Air de rien : « Incidemment, comme si c'était sans importance, sournoisement, naturellement, comme sans y prêter attention, l'air innocent ; contrairement aux apparences ; ça semble peu de chose ; sembler facile ; sembler banal, inoffensif... »
Après ma lecture coup de coeur d'«
Idéal Standard », je me devais de poursuivre ma découverte d'
Aude Picault. «
L'air de rien » marque cette seconde étape.
Une succession de courts « comic strips » baptisés d'un simple mot, sur 2 lignes entrecoupées de doubles pages telles une respiration, en constitue la matière. Ces dessins pleine page renvoient singulièrement au travail d'orfèvrerie de
Sempé, enserrés dans un cartouche à la
Voutch.
Nous retrouvons notre héroïne féminine un peu replète, attachante et gentiment féministe, légèrement désabusée des rapports humains et particulièrement, fallait-il le préciser, de ses aventures masculines.
Comme le titre le laisse entrevoir, nous suivons par touches successives, les petits riens futiles d'une jeune parisienne trentenaire, entre espoirs et déceptions, entre idéaux et absurdités contemporaines.
Sur un fond blanc immaculé, chacune de ces scènes adopte un code couleur vif et gai : violet, jaune, vert que quelques aplats viennent renforcer.
Les dessins efficaces, simples et convaincants apportent une touche autodérision nécessaire à ce type d'exercice. Un certain nombre d'entre eux sont directement repris de l'album «
Idéal Standard ».
Une lecture hachée, propre à ce type de recueil, plaisante mais redondante dans l'oeuvre d'
Aude Picault, sans que l'on y retrouve le souffle de l'album précèdent : «
idéal Standard ».
« Les petites choses n'ont
l'air de rien, mais elles donnent la paix...Dans chaque petite chose, il y a un Ange. »
Georges Bernanos