Quelques années seulement après son décès, le compositeur Georges Delerue a eu droit à deux biographies publiées en France, C'est beaucoup et, en même temps, ce n'est pas satisfaisant. Les deux livres pèchent par excès de complaisance. Celui de Vincent Perrot, plus récent, est un peu plus complet, mieux illustré et bénéficie d'un entretien de l'auteur avec avec Delerue, alors en fin de carrière à Hollywood. Cependant, l'absence quasi totale de recul critique fait en sorte que sa démarche semble avoir été commanditée par la succession du compositeur. En effet, celle-ci a toujours soutenu que Delerue avait connu une carrière prestigieuse pendant les dix dernières années de sa vie à Hollywood. Les faits démentent cruellement cette prétention. Le compositeur a plutôt gaspillé son talent pour des films ou des télé-séries qui, pour la plupart, sont rapidement tombés dans l'oubli. Rien à voir avec la prestigieuse carrière internationale de son compatriote Maurice Jarre. Aujourd'hui, Delerue demeure connu et apprécié avant tout pour ses collaborations au cinéma français dans les années 1960 et 1970, incluant bien sûr la Nouvelle-Vague, avec des réalisateurs comme François Truffaut et Godard (Le Mépris) et, dans un registre plus léger, Philippe de Broca. Ses musiques pour les films anglo-saxons qui ont le plus contribué à sa renommée ont également été écrites en France durant la même période : Anne of the Thousand Days, A Little Romance (qui lui a valu son unique Oscar), The Day of the Dolphin, Interlude, Rapture, A Man for All Seasons, Women in Love, Our Mother's House, The 25th Hour, Julia, A Walk With Love and Death, The Horsemen et j'en passe. Comme quoi le compositeur n'avait nul besoin de s'expatrier pour relever des défis intéressants et lucratifs en provenance de l'étranger. En musique comme en amour, on se fait souvent mieux désirer en conservant une certaine distance. En demeurant en France, le compositeur aurait pu continuer à profiter du meilleur des deux mondes, le nouveau et l'ancien continent, à l'exemple d'un Michel Legrand ou d'un Francis Lai. D'ailleurs les conditions matérielles pour la production de la musique en France se sont améliorées sensiblement après l'installation de Delerue aux États-Unis.
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Cette biographie est l'hommage de l'animateur de radio et de télévision Vincent Perrot à l'immense compositeur de musique de film, né en 1925 à Roubaix, auteur de centaines de musiques pour le cinéma, mais aussi d'oeuvres de concert.
Parmi ses compositions les plus célèbres le Mépris (1963), le Corniaud (1964), la Nuit américaine (1973), le dernier métro (1980), Dien Ben Phu (1992) ...
Commencé avec la nouvelle vague, sa carrière se finira à Hollywood après un Oscar et trois César.
Ce livre, célébration d'un très grand mélodiste, contient pas mal de photos (en noir et blanc uniquement malheureusement) de Delerue, de ses collaborations avec les réalisateurs, des affiches des films, et des pochettes de disques (oui, l'ancêtre du CD).
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Vincent Perrot - "Une réplique comique par jour"Rencontre avec Vincent Perrot, auteur d' "Une réplique comique par jour" et d' "Une réplique qui tue par jour" publié aux éditions du Chêne. Pour chaque jour de lannée une réplique cinématographique des plus cinglantes et donc des plus drôles! Spécialiste des bandes originales de film, Vincent Perrot possède une importante culture cinématographique. Pour chaque jour de l'année, l'auteur a extrait d'un film une réplique acerbe, cinglante, voire insolente, constituant ainsi un recueil à la fois malin et sarcastique. Avec ses illustrations modernes, cet ouvrage ludique est le cadeau idéal de la rentrée.
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