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Roman que je n'ai pas lâché du début jusqu'à la fin ! Je ne connaissais pas ce monde : les viscosiers. Ces bagnards du 20e siècle. Ces étrangers venus d'Italie et de Hongrie, ces français que les campagnes rejetaient, tout un monde au seuil de la seconde guerre mondiale. Ils connaîtront la sueur et les larmes, la colère, la brûlure et les combats, il connaîtront la solidarité et la fraternité, il danseront, avant, avant que le monde n'implose. C'est une magnifique fresque historique que Paola Pigani nous décrit, avec des mots qu'elle tisse d'une façon extrêmement personnel.

Astrid Shriqui Garain
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Charmée par l'écriture et l'ambiance de ce livre. le bémol est qu'il ne se passe pas grand-chose même si bien sûr, ce n'est pas un roman d'action, il m'a manqué autre chose que les approches de Marco…
Sinon, le contexte historique, avant juin 1936, est passionnant. Nous suivons Szonja, toute jeune Hongroise qui vient tenter d'échapper à la vie grise et terne de son pays, pour vivre autre chose, en compagnie de sa cousine et de travailler à Lyon dans l'usine de textile de viscose qui tourne avec de la main d'oeuvre étrange venue des pays de l'Est et d'Italie essentiellement.
Métier difficile, exposé à la pollution incroyable de ce fil si travaillé, soumis à la chimie et dévoreuse de la santé des ouvriers, un logement avec d'autres femmes dans un couvent, une vie dure mais où l'on parle toutes les langues et où son amitié avec Elsa va lui permettre de tout affronter, y compris la vie maritale avec Jean.
C'est le réveil des consciences ouvrières, les grèves, la solidarité et l'incroyable perspective de travailler 40 heures, d'avoir des congés payés et ne plus travailler samedi dimanche, magnifique Front Populaire. Un livre de petites touches qui se déguste.
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Lyon, ville de la soie et des canuts. L'histoire que raconte Paola PIGANI dans son dernier roman est plus contemporaine.

L'histoire se déroule à Lyon, il est question de la soie, mais celle issue de la chimie, la soie artificielle.

Les ouvriers ne sont plus les canuts mais des paysans de l'Europe de l'est que les entreprises font venir, leur assurant le gîte et le couvert.

Nous suivons Szonja, arrivée à Lyon en 1928 depuis sa Hongrie natale.

Elle découvre la langue française, le travail à l'usine, les femmes de toutes les nationalités, les polluants chimiques, la ville.

A travers la vie de cette ouvrière comme les autre, se lit en arrière-plan la crise de 29 et l'arrivée des congés payés.

J'ai aimé les amitiés entre femmes (forcément séparées des hommes en ces années-là), le soutient mutuel malgré parfois la barrière de la langue, les expressions et chansons italiennes.

J'ai eu de la peine pour Szonja dont le mari devient alcoolique et la frappe.

J'ai aimé partir respirer les dimanches sur les bords de Saône.

J'ai découvert que la Villa Gillet devait son nom à cette riche famille qui inventa la fibre de viscose.

J'ai aimé le paysan qui apporte au couvent des soeurs où logent les travailleuses son lait et quelques patates. Pour « ses fenottes de partout » comme il les appelle affectueusement.

J'ai aimé les château d'eau comme point de repère de Szonja, comme un ancrage dans ce nouveau monde qui la malmène.

Un roman touchant.

L'image que je retiendrai :

Celle de la muette qui aide les femmes de l'atelier, sans jamais prononcer un mot.
Lien : https://alexmotamots.fr/et-i..
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Dès les premières lignes, Paola Pigani se tient au plus près de son personnage, de cette femme dont la tête est pleine de rêves et le coeur d'innocence. Szonja découvre peu à peu cette nouvelle vie, l'espoir amenant immanquablement la déception. La jeune femme, par son regard, nous place au coeur des conditions de travail, du rapport entre les hommes et les femmes et celui entre les Français et les étrangers. Par cette histoire dont elle tient le fil jusqu'au bout, la romancière capte les enjeux intimes et sociaux. L'usine devient peu à peu son monde sur qui elle ne peut pas garder un certain aveuglement. Par ce destin, Paola Pigani témoigne de la capacité de certains êtres à croire à l'amélioration de la vie, au-delà du risque et du péril. le roman brasse le mouvement d'abord silencieux puis actif qui permettra au Front Populaire d'exister en 1936. Mais il reste en filigrane la violence des rapports et la prégnance de l'argent. Au sein de la communauté malmenée par des énergies contraires, on constate naître un fossé entre certains êtres, Szonja perd de vue sa cousine, le quotidien est bousculé par la mort. C'est cet équilibre qu'elle imaginait heureux et apaisé qui se révèle bancal. On sent alors le plaisir de la romancière de composer un personnage qui décide d'atteindre ce rêve et d'y croire encore et toujours.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Dans le Lyon industriel de l'entre deux-guerre, le roman suit le destin d'une jeune hongroise et de sa cousine, venue nourrir de leur force les usines textiles de viscose, soie chimique révolutionnaire à l'époque. Conditions de vie et de travail, mixité sociale, engagements politiques sont abordés dans un récit où la dureté du quotidien côtoie l'espoir et le rêve.
Communautés italiennes et hongroises se mélangent aux jeunes français issus de la paysannerie, en quête d'une vie plus confortable, cherchant une modernité loin des travaux des champs. Ce petit monde cosmopolite fracasse leur rêve à la dureté et la froideur des machines, aux produits chimiques abimant corps et âme.Le roman évoque aussi la difficulté d'être étranger, isolé, le début des grands ensembles immobiliers, la peur du fascisme et le plaisir léger d'aller danser.
Un très bon roman.
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Ils sont nombreux, ils viennent de toute l'Europe, poussés par la misère. Fuir une triste existence dans l'espoir d'une vie meilleur. Trois jours de train pour Szonja et sa cousine Marieka. Partir, s'éloigner de Sarvar et ses champs de houblon et de betterave.

