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300 kilomètres au nord-est de Phnom Penh...
Accoudé, un livre entre les mains, Serge ne manque pourtant pas un seul geste de cet homme assis en face de lui. En effet, ce dernier passe gentiment sa main sur la cuisse du jeune garçon assis à côté lui avant de l'emmener dans sa chambre d'hôtel. Agenouillé face à lui, s'afférant à lui retirer son bermuda, il sera bien vite coupé dans son élan. Derrière lui, Serge lui attrape les cheveux violemment et lui apprend qu'il est français comme lui mais par-dessus tout flic, expatrié au Cambodge pour traquer les délinquants sexuels. L'homme lui donne tout l'argent qu'il a sur lui avant de déguerpir. Malheureusement, des petites frappes qui n'apprécient pas qu'on touche à leur commerce sexuel vont s'empresser de braquer Serge et lui donner par là même une bonne leçon. Cela fait seulement 3 semaines que le flic est ici et déjà la chaleur l'oppresse mais tout autant que cette corruption et ce réseau de pédophilie. Il fait équipe avec un policier local, le lieutenant Varanat, qui s'avère être aussi coiffeur pour arrondir ses fins de mois. Celui-ci l'envoie alors à Kep sur une sombre affaire de partouzes avec des gamins, organisées par un français...

La clope au bec, souvent la chemise grande ouverte, on le prendrait presque pour un touriste. Mais Serge n'est pas au Cambodge pour prendre du bon temps, profiter de la mer ou déguster de bons petits plats épicés. Bien au contraire... Envoyé au Cambodge par sa hiérarchie, il a pour but de démanteler un réseau de pédophiles qui organisent des partouzes. Voilà un sujet bien singulier que celui du commerce sexuel. Sans voyeurisme aucun, Stéphane Piatzszek traite ce sujet habilement, certes sous le soleil et les cocotiers mais dans une noirceur implacable. Le sujet est évidemment quelque peu sordide et douloureux mais l'auteur nous offre au final un polar très réaliste et intelligent. Ce flic bourru, renfrogné, aigri ou désabusé, est finalement très attachant. Le noir et blanc très profond de Cinna et son jeu d'ombre et de lumière renforcent le propos sombre tenu par l'auteur et nous plongent dans cette atmosphère moite et chaude.

Assistez à la Fête des morts...
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Serge est flic. Il a roulé sa bosse, il est désabusé, aigri, ni complètement corrompu, ni totalement intègre. La clope au bec, il résout ses enquêtes au feeling… son flair le trompe rarement. Quant à la paperasse et aux procédures, plus il parvient à les éviter et mieux il se porte. A cause de ses méthodes peu orthodoxes, il a été muté il y a peu au Cambodge afin de démanteler des réseaux de pédophiles. Serge ne s'y retrouve pas plus dans cette nouvelle vie que dans l'ancienne. Son boulot lui coûte. Difficile de garder la tête froide quand on est le témoin de la mise aux enchères du dépucelage d'une fillette de 10 ans.

Pourtant, c'est un dur à cuire que rien ne semble pouvoir atteindre mais les choses changent… drôle d'impression de voir qu'une rencontre peut encore l'émouvoir.

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Encore un album Futuropolis ! Encore un coup de coeur !! Et une découverte d'auteurs marquante… je n'ai pas fini de les lire ces deux-là !

Imaginez Harry Bosh dans les décors d'Hugo Pratt !^^

Un univers en noir & blanc aux effluves salines et cette manière de retranscrire les paysages marins ne sont pas sans rappeler les univers d'Hugo Pratt. de plus, le contraste très tranché entre le noir et le blanc et cette manière de disposer les détails des visages m'ont également fait penser à Didier Comès. Mais la ressemblance avec des ambiances graphiques connues s'arrête là.

Olivier Cinna a créé un univers nouveau où se côtoient des idéaux brisés, de l'amertume et quelques moments de bonheur volé. D'une page à l'autre, la prédominance de blanc accentue la moiteur du climat tropical. Les jeux de regards et les nombreux passages muets donnent un rythme au récit et aident le lecteur à matérialiser la tension ambiante. le trait est épais, précis. le coup de crayon semble instinctif, il transmet les sentiments avec justesse et, en sus, des sons et des odeurs. Il est parfois timide lorsqu'il s'agit de marquer une émotion vive, un trouble… Cette forme de pudeur est agréable. Cela m'a plu que l'auteur ne mette pas ses personnages à nu gratuitement. Je suis conquise par le travail d'Olivier Cinna sur cet album.

