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Citations sur Poèmes païens (28)

C'est peut-être le dernier jour de ma vie,
J'ai salué le soleil, en levant la main droite,
Mais je ne l'ai pas salué pour lui dire adieu,
J'ai fait signe que j'aimais bien le voir encore : rien d'autre.
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Nombreux sont ceux qui vivent en nous ;
Si je pense, si je ressens, j’ignore
Qui est celui qui pense, qui ressent.
Je suis seulement le lieu
Où l’on pense, où l’on ressent.

J’ai davantage d’âmes qu’une seule.
Il est plus de moi que moi-même.
J’existe cependant
À tous indifférent.
Je les fais taire : Je parle.

Les influx entrecroisés
De ce que je ressens ou ne ressent pas
Polémiquent en celui que je suis.
Je les ignore. Ils ne dictent rien
À celui que je me connais : j’écris.

Les joueurs d'échecs - Odes de Ricardo Reis ( hétéronyme ) - 1935
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Il ne suffit pas d'ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n'est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il faut aussi n'avoir aucune philosophie.
Quand il y a philosophie, il n'y a pas d'arbres : il y a
des idées, sans plus.
Il n'y a que chacun de nous, à la manière d'une cave.
Il n'y a qu'une fenêtre fermée, avec le monde entier
au-dehors ;
Ainsi qu'un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre
venait à s'ouvrir,
Et qui n'est jamais ce qui est vu lorsque s'ouvre
la fenêtre.
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Il ne suffit pas d'ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n'est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il faut aussi n'avoir aucune philosophie.
Quand il y a philosophie, il n'y a pas d'arbres : il y a
des idées, sans plus.
Il n'y a que chacun de nous, à la manière d'une cave.
Il n'y a qu'une fenêtre fermée, avec le monde entier
au-dehors ;
Ainsi qu'un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre
venait à s'ouvrir,
Et qui n'est jamais ce qui est vu lorsque s'ouvre
la fenêtre.
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Navire en partance vers les lointains,
Pourquoi donc, au contraire des autres,
Est-ce que je ne ressens, une fois que tu as disparu, aucun manque de toi?
C'est que, dès lors que je ne te vois plus, tu as cessé d'exister.
Et si l'on ressent le manque de ce qui n'existe pas,
Je l'éprouve relativement à rien;
Ce n'est pas du navire, c'est de nous, que nous sentons le manque.
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J'aime les fleurs, et ne les cherche pas. Elles paraissent
Et je m'en réjouis, radieux, car à rechercher les plaisirs
On a le déplaisir de la recherche.
La vie soit comme le soleil, qui est donné,
Lors n'arrachons jamais de fleurs, puisque, arrachées,
Nôtres elles ne sont pas, mais mortes.
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Jour sans plaisir ne fut pas tien :
En lui tu ne fis que durer. Ce que tu vis
Sans en faire ton plaisir, tu ne le vis pas.

Nulle importance que tu aimes, boives ou souries :
Il suffit d'un reflet de soleil en allé sur l'eau
D'une flaque, s'il fait ton agrément.

Heureux celui-là qui dans les choses infimes
A placé son plaisir : nul jour ne lui dénie
Sa part de bonne aventure.

Odes retrouvées ( 1914-1934 )
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Si tôt s'en va tout ce qui s'en va !
Si jeune meurt devant les dieux tout ce qui
Meurt ! Tout est si peu !
Rien n'est savoir ! Tout est fiction !
Vis entouré de roses, aime, bois
Et tais-toi. Le reste n'est rien.
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Il fait nuit. La nuit est très sombre. Dans une maison à grande distance
Brille la lumière d'une fenêtre.
Je la vois, et je me sens humain de la tête aux pieds.
Il est curieux que la vie entière de l'individu qui habite là, et dont j'ignore l'identité,
M'attire seulement par cette lumière vue de loin.
Sans doute aucun, sa vie est réelle et il a un visage, des gestes, une famille et une profession.

Mais pour l'heure seule m'importe la lumière de sa fenêtre.
Alberto Caeiro - Poèmes Désassemblés
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Oui, je sais bien
Que je ne serai jamais quelqu'un.
Je ne sais que trop
Que je n'accomplirai jamais nulle oeuvre.
Je sais, enfin,
Que je ne me connaîtrai jamais,
Oui, mais à présent,
Tant que se prolonge cette heure,
Ce clair de lune, ces frondaisons,
Cette paix dont nous jouissons,
Laissez-moi croire
Ce que jamais, au grand jamais, je ne serai.
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