Ce cinquante-quatrième numéro de la revue belge de l'imaginaire, "Phénix", daté du printemps 2000, est celui de l'apparition de nouvelles rubriques (forum, cyberphénix, classique, Québec).
Son dossier principal n'est pour une fois pas un thème issu des littératures de l'imaginaire mais, exceptionnellement, un réalisateur,
Tim Burton. Il est constitué essentiellement d'articles analysant minutieusement chacun des films tournés à l'époque par ce cinéaste (Pee-Wee's big adventure, Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d'argent,
Ed Wood et Mars attacks !).
Les quatre nouvelles de
David Brin, P.D. Cacek,
Yves Meynard et
Thomas F. Monteleone sont peut-être ce qu'il y a de mieux dans ce numéro. Avec des coups de coeur pour "Poussière" de Cacek qui est une jolie histoire de fantômes dans une bibliothèque municipale, et "Entre les étages" de Monteleone qui narre une prise d'otages dans un immeuble de bureaux par un homme avec une ceinture de bombe.
Sinon, les interviews de
Jean-Michel Truong,
Laurent Genefort et
Jean-Marc Ligny sont, comme d'habitude, inintéressantes dans l'ensemble.
Les parties critiques de BD, de romans et de films sont comme toujours le reflet des goûts (pour moi très discutables) des journalistes qui, je le rappelle, sont férus de fantastique, gore, horreur. Heureusement, la partie cinéma a été amplement amputée par l'apparition des nouvelles rubriques me soulageant de la lecture de nouveaux articles dithyrambiques sur ce que je considère comme des navets de série Z et qui polluaient les précédents numéros.
Justement, ces nouvelles rubriques, que valent-elles ? Pour moi, ce n'est pas un grand succès ! On commence par un portrait de
Francis Valéry grâce à un questionnaire de
Proust : bof !
On passe ensuite à la rubrique Forum. le principe en est simple : la revue a ouvert une liste de diffusion à destination d'auteurs francophones sur laquelle une question leur est posée et ils dissertent dessus. Pour ce numéro, la question était "L'avenir du futur passe-t-il par demain ?" (on dirait le titre d'une chanson des Inconnus). Evidemment, huit pages de divagations d'auteurs de science-fiction sur ce sujet sont aussi intéressantes que la lecture de copies de philosophie du Bac !
On arrive après à la rubrique Cyberphénix. Kézako ? Un journaliste a comparé les prix d'un roman sur les sites internet. Ou comment une revue parvient à faire l'apologie de Amazon au détriment des librairies. Pitoyable !
La rubrique Classique partait d'une bonne idée. Convaincre le plus grand nombre de lecteurs d'entrer dans la littérature de l'imaginaire en leur présentant des classiques du genre, un par numéro. Ici, c'est "
Croisière sans escale" de
Brian Aldiss qui inaugure le thème SF. Je le répète très bonne idée mais une courte bio de l'auteur, les trois premières phrases du roman, un très bref résumé et une explicitation du thème le tout sur à peine deux pages c'est un peu faible, non ?!
Enfin, dernière nouveauté avec une présentation de toutes les parutions en fantastique et SF de l'année 1999 au Québec. Intéressant seulement si on peut se procurer les romans en France car tout n'a pas traversé l'Atlantique et est resté confiné là-bas dans la Belle Province.