez bien lu. de 1869 à la fin des années 70, des milliers d'enfants ont donc été arrachés à leur famille, à leur culture, pour être placés dans des orphelinats, foyers ou autres missions chrétiennes. Certains, comme Joshua protagoniste principal, ont plus de "chance" que d'autres puisque ont étés adoptés, sans toutefois connaître leurs racines et avec pour conséquence l'oubli et le délitement des souvenirs. C'est l'histoire de Joshua qui nous est donc conté ici par Pascale Perrier. L'histoire d'un adolescent confronté au secret, l'histoire d'un passé ignoré rattrapé par le présent, d'un passé gouvernemental honteux, et peut-être d'un futur heureux ou sinon apaisé ? Multipliant les points de vues, l'auteure met en lumière l'histoire des Stolen Generations, fait dont j'ignorais totalement l'existence. du cocon familial à l'Outback, ce roman jeunesse nous embarque pour un road trip fraternel au son du didgeridoo et du scandale. Découverte !

Racisme, culture aborigène, pauvreté et tant d'autres sujets sont abordés dans ce livre qu'il m'est impossible de tous les détailler. Néanmoins, il m'est resté un parfum de scandale et d'indignation en refermant ce roman. Que celle-ci dépende d'une couleur de peau ou d'une religion, comment l'être humain peut-il être aussi abject au nom d'une prétendue supériorité ? Décidément, il y a des choses qui m'échapperont toujours. Ce qui est certain, c'est que cela n'a pas échappé à Pascale Perrier qui s'est imprégnée de l'Histoire afin d'exposer la souffrance et l'inacceptable situation des aborigènes, premier peuple d'Australie.

De la stupeur de Joshua en apprenant l'odieuse vérité de la bouche de cette soeur inconnue, d'une curiosité grandissante en passant par un effroi justifié, on assiste au combat interne non seulement de cet adolescent, mais également de son entourage. Roman choral, la romancière prête peu à peu sa voix à Ruby, puis William, aîné de la fratrie retrouvée, mais aussi aux parents adoptifs de Joshua, comme à sa petite-amie. Ainsi, et avec intelligence, l'auteure multiplie les prises de position pour expliquer l'éventail des sentiments. Sans jugement aucun, sinon celui d'un gouvernement hautement répugnant, Pascale Perrier, fait la part belle à la culture aborigène et tord le cou des préjugés afin de révéler la puissance dévastatrice du déracinement. 

Me faisant penser aux traitements subis par les Indiens d'Amérique ou encore aux enfants de la Creuse (enfants réunionnais déportés par les autorités pour repeupler des départements métropolitains des années 60 à 80), ce livre a véritablement fait son travail d'instructeur auprès de moi et le fera, je l'espère, auprès de vos ados.

Malgré quelques répétitions et un récit un chouia trop court, ce livre clair et concis séduira largement vos têtes blondes et qui sait, vous aussi ?! 

A partir vers des contrées lointaines, ça m'a donné faim tout ça ! A quelle gourmandise australienne puis-je faire appel ? Quelle spécialité est à l'image de cette histoire ? Pour le savoir, rendez-vous sur le blog !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Adopté à la fin des années 50, début des années 1960 alors qu'il était enfant, Joshua Ward mène une vie paisible dans sa famille traditionnelle Australienne.
L'année de ses quinze ans, cet équilibre familial va être chamboulé. Ruby, une jeune aborigène qui se retrouve de foyer en foyer va le retrouver et lui révéler la vérité sur son passé. Outre le fait que Ruby soit sa soeur, il apprend qu'il est lui même un "abo" et qu'il a été kidnappé lorsqu'il été enfant.
Confronté à la réalité d'appartenir à la stolen generations, Joshua et Ruby n'auront plus qu'un seul objectif, retrouver leur famille et leurs racines.

Ce roman n'est pas seulement dépaysant. Il est un véritable coup de point et met en lumière une époque de l'Histoire Australienne et pourrait même être considéré comme étant un roman témoignage si les personnages n'étaient pas fictifs.

Une belle découverte qui sera apprécié par les young adults ou par les adultes moins jeunes.

Je tiens à remercier la fondation orange et les lecteurs.com pour cette belle découverte à découvrir.

Pioche dans ma PAL : août 2019
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Un roman touchant qui embarque son héros dans une quête de ses origines et dans une crise de vérité au travers de l'outback australien aussi fascinant qu'inquiétant où culture, tradition, croyance et famille se mêlent dans une quête de soi. le tout pour dénoncer le phénomène des stolen générations qui a existé en Australie.

