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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Anne Perry tisse des liens entre ses différentes enquêtes, n'hésitant pas à réutiliser des personnages que nous avons déjà croisé. Si l'on y réfléchit, ce principe est parfaitement logique : même divisée en quartier, la ville de Londres n'est pas si grande. Trois ans se sont écoulés depuis le mystère de Callander Square (et presque deux ans depuis que j'ai lu cette enquête) mais le général, lady Augusta, leur fille Christina ainsi que Miss Ellison (alias Charlotte Pitt) vont se trouver à nouveau méler à un crime sordide.
Je dévoilerai peu de choses sur l'enquête, si ce n'est qu'elle est en partie (mais en partie seulement) la conséquence des événements qui ont eu lieu trois ans plus tôt et que Charlotte comprendra, à ses dépens, qu'enquêter est douloureux.
Non, ce qui m'a le plus intéressée dans ce livre est ce qu'Anne Perry dévoile de la société victorienne. Au fond, j'ai l'impression que mes lectures se suivent et que leur thématique se ressemble, puisqu'il est aussi question d'hommes qui ont tous les droits, et de femmes qui n'en ont aucun. Un homme peut jouer à Devil's Acre, rencontrer des prostituées, parfois même des prostitués, et ses activités sont tolérés - la bonne société ferme les yeux sur cette distraction. J'ajoute néanmoins qu'au vue de ce qui est arrivé à Oscar Wilde, je me pose tout de même des questions sur cette soi-disant acceptation de l'homosexualité masculine. A une femme malheureuse en ménage, il restera les oeuvres de charité, puisque des gouvernantes élèvent ses enfants, que pratiquer un sport est inconcevable (ne parlons même pas de jouer). Elle a de la chance si elle aime lire - des ouvrages choisis, évidemment - et si elle se montre capable de tenir son rang.
L'autre constance est la difficulté à ce que le ménage soit heureux. Les jeunes beautés jetées dans le monde au début de la saison ont un an avant que la nouvelle fournée de belles ne viennent quérir un mari. Les mères-dragons font alors de leur mieux pour trouver un parti présentable et surtout, le retenir dans leur filet jusqu'aux noces. Et après ? Que dire des hommes qui ne retrouvent pas avec leurs timides épouses ce qu'ils ont connu avec des prostituées ? Que dire aussi de ces hommes qui découvrent au sujet de leur épouse des secrets qu'ils auraient aimé ignoré ? Tous les couples ne sont pas comme Charlotte et Thomas. Si Thomas se montre parfois hésitant à révéler les horreurs de son métier à sa jeune épouse, il règne entre eux une liberté de parole que les autres ménages pourraient bien leur envier. Point de conseiller conjugal à cette époque, point même de parentes ou d'amies pour aider les jeunes mariées : une jeune femme n'est plus sous la responsabilité de ses parents une fois mariée, et sa propre mère se gardera bien de lui prodiguer des conseils : on ne s'immisce pas dans l'intimité des gens car ce serait sous-entendre que quelque chose ne va pas, que la jeune épouse a failli, et cette seule pensée est inconcevable. Dès lors, le silence fait de non-dit prend toute la place. Bienheureux ceux qui savent, comme le général et son gendre, se comprendre à demi-mots.
La catastrophe finale ne sera pourtant pas évitée.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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j'ai bien aimé ce roman d' Anne Perry, dans la série avec Thomas et Charlotte Pitt ; Alors que Pitt n'avance pas dans son enquête, Charlotte va, grâce à sa soeur, entrée dans les maisons bourgeoises en apprendre plus que son mari.
Ce milieu aisée et très stricte, n'est pas si propre que les apparences qu'elles donnent, ces femmes mariés par convenance, mariage arrangé par les parents, s'ennuient, et osent s'encanailler dans les bas quartiers, et même si on s'en doute, le silence est préférable aux déshonneur.
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Le cadavre de Max, l'ancien valet des Balantyne, a été retrouvé poignardé et affreusement mutilé à l'entrejambe dans une rue du quartier mal famé Devil's Acre. Il est bientôt suivi d'autres cadavres similaires, qui n'ont apparemment aucun lien. La presse en fait des gorges chaudes et la police est mise en accusation. Pitt ne trouve aucune piste et Charlotte, bien qu'il le lui ait interdit, décide de recourir à l'aide d'Émilie pour s'introduire à nouveau dans la haute société, en quête d'information, sans se douter qu'elle joue avec le feu...
J'ai beaucoup apprécié ce tome-ci des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt. Si la haute bourgeoisie et l'aristocratie continuent à occuper le devant de la scène, avec leur hypocrisie et leur attitude compassée, le vernis se craquèle davantage. Certains personnages révèlent leur véritable nature, tandis que d'autres s'humanisent. La prostitution, particulièrement celle des enfants, est à nouveau au coeur du roman, mais on sent que cette abjection est de moins en moins officiellement ignorée et que les mentalités changent. La situation des femmes dans la haute société, souvent traitée avec un humour teinté d'ironie, est également éclairée plus crûment, comme si l'attitude scandaleuse de quelques unes servait de révélateur au profond mal-être de chacune.
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