Ces solides fondations visuelles sont complétées Stéphane Piatzszek. Les décors réalistes de son équipier lui donnent tout loisir de déposer son intrigue et de prendre le temps de l'étoffer. Peu à peu, le récit modifie le regard que le lecteur pouvait poser sur Serge, le personnage principal. A mesure qu'on s'enfonce dans le récit, l'impressionnante carrure du héros perd de sa superbe au profit de quelque chose de plus subtil. Il se bat pour ne pas perdre le dernier soupçon d'humanité qui lui reste. Pas besoin de trop gratter pour que sa carapace tombe… le regard d'une enfant, le sourire d'une femme suffisent à l'émouvoir. Un personnage intéressant qui lutte avec ses démons (sans nous les dévoiler) et contrôle tant bien que mal tout ce lot de sales sentiments qui l'animent. La tension monte crescendo dans l'album, l'univers est maîtrisé et contient les ingrédients nécessaires à un bon polar.

Un graphisme impeccable pour un polar prenant. Stéphane Piatzszek y traite intelligemment de deux sujet de société délicats (le tourisme sexuel et la pédophilie). Je vous recommande chaudement la lecture de cet album.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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C'est clair qu'on ne peut que louer une oeuvre dont le thème est la lutte contre la pédophilie et le tourisme sexuel au Cambodge. Pourquoi pas une collaboration entre un flic français mal en point et la police locale ?

Pour le reste, j'ai eu l'impression qu'il succombait à son tour en tombant amoureux d'une gamine âgée de 15 ans. du coup, j'ai ressenti un certain malaise même si tout à la fin, la morale parait sauve. C'est un sujet qui fait froid dans le dos.

Bon point pour un personnage principal assez authentique qui donne du crédit à ce récit glauque.
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Fête des morts est une BD ... curieuse.
Tout d'abord, on est chez Futuropolis : le trait et le sujet ont ici toute leur importance ! Avec un contraste noir/blanc assez intense, mêlé à un sujet assez dur (l'attitude des colons français en Indochine), c'est un album qui vous dit quelque chose.
Alors, on peut ne pas aimer le traitement de ce sujet, qui fait qu'on perd parfois un peu l'objectif de vue.
Mais, il y a quelque chose à apprendre et à retenir dans ce récit !
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Les auteurs Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna nous présentent un magnifique noir et blanc, radical et sans concession digne d'un bon polar.

Nous suivons l'histoire de Serge, un flic français un peu désabusé, et chargé de coopérer avec la police cambodgienne pour démanteler un réseau pédophile. Il découvre une sombre histoire de lotissements extrêmement onéreux où le propriétaire qui vend les terrains tient un bar de prostituées et dans le secret de la nuit, organise des enchères de prostitution d'enfants...

Serge s'implique et n'hésitera pas à employer des méthodes expéditives et peu orthodoxes, fonçant dans le tas et frappant là où ça fait mal… au risque de se mettre lui-même en péril !
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Moi qui ai pas mal trainé mes guêtres (ou mes Stan Smith) en Asie du Sud-Est, et qui suis tombé amoureux de ces magnifiques contrées, je ne pouvais décemment pas passer à côté de cet album dont l'action se déroule au Cambodge.

Et dès le premier feuilletage, je reçu une véritable claque dans ma p'tite gueule : un magnifique noir et blanc à la Franck Miller, radical et sans concession, offrant des contrastes et des ombrages de toute beauté. Et ce trait, messieurs, ce trait : digne d'un Hugo Pratt ! Si précis et pourtant si instinctif et spontané, si épuré et pourtant expressif et pointu. En trois coups de pinceaux, Cinna dépeint à la perfection le visage des cambodgiens, leur innocence et leur gentillesse. En nous épargnant toute esbroufe inutile, il compose des cases aérées et allant droit à l'essentiel, mais dans lesquelles on trouvera toujours ce détail troublant de vérité qui reflète si bien l'ambiance de ce pays. On sentirait presque les entêtantes odeurs de curry des petites échoppes de bouffe fleurissant à chaque coin de rue, la chaleur plombante et étouffante qui nous prend à la gorge dans l'atmosphère polluée de Phnom Penh, la fraicheur bienfaitrice des trombes d'eau d'une pluie tropicale lors d'une balade sur les bords du Mékong…