Joshua est un adolescent élevé par un couple de blancs qui a perdu un enfant et qui a décidé d'en adopter un autre pour le remplacer. Joshua a toujours accepté cette situation, conscient de la chance de vivre sereinement et dans une famille aimante par rapport à d'autres « abos » non adoptés. Joshua est un peu trop clair de peau pour un aborigène et un peu trop foncé pour un blanc, aussi est-il toujours dans un questionnement identitaire incessant même s'il se considère davantage comme un « Aussie ». Élevé dans l'oubli de ses origines et de ses ancêtres, il connaît peu les us et coutumes des aborigènes, voire même porte un regard plutôt négatif sur ce peuple à la dérive. Il ne se vante pas de ses origines car il est plutôt bien intégré dans sa vie avec les blancs. Mais un jour, une jeune fille débarque dans sa vie, elle dit être sa grande soeur et elle va complètement « fracasser » son quotidien et ses certitudes. Des doutes apparaissent, une certaine distance se crée avec ses parents adoptifs et beaucoup de nouvelles questions sur son identité se posent. Il n'a pas d'autres choix que de suivre les idées de cette grande soeur qui en impose. Joshua va aussi se révéler plus effacé et être certainement le plus perdu dans cette quête d'identité qui n'est au début pas la sienne, mais plus que tout il voudra connaître la vérité.

Ruby, elle, a connu l'enfer des foyers ; la violence, le racisme et l'éducation difficile par des blancs. Elle a un caractère bien trempé, un certain charisme et impose une certaine force. Son teint est nettement plus foncé que son frère, ses cheveux épais et sombres, son visage porte la force de ses origines et ne trompe pas. Ruby est aborigène dans le sang et fière de l'être. Évidemment, ce sera celle qui sera la plus encline à retrouver sa famille perdue, à trouver une famille tout court, une quête d'amour filiale qu'elle n'a jamais connue et d'un peu d'apaisement dans une vie qui ne la ménage pas. Elle est d'ailleurs prête à beaucoup de choses pour retrouver ses parents quitte à prendre des risques inconsidérés.

Avec des tempéraments aussi différents, la relation entre le frère et la soeur ne sera pas forcément facile et celle tant attendue ; une éducation opposée, une différence d'âge qui fait que les souvenirs ne sont pas les mêmes, des incompréhensions aussi, des déceptions pour l'une, une grande déstabilisation pour l'autre. Ils décident pourtant de s'allier, d'apprendre à se connaître, de retrouver leur frère William et surtout leurs parents et les secrets de leur mise en foyer.

L'auteur dresse une peinture d'une période historique particulièrement sombre de la société australienne ; les blancs volaient les bébés aborigènes à leur famille, considérés comme arriérés et persuadés que ces « sauvages » ne leur inculquaient pas une bonne éducation. Ce sont ce que l'on appelle les stolen generations, symbole d'une période particulièrement horrible pour un peuple qui ne demandait rien d'autres que de vivre et qu'il ne faut pas oublier, des gestes qui ont certainement détruit la vie de milliers d'enfants qui n'auront pas eu la même chance que Joshua, celle d'être adoptée et d'être élevée dans une famille aimante.

On notera aussi cette culture du racisme profondément ancrée dans les moeurs des blancs (anciens colons) avec des idées reçues que même les aborigènes « citadins » ont parfois assimilé à l'image de Joshua par exemple ; l'aborigène est associé à l'alcoolisme, à la drogue et à la criminalité. Les aborigènes sont des membres d'un peuple brimé par les colons blancs qui rappelle évidemment l'histoire du peuple amérindien, une grande richesse de tradition, de croyance et de culture, à l'image de l'art pictural aborigène, un peuple écrasé par des volontés de pouvoir, de puissance et de conquête de colons blancs toujours prêts à faire preuve de force et de violence pour imposer ses propres idéaux et sa façon de vivre. Pourtant ici, la force de ce peuple prend un tout autre sens, il a beau être parqué, dénigré, marginalisé, sous-estimé, il en reste néanmoins très attaché à ce qu'il est au plus profond de lui-même. Une force que l'on découvre à travers un road trip fraternel, avec des descriptions sauvages, arides et rocailleuses du bush australien, l'image d'une Australie de l'intérieur, celle originelle, celle du coeur, celle des esprits, celle qui appartiendra toujours aux aborigènes.

Le tout est écrit avec une belle fluidité et une jolie plume, l'auteur n'hésite pas à multiplier les points de vue pour renforcer l'imprégnation du lecteur dans son histoire et celle de ses personnages, Joshua et Ruby en tête. Les chapitres sont courts ce qui accentuent le dynamisme de lecture.

