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Paola Pigani est la romancière de l'émigration. Dans le précédent roman, autobiographique ” Des orties et des hommes”, elle racontait son enfance et sa jeunesse en Charente dans un petit village rural, elle qui a des origines italiennes. Encore avant, dans le roman « N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures », c'est l'histoire du peuple Tzigane qu'elle raconte.

Dans celui-ci, au titre léger en apparence, c'est l'émigration des populations italiennes, hongroises, polonaises qu'elle évoque, tout autant que la migration des populations agricoles pauvres vers les usines du Sud Est de la France. Elle nous raconte la vie dans les usines de textile de la banlieue de Lyon, près de Villeurbanne, là où une grande famille d'industriels lyonnais, les Gillet, ont créer une usine de viscose. La fameuse soie industrielle qui permettait aux femmes les plus modestes d'acquérir des tissus soyeux à bas prix.

Ce procédé de fabrication, né de la nécessité de compenser la faible production de soie naturelle, nécessite des conditions particulièrement dangereuses pour la santé des ouvrières et des ouvriers : l'acide, le soufre, le manque d'aération des locaux, le manque d'hygiène, les fumées nocives, le rythme implacable de la production, les salaires peu élevés, les brimades permanentes doublées des amendes pour manque de rendement. Tout concourt à ce que la révolte voit le jour.

Nous sommes en 1929 au début du roman, et peu à peu les conditions de travail vont encore se dégrader quand la crise venue d'Amérique frappera de plein fouet l'Europe. Szonja, jeune hongroise désireuse de sortir de sa modeste condition paysanne dans son pays, arrive à l'usine de soie artificielle, la Sase, près de Lyon. Elle est logée avec toutes les jeunes femmes émigrées dans un internat tenue par les soeurs ; peu à peu elle va essayer de s'installer vraiment dans son nouveau pays, elle apprend la langue, elle rencontre un fils d'agriculteur qui a quitté la ferme paternelle pour travailler lui aussi à l'usine, et le dimanche, elle danse au bord de la Rize, la rivière qui borde l'usine.

Les années passent, et la crise s'intensifiant, la politique prend de plus en plus de place dans la vie des ces travailleurs du textile. Nous vivrons ainsi grâce à ce roman les premières grèves, l'évolution de la condition des femmes dans le monde ouvrier, et surtout l'apparition d'une solidarité sans faille autour d'une colère grandissante contre le patronat qui construira la légende lyonnaise des viscosiers, avec à la clé l'arrivée du Front Populaire et ses avancées sociales.

Un roman à l'humanité prégnante, dans une langue poétique, imprégnée des parfums de cette région ouvrière, aux images subtiles et contrastées. Un grand moment ou petite et grande Histoire se répondent. Passionnant.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Un beau témoignage sur la condition ouvrière dans les usines textiles de la banlieue lyonnaise au début du XXe siècle. Il y a du Zola dans la description de ce milieu ouvrier, de ses conditions de vie dans les logements de la cité ouvrière, de ses conditions de travail terribles au milieu des vapeurs chimiques. Des conditions de vie qui n'empêchent pas la solidarité dans les moments difficiles ou la joie de vivre lors des bals du dimanche…
L'auteur a une belle plume, qu'elle met au service d'une histoire très bien documentée. C'est à la fois instructif et très bien écrit. Bref une belle découverte.
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