Ce tome m'a attiré particulièrement pour plusieurs raisons.
Tout d'abord la présence de
David Courtois au scénario, personnalité ô combien importante de l'univers des Terres d'Aquilon puisqu'il fait partie de l'équipe créatrice mais il est surtout le garant de la cohésion de cet univers notamment dans son adaptation en jeu de rôle. C'est donc peut dire que le gars est au point sur ce qui s'y déroule et qu'il me tardait donc de découvrir ce qu'il allait proposer. David a déjà participé à quelques tomes récents mais il est là complètement aux commandes.
Ensuite celui ci a choisi de nous ramener au coeur de la guerre des goules, et de ramener également un personnage, Nerrom, dont nous avons croisé le chemin dans quelques tomes précédents. A l'époque, on subodorait déjà son importance a la fois dans la guerre mais aussi dans l'ensemble des séries de l'univers. Car il s'agit là d'un personnage atypique et qui aura sans aucun doute marqué les esprits, comme c'est bien souvent le cas dans cet ensemble de bd.
On devinera également la volonté de l'auteur de combler enfin un vide laissé béant, de développer des possibilités, d'ouvrir des portes laissées entrouvertes, et de nous proposer une histoire nouvelle dans un contexte qui nous rendrait presque nostalgique tant la guerre des goules semble désormais appartenir à un passé lointain, en tous cas pour ce qui concerne le fan de la première heure que je suis.
C'est aussi l'occasion pour l'auteur de nous montrer toute sa passion pour les jeux de rôle en général à travers son histoire qui transpire par tous les pores les longues soirées à s'imaginer dans la peau d'un autre que nous mêmes au doux son du roulement de dés...
C'est donc pour moi un véritable plaisir de retrouver ce personnage atypique qu'est Nerrom, qui méritait amplement sa propre histoire et dont on devine que l'auteur, vu la fin qu'il propose, n'a pas envie d'en finir avec un seul tome.
D'un côté cela me réjouit car
David Courtois montre qu'il maîtrise l'écriture et son scénario au moins aussi bien que tous ceux qui sont passés sur la série; celui ci est dense, bien construit, et résolument tourné vers l'envie de faire briller les peaux vertes en ne les faisant pas passer pour des gros bourrins et en leur attribuant le désir et la volonté de s'élever au delà de leur condition à l'image des autres peuples des terres d'Aquilon, qui tous, ont su faire évoluer leur civilisation. C'est sans doute là l'une des raisons qui fait la force de la série car l'exercice, si je me souviens bien, avait déjà été tenté à plusieurs reprises.
D'un autre (côté! !), la nostalgie ça va bien 5 minutes. La guerre des goules est enterrée depuis des lustres, même s'il faut reconnaître que cet arc a permis de faire la notoriété de l'ensemble des séries, et a permis aux auteurs de construire la réussite qu'on leur connaître désormais, mais on est passé à autre chose. de mon point de vue, il ne faudrait pas tomber dans le piège du ressassement à outrance du passé.
Je terminerai en disant un mot des graphismes que je trouve réussis. On a vu mieux, mais on a vu également pire. Disons qu'ils font le boulot... Mais j'ai particulièrement apprécié le traitement des visages. Dans cette histoire qui fait intervenir de nombreuses peaux vertes, pas deux ne se ressemblent et c'est particulièrement prégnant lorsque le personnage de Dreka je crois, entre en jeu avec sa petite troupe. Chaque personnage féminin, pourtant pas des premiers rôles, a ses traits propres et l'on peut deviner un semblant de personnalité derrière leur visage, l'auteur ne s'étant pas contenté de faire un copier-coller. Et ça, c'est particulièrement appréciable...
Voilà j'ai fini...