En bref, un très bel ouvrage sur une tranche de l'histoire aborigène qui n'est pas très reluisante pour l'Australie blanche, des actes qui ont certainement abîmé la jeunesse aborigène de la fin du XIXème au milieu du XXème et surtout contribué à la déchéance de tout un peuple. Il est d'ailleurs intéressant que la réflexion soit menée par des personnages appartenant à cette jeunesse justement. Roman vivement conseillé !

Je remercie les éditions Actes Sud Junior pour l'envoi de ce roman.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Il faut que je me rende à l'évidence : quand il s'agit des sélections des Explorateurs Young-Adult, le sort ne m'est jamais favorable ! Inévitablement, je reçois un tout autre livre que les deux que j'ai indiqué vouloir recevoir – qui sont généralement des ouvrages que je rêve d'avoir car j'aime beaucoup l'auteur ou la maison d'édition ! Mais ce n'est finalement pas bien grave : c'est un peu comme quand un ami vous offre un livre que vous ne vous attendiez pas du tout à recevoir car il ne correspond pas tout à fait à vos genres de prédilection, il y a cette curiosité de découvrir une histoire que vous n'aviez pas réellement choisi de lire par vous-même … Et il faut dire qu'une fois la surprise (et la petite touche de déception) passée, j'étais vraiment impatiente de me plonger dans ce roman inspiré de faits réels …

Joshua, quinze ans, a toujours su qu'il avait été adopté : ce n'est pas difficile de s'en rendre compte, son teint étant nettement plus halé (pour ne pas dire « sombre ») que celui de ses parents et de ses camarades de classe. Mais ce qu'il ignorait, c'est qu'il faisait partis des stolen generations, les générations volées : des centaines d'enfants Aborigènes arrachés à leurs familles biologiques pour être placés chez des Blancs qui leur offriront « généreusement » une éducation « digne de ce nom » … Quand sa soeur ainée débarque brusquement dans sa vie pour lui apprendre cette terrible réalité, c'est comme si le monde s'écroulait autour de lui. Perdu, il ne sait plus ce qu'il veut vraiment : renouer avec ses origines au risque de perdre l'affection de ses parents adoptifs, ou continuer à vivre dans l'ignorance et perdre sa soeur nouvellement retrouvée ?

Je l'admets bien volontiers : avant ce roman, je n'avais jamais entendu parler des stolen generations d'Australie … Il faut dire qu'il a fallu bien longtemps pour que le scandale éclate au grand jour, et plus longtemps encore pour que le gouvernement australien reconnaisse ses torts et s'excuse vis-à-vis des populations Aborigènes pour tous les mauvais traitements dont ils ont fait l'objet depuis la colonisation des Blancs. le racisme ambiant que dépeint cette histoire est tout simplement effarant, et cela d'autant plus qu'il est « entré dans les moeurs », si l'on peut dire : en Australie, il y a d'un côté les Blancs, « civilisés », et de l'autre les Abos, la racaille. Métisse, Joshua n'a sa place nulle part : il est trop « foncé » pour les Blancs, trop pâle pour les Aborigènes. A la frontière entre les deux mondes, entre les deux peuples, entre les deux « races », il ne se sent ni Blanc ni Abo … Tiraillé entre son amour pour ses parents adoptifs et sa volonté de se rapprocher de sa soeur biologique, partagé entre son envie de poursuivre le cours tranquille de son existence « bien rangée » et celle d'en apprendre plus sur ses origines.

Et plus que tout, il s'interroge : au fond, qui est-il ? Est-il le fruit de ses gènes aborigènes ou de son éducation occidentale ? de qui est-il vraiment le fils : de celle qui lui a donné naissance ou de celle qui s'est occupé de lui depuis l'âge de trois ans ? C'est l'éternelle question de l'inné et de l'acquis, de la nature et de la culture : s'opposent-elles, ou se complètent-elles ? L'irruption de Ruby dans sa vie a brisé toutes ses certitudes : Joshua ne sait plus qui il est, et encore moins qui il veut être. Alors il se laisse porter, cadet d'une fratrie nouvellement reconstituée après douze ans de séparation, il suit le mouvement, sans savoir ce qu'il attend de ce road-trip vers les terres ancestrales de son peuple. Sur les traces de son enfance volée, aux côtés d'un frère et d'une soeur qui ne sont finalement que de parfaits inconnus, plus noirs que lui, plus déterminés que lui à enquêter sur leurs origines. Joshua, lui, part plutôt en quête de son identité : il a besoin de savoir qui il est aujourd'hui, et non pas qui était sa mère biologique … Mais il va finalement trouver bien plus : la paix intérieure.

