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Citations sur Oeuvres poétiques (16)

Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre

Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n’est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il ne faut avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie, il n’y a pas d’arbres : il y a seulement des idées.
Il n’y a que chacun de nous, pareil à une cave.
Il n’y a qu’une fenêtre fermée, et le monde entier au-dehors ;
Et un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre s’ouvrait,
et qui n’est jamais ce qui est vu lorsque la fenêtre s’ouvre.
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Ode marine

Ah, tout quai est une saudade en pierre !
Et quand le navire se détache du quai
Et que l’on remarque d’un coup que s’est ouvert un espace
Entre le quai et le navire,
Il me vient, je ne sais pourquoi, une angoisse toute neuve,
Une brume de sentiments de tristesse
Qui brille au soleil de mes angoisses couvertes de gazon
Comme la première fenêtre où l’aurore vient battre,
Et qui m’entoure comme un souvenir d’une autre personne
Qui serait mystérieusement à moi.

Ah, qui sait, qui sait,
Si je ne suis pas déjà parti jadis, bien avant moi,
D’un quai ; si je n’ai pas déjà quitté, navire sous le soleil
Oblique de l’aurore,
Une autre sorte de port ?
Qui sait si je n’ai pas déjà quitté, avant l’heure
Du monde extérieur tel que je le vois
S’éclaircir à mes yeux,
Le grand quai plein de peu de gens,
D’une grande ville à demi éveillée,
D’une énorme ville commerciale, hypertrophiée, apoplectique
Autant qu’il est possible hors de l’Espace et hors du Temps ?
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Je suis l'amoureux de la lune.....
Mon cœur qu'un vain rêve importune
Est fleur qui ne s'épanouit
Que sous la lune et dans la nuit.....
Il n'est de rêve qu'âme une......


Mes heures conscientes sont
Passées dans mon propre horizon.....
Courbé de mon lointain, je rêve
Ma propre absence, et je m'enléve
A mon corps, murs de ma prison.....
Extrait du poème:
"Rue transversale"...Fernando Pessoa(1888-1935)"
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Si tu veux te tuer...
Si tu veux te tuer, pourquoi ne veux-tu pas te tuer ?
Ah, profites-en ! Moi qui aime tellement la mort et la vie,
Si j’osais me tuer, je me tuerais aussi ...
Ah, si tu l’oses, ose !
A quoi te sert le cadre successif d’images extérieures
Que nous appelons le monde ?
La cinématographie des heures représentées
Par des acteurs aux conventions et poses déterminées,
Le cirque polychrome de notre dynamisme sans fin ?
A quoi te sert ton monde intérieur que tu méconnais ?
Peut-être en te tuant, tu le connaîtrais finalement ...
Peut-être, qu’en cessant, tu recommences ...
Et, de toute façon, si tu es fatigué d’être,
Ah, fatigue-toi noblement,
Et ne chante pas, comme moi, la vie par l’ivresse,
Ne salue pas, comme moi, la mort en littérature !
...
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Mais ma tristesse est tranquillité
Parce qu'elle est naturelle et juste
Et qu'elle est ce qui doit se tenir dans l'âme
Dès lors qu'elle pense qu'elle existe
Et que les mains cueillent des fleurs à son insu.
(Le gardeur de troupeau I)
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Nous semons le doute à même les roses.
Nous exprimons
La moitié du sens lorsque nous le comprenons
Et nous opinons, êtres de pensée.
Étrangère à nous, la nature immense
Ondule des champs, ouvre des fleurs, fait mûrir
Des fruits, puis la mort survient.
Tant que je verrai sur les feuilles le soleil luire
Et sentirai dans mes cheveux la brise entière,
Je ne désirerai rien d'autre.
Le destin, que peut-il m'accorder de meilleur
Que ce bref laps de temps sensuel qu'est la vie
Entre deux ignorances d'elle-même ?
J'aurai raison, si à quelqu'un raison échoit,
Lorsque la mort en moi subvertira mon âme
Et que désormais je ne verrai plus,
Puisque la raison de savoir pourquoi nous vivons
Nous ne la trouvons pas et ne doit se trouver
Hors de nous et profonde.
Sage, vraiment, celui qui ne recherche rien :
Sinon il trouvera l'abîme en chaque rose,
Et le doute en lui-même.

(extrait de "Odes éparses" de Riccardo Reis) - pp. 152-153
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Les lettres d'amour, si l'amour existe, doivent être ridicules. Mais , au bout du compte, ce sont les gens qui n'écrivent jamais de lettres d'amour qui sont ridicules.
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«  La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas. »
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Ô soir, que de réminiscences !
Hier encore, enfant qui se penchait sur le puits,
Je voyais avec joie mon visage dans l'eau lointaine.
Aujourd'hui, homme, je vois mon visage dans l'eau profonde du monde
Mais si je ris ce n'est que parce que j'ai été autremoi
L'enfant qui voyait avec joie son visage au fond du puits.

Je les sens tous substance dans ma peau.
Je touche mon bras et ils s'y trouvent.
Les morts - ils ne me lâchent jamais !
Ni les personnes mortes, ni les lieux passés, ni les jours.
Et quelquefois parmi le bruit des machines de l'usine
Une saudade me touche avec douceur le bras
Et je me retourne... et voici dans le jardin de mon ancienne maison
L'enfant que j'ai été ignorant sous le soleil ce que j'allais devenir.

Ah, sois maternelle !
Ah, sois du miel et du silence
Ô nuit où je m'oublie moi-même
En me rappelant...

Campos, Le Passage des heures (p.300-301)
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Dans un pays sans nom



Dans un pays sans nom
Vit l’être qui m’attend.
La douleur qui me prend
A un goût de printemps.

Dans un pays sans lieu
Sauf que je veux l’avoir
Vit l’être qui me veut.
Mon ennui l’autorise.

Dans un pays sans voie
Permettant d’y aller
Vit… Ô nuit fleurissant,
Prends-moi contre ton sein !
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