La deuxième claque ne si fit pas attendre : à peine la lecture commencée, nous comprenons que ces dessins - aussi magnifiques soient-ils – ne sont pas là dans le but de nous régaler les yeux avec de jolies cartes postales, mais bien au service d'une histoire sombre et poisseuse.
Fête des morts nous entraine sur les pas de Serge, personnage à la Tardi, vieux flic taciturne et bourru, plus bavard en voix off que face à ses interlocuteurs, chargé de coopérer avec la police locale afin de démanteler un réseau de pédophiles. Mais, confronté à de dirigeants corrompus qui couvrent ces infâmes trafiquants d'enfants et entravent toute procédure dans les règles, Serge n'hésitera pas à employer des méthodes expéditives et peu orthodoxes, fonçant dans le tas et frappant là où ça fait mal… au risque de se mettre lui-même en péril.
Mais malgré ce sujet de fond dur et un traitement coup de poing, les auteurs ne dépasse jamais la limite les séparant du sordide ou du racoleur, pointant intelligemment du doigt l'ignominie sans jamais la montrer frontalement.

Un polar noir et violent où plane l'ombre des maîtres, mais ce, sans jamais tenter de les imiter, se construisant au contraire une identité propre et forte grâce à des personnages soignés et une ambiance totalement maitrisée.
Lien : http://www.anglesdevue.com/r..
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Ce one-shot de Stéphane Piatzszek et du très regretté Olivier Cinna se déroule de nos jours, au Cambodge. Les auteurs ne se concentrent pas vraiment sur cette « Fête des Morts », qui s'y déroule fin septembre/début octobre, mais abordent le thème douloureux du tourisme sexuel en Asie du Sud-Est, un fléau qui frappe les plus démunis toute l'année.

« Fête des Morts » ne s'attache pas au sort de ces enfants sans défense sous forme de documentaire ou à travers le regard d'une des victimes de cette prostitution enfantine, mais sur fond de polar noir, à travers les pérégrinations d'un flic français, chargé de collaborer avec la police cambodgienne dans la traque des pédophiles.

Le récit est véritablement porté par ce personnage massif, au sombre passé et au caractère turbulent. Muté loin de Paris, dans la capitale de ce pays totalement corrompu, Serge éprouve beaucoup de mal à se cantonner à son rôle d'observateur face à un commerce sexuel nauséabond qui semble cautionné par les autorités et la bourgeoisie locale. le lecteur s'attache vite à ce personnage impulsif qui laisse de côté la paperasse pour s'attaquer au fond du problème. En confiant l'enquête à un externe, venu suppléer la police locale, Stéphane Piatszsek s'autorise une approche plus large du problème, traversant les différentes couches de la société cambodgienne, et exprime le dégoût et l'horreur de ce trafic répugnant à travers la psychologie soignée d'un personnage intègre et entier, qui frappe là où les coups méritent de tomber.

Si, en abandonnant un policier (« Commandant Achab ») au profit d'un autre, Stéphane Piatzszek évolue en terrain plus ou moins connu, Olivier Cinna change par contre totalement de registre. La douceur des tons pastels de l'excellent Mr. Deeds fait place à des aplats de noir, plus adaptés au ton du récit. Un graphisme noir et blanc qui accentue le caractère sombre et désillusionné du scénario, tout en restituant l'atmosphère moite et chaude de l'endroit. Si le travail au niveau de l'expressivité et des attitudes de ce personnage principal à la carcasse imposante est également très efficace, il faut également respecter la pudeur de ce graphisme qui ne fait que suggérer l'immontrable et restitue le caractère sexuel de l'endroit à travers une relation amoureuse que développe le héros avec une prostituée locale.

Porté par un personnage attachant et un graphisme intelligent, ce récit s'attaque à un sujet délicat sur fond de polar sombre.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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