Si j'ai trouvé ce livre très intéressant, tant par sa thématique que par les pistes de réflexion qu'il induit, je dois admettre être un peu déçue par l'histoire : tout est trop simple et trop rapide. Joshua accepte bien trop facilement les révélations de Ruby, une parfaite inconnue, et il intègre bien trop aisément qu'il est un enfant volé, il se plonge bien trop rapidement dans cette (en)quête effrénée … Sans oublier, bien sûr, la facilité avec laquelle les deux adolescents obtiennent les informations concernant leur famille biologique, la facilité avec laquelle ils retrouvent le village de leur enfance. Tout cela vient briser le réalisme introduit par le contexte historique : ce n'est plus crédible. Et du coup, impossible de s'attacher réellement à Joshua, Ruby et tous les autres personnages qui apportent leur point de vue sur l'histoire : ils sont creux, vides, sans consistance autre que leur « rôle » dans l'intrigue. Joshua est l'indécis, Ruby la fonceuse, Margaret la mère adoptive épleurée. Je n'ai pas ressenti la moindre émotion en lisant ce livre, hormis l'effarement et la colère de savoir que tout ceci s'est réellement passé. L'autrice est comme restée à la surface de cette histoire, qui est finalement bien trop « neutre » pour être émouvante.

En bref, vous l'aurez bien compris : j'ai un avis clairement mitigé sur ce roman. Celui-ci a le mérite d'aborder une thématique difficile et très rarement évoquée dans la littérature – jeunesse comme adulte, d'ailleurs – … mais il a le défaut de ne pas immerger le lecteur dans une histoire captivante et émouvante. Toutes les pseudos-difficultés qui se dressent devant les protagonistes sont balayées d'un revers de manche, les explications sont plus dignes d'un documentaire que d'un roman, et l'évolution des personnages est bien trop rapide et artificielle pour attirer réellement l'intérêt et la sympathie du lecteur. C'est un roman qui avait un grand potentiel – la preuve en est que je l'ai dévoré en deux jours à peine – mais qui n'a pas su totalement me convaincre, et j'en suis la première déçue, car le résumé me promettait quelque chose de profondément poignant que je n'ai finalement pas trouvé … Je le conseille toutefois pour le devoir de mémoire dont il se fait le vecteur !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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critiques presse (1)
Ricochet
30 novembre 2018
Inspiré de faits réels, ce récit très bien documenté relate avec un réalisme saisissant l'enlèvement et l'éclatement d'une fratrie.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
La prison, elle était partout. Dès qu’on avait un quart d’heure de retard aux repas, on était punis. Enfermés dans une cellule et obligés d’y rester deux ou trois jours, seuls. Et je ne te parle pas de la manière dont les religieux nous traitaient. Des bêtes auraient été mieux considérées. Tout ça en vénérant le merveilleux Seigneur Dieu grâce auquel on était nés. Le dimanche, ils prient ; le lundi, ils te volent ; le reste de la semaine, ils te battent et te font la morale.
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Bien que je ne comprenne pas pourquoi ses parents persistent à cacher leurs racines juives, je souris. Ils prennent conscience qu’il y a des souffrances difficiles à partager. Et ça, c’est énorme. Tout d’un coup, l’évidence me saute aux yeux.
Au fond, on est tous l’Aborigène de quelqu’un ! On éclate de rire tous les deux, un rire nerveux qui nous prend aux côtes et pourrait ne jamais s’arrête.
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Les Blancs mettent des barrières et des clôtures autour de ce qu’ils ont acheté. Ils n’ont rien compris. Nous pensons, nous, que la terre appartient collectivement aux gens. Chacun a des droits et des obligations à son égard. Nous faisons tous partie du même monde. L’argent et la force ne vont pas dans le même sens. Nous refusons que les dollars et les armes soient les plus puissants.
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Si tu veux connaître le pays dans lequel tu te trouves, il te suffit d’écouter les chants traditionnels ou de regarder les peintures (….) Peindre et chanter, c’est continuer à faire vivre son territoire, c’est le lier à ce qu’ont vécu les ancêtres. En quelque sorte, la répétition entretient la vie.
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Au fond, elle comme moi, on a la même conviction profondément ancrée dans le crâne : Les Aborigènes valent moins que les Blancs. C’est un truc de base, en Australie, que tout le monde apprend avant de savoir lire. Tu es blond et d’origine européenne, alors tu fais partie du clan des gentils. Si ta peau est foncée et que tes parents sont abos, tu n’as pas eu de chance au loto de la vie. Ton clan, c’est celui des faibles, des inférieurs, des minables.
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