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Robert Bréchon (Préfacier, etc.)Patrick Quillier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070114900
2074 pages
Gallimard (31/10/2001)
4.61/5   27 notes
Résumé :
Toute l'œuvre de Pessoa est marquée par les célèbres hétéronymes, dont les principaux sont Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Álvaro de Campos.
Chacun d'eux possède une biographie, des opinions politiques, des idées esthétiques, des sentiments […]
Chacun d'eux a subi des influences particulières, chacun possède sa propre inspiration, son propre style, et son œuvre " personnelle ", laquelle entretient des liens complexes avec l'œuvre orthonymique, celle que ... >Voir plus
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Ode marine

Ah, tout quai est une saudade en pierre !
Et quand le navire se détache du quai
Et que l’on remarque d’un coup que s’est ouvert un espace
Entre le quai et le navire,
Il me vient, je ne sais pourquoi, une angoisse toute neuve,
Une brume de sentiments de tristesse
Qui brille au soleil de mes angoisses couvertes de gazon
Comme la première fenêtre où l’aurore vient battre,
Et qui m’entoure comme un souvenir d’une autre personne
Qui serait mystérieusement à moi.

Ah, qui sait, qui sait,
Si je ne suis pas déjà parti jadis, bien avant moi,
D’un quai ; si je n’ai pas déjà quitté, navire sous le soleil
Oblique de l’aurore,
Une autre sorte de port ?
Qui sait si je n’ai pas déjà quitté, avant l’heure
Du monde extérieur tel que je le vois
S’éclaircir à mes yeux,
Le grand quai plein de peu de gens,
D’une grande ville à demi éveillée,
D’une énorme ville commerciale, hypertrophiée, apoplectique
Autant qu’il est possible hors de l’Espace et hors du Temps ?
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Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre

Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n’est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il ne faut avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie, il n’y a pas d’arbres : il y a seulement des idées.
Il n’y a que chacun de nous, pareil à une cave.
Il n’y a qu’une fenêtre fermée, et le monde entier au-dehors ;
Et un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre s’ouvrait,
et qui n’est jamais ce qui est vu lorsque la fenêtre s’ouvre.
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Si tu veux te tuer...
Si tu veux te tuer, pourquoi ne veux-tu pas te tuer ?
Ah, profites-en ! Moi qui aime tellement la mort et la vie,
Si j’osais me tuer, je me tuerais aussi ...
Ah, si tu l’oses, ose !
A quoi te sert le cadre successif d’images extérieures
Que nous appelons le monde ?
La cinématographie des heures représentées
Par des acteurs aux conventions et poses déterminées,
Le cirque polychrome de notre dynamisme sans fin ?
A quoi te sert ton monde intérieur que tu méconnais ?
Peut-être en te tuant, tu le connaîtrais finalement ...
Peut-être, qu’en cessant, tu recommences ...
Et, de toute façon, si tu es fatigué d’être,
Ah, fatigue-toi noblement,
Et ne chante pas, comme moi, la vie par l’ivresse,
Ne salue pas, comme moi, la mort en littérature !
...
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Nous semons le doute à même les roses.
Nous exprimons
La moitié du sens lorsque nous le comprenons
Et nous opinons, êtres de pensée.
Étrangère à nous, la nature immense
Ondule des champs, ouvre des fleurs, fait mûrir
Des fruits, puis la mort survient.
Tant que je verrai sur les feuilles le soleil luire
Et sentirai dans mes cheveux la brise entière,
Je ne désirerai rien d'autre.
Le destin, que peut-il m'accorder de meilleur
Que ce bref laps de temps sensuel qu'est la vie
Entre deux ignorances d'elle-même ?
J'aurai raison, si à quelqu'un raison échoit,
Lorsque la mort en moi subvertira mon âme
Et que désormais je ne verrai plus,
Puisque la raison de savoir pourquoi nous vivons
Nous ne la trouvons pas et ne doit se trouver
Hors de nous et profonde.
Sage, vraiment, celui qui ne recherche rien :
Sinon il trouvera l'abîme en chaque rose,
Et le doute en lui-même.

(extrait de "Odes éparses" de Riccardo Reis) - pp. 152-153
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Je suis l'amoureux de la lune.....
Mon cœur qu'un vain rêve importune
Est fleur qui ne s'épanouit
Que sous la lune et dans la nuit.....
Il n'est de rêve qu'âme une......


Mes heures conscientes sont
Passées dans mon propre horizon.....
Courbé de mon lointain, je rêve
Ma propre absence, et je m'enléve
A mon corps, murs de ma prison.....
Extrait du poème:
"Rue transversale"...Fernando Pessoa(1888-1935)"
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Vidéo de Fernando Pessoa
En librairie le 2 juin 2023 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454054/comment-les-autres-nous-voient
Après Chronique de la vie qui passe, le présent volume vient compléter l'édition des Proses publiées du vivant de Pessoa telles qu'elles avaient été présentées au public français dès 1987 par José Blanco, l'un des meilleurs spécialistes du grand auteur portugais.
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
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