Le travail en usine comme une promesse de liberté. La TASE (Textile Artificiel du Sud Est) de Vaulx-en-Velin, une usine chimique qui dévore le corps et l'âme de ses ouvriers, sera toujours mieux que l'absence d'avenir dans la campagne hongroise.

Soixante heures par semaine six jour sur sept et ils dansaient le dimanche, en 1936 le Front Populaire leur fit espérer des lendemains qui chantent.

Au contact de travailleurs italiens ayant fui le fascisme, la jeune femme s'ouvre au monde. Elle n'est plus seule, sa vie sera plus belle, elle ne subira plus.

Une écriture blanche, presque froide pour nous conter la dure réalité de la vie ouvrière dans l'entre deux guerres. Paola Pigani nous émeut et sous sa plume Lyon et sa triste banlieue brumeuse prennent vie, son roman, beau et poignant, touche au coeur, comme les photos de Willy Ronis.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur la couverture, il est indiqué "un pan de la mémoire ouvrière" et effectivement c'est le cas...

On suit l'arrivée de Sonja dans une usine de filage de viscose, en 1929.
Conditions de travail désastreuses, produits chimiques qui rendent malades les ouvriers, horaires de travail à n'en plus finir, salaires au plus bas... et le début des grèves, du syndicalisme.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre mais j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs.

En tout cas un thème qui change, et qui fait réfléchir aussi à notre époque.
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Un jour de 1929, une jeune Hongroise, Szonja, arrive en France. C'est à Vaux-en-Velin, dans une usine de viscose qu'elle croit pouvoir échapper à sa vie de paysanne.
Au départ, elle dispose d'une chambre chez les soeurs. Doit subir les maigres repas, les longues heures de travail à l'atelier poluées par les vapeurs chimiques. Elle y rencontre des ouvriers italiens soumis au même traitement.
Tous ont un rêve mais doivent courber le dos devant les chefs et maintenir la cadence infernale. Tout cela pour un salaire de misère.
Leur plaisir est d'aller danser le dimanche au bord de la rivière. C'est là que se nouent les liens et naissent les histoires d'amour. L'alcool et les violences conjugales sont fréquentes.
La crise de 1929 apporte son lot de souffrance et les licenciements commencent. C'est ainsi que les ouvriers commencent à manifester leur colère et demandent plus de considération.
Un roman réaliste sur cette époque difficile. Paola Pigani apporte un côté romanesque et sensible à ce témoignage du passé. Les personnages sont touchants et attachants.
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En 1929, des volontaires venus de la Hongrie débarquent à Lyon, Gare Perrache, pour aller travailler dans les usines de viscose.
Szonja fait partie de ces femmes, mais la vie qui l'attend ne sera certainement pas idyllique.

Roman sociétal, travaillé, historique, avec une prise dans le quotidien des années 30 à Lyon, ce livre est vraiment très intéressant !
Si j'ai parfois eu un peu du mal, avec tous les personnages et le ton du roman qui ne retenait pas toujours pas concentration, c'était malgré tout instructif (d'autant plus quand on vit dans la région !).
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1929. Une fresque historique et sociale sur les émigrés polonais, italiens, hongrois venus travailler dans les usines textiles de Lyon.

C'est l'histoire de Szonja, une jeune hongroise qui fuit la vie paysanne de son pays pour les lumières de la ville, pour le travail à la chaîne.
J'ai retrouvé l'ambiance des temps modernes de Chaplin, avec la force des mots en plus.
La force de la déshumanisation.
« Tant pis, si elle n'a pas de contour, si elle flotte, si elle n'est rien, ni personne. C'est ce qu'on attend d'elle, ne pas avoir vraiment d'idée sur l'après, l'au-delà de l'usine. Elle s'en tient juste à ses besoins élémentaires comme tous ceux qui n'ont qu'une vie brute avec juste assez de bonne volonté pour se maintenir sur le fil tendu entre la faim, la soif, la peur de ne plus être à l'abri, plus aimée de personne, de n'avoir plus d'origine. »

L'auteure évoque aussi les accidents de travail :
« Ses mains ont été brulées. On évite d'évoquer cet événement. Les mots « accidents du travail » sont écartés du vocabulaire. Dans leurs rapports hebdomadaires, les chefs préfèrent écrire « maladresse », « erreur d'inattention », imprudence ». L'épouse de l'homme accidenté a été embauchée afin que le couple garde son logement. »

Seul moment de répit, où ils s'oublient dans le bal du dimanche
« Tous enchaînent la danse de l'oubli. Des corps radieux dans des corsages de misère. Leur dimanche ne sera qu'une poignée d'heures, une petite suée de gaité sous les aisselles et sur le front. »

Un récit qui rappelle des migrations actuelles et qui rappelle aussi que rien n'a changé. Autres migrants, mêmes conditions de vie.


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