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Rosserys & Mitchell est la plus grande des sociétés géantes, multinationales et américaines juste avant le premier choc pétrolier.
Au sein de la filiale française, un cadre important de la société meurt dans un accident sur le périphérique. Au même moment, un imprécateur distribue à tous les salariés un petit texte didactique sur l'économie et les connaissances nécessaires aux dirigeants de l'entreprise. Par ailleurs on découvre une fissure dans les sous-sols de l'entreprise. Ces événements sont le point de départ d'une crise et d'une histoire fantastique.
Ce livre est un exemple de roman accroché à son époque,(1974) les références sociologiques et économiques ont vieilli, ainsi que la terminologie du management, mais il est suffisamment élaboré pour que sa lecture reste enrichissante de nos jours.
L'évolution progressive vers le côté fantastique est subtile et nous amène vers une chute qui laisse à chacun ses hypothèses à construire.
A noter, malgré tout, que les côtés "cours d'économie" pourront paraître assez ennuyeux à certain-e-s.
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Livre époustouflant sur le monde de l'entreprise. Ce roman, qui se lit d'une traite sans ennui, m'a beaucoup intéressé. Qualité d'écriture mais aussi véritable réflexion sur le monde des multinationales. Fiction ?
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Le Monde - Pascal Galinier
Les lettres de cet imprécateur anonyme pourraient être étudiées aujourd'hui dans les écoles, en guise d'enseignement de base du fonctionnement de notre économie libérale partie en vrille en 2008.
Le 16/03/2003
Le Journal du Dimanche - Bernard Pivot
Avec L'imprécateur, René-Victor Pilhes avait écrit non seulement un grand roman baroque, ironique, puissant, inspiré, mais aussi le livre qui dénonçait par avance la criminelle arrogance économique et financière.
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En 1974, le premier roman qui saisit ce que l'entreprise en mutation peut devenir.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/29/je-me-souviens-de-limprecateur-rene-victor-pilhes/
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Un livre lu il y a trente ans et qui me hante encore.
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On a un peu oublié cet auteur, et ce livre qui avait fait son effet dans les années 70. Une grande entreprise américaine prospère en inondant le monde de ses tracteurs et machines agricoles. La filiale française, qui occupe à Paris un important "immeuble de fer et d'acier", est de celles qui comptent, et fabrique du cash flow, bien comme il faut. Tout irait bien, si d'un coup, en 24 heures, 3 événements subits n'allaient pas affaiblir l'édifice. Il suffira des hésitations et des mauvaises décisions de l'équipe de Direction, pour que l'ensemble soit tout près de l'écroulement. On comprend que le bilan d'une entreprise peut être solide, mais qu'elle n'en est pas moins vulnérable. Cette approche, celle du colosse au pied d'argile, est bien vue. L'inscription dans l'époque - juste après la crise du pétrole de 1973 - est aujourd'hui curieuse et intéressante. Ce qui l'est moins, c'est la construction romanesque: il y a beaucoup d'invraisemblances, de situations assez fabriquées, et une fin mièvre et décevante. A re-situer dans son époque donc, et, ainsi vue, la lecture de ce livre se justifie.
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Une polémique, lancée par les "trolls" des années 80-90 a éteint cet auteur magnifique. Si l'on s'en tient strictement au roman l'Imprécateur, on ne peut que penser à Kafka, par l'humour très subtil, l'atmosphère étouffante et la vision terrible de la société. Certains lecteurs accrochent difficilement au style volontairement un peu administratif et ampoulé, ça fait partie du message et c'est ce qui est drôle. le narrateur est un cadre coincé d'une grand entreprise. L'oeuvre reste toujours aussi visionnaire, un peu comme 1984. À lire absolument. Sur Babelio, on met des étoiles et parfois, sans être complaisant, on est généreux en se disant que cela encouragera l'auteur. Là, il est juste question d'un chef d'oeuvre et il n'y a pas à ergoter.
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René-Victor Pilhes a écrit plusieurs très bons romans, mais celui-ci est sans aucun doute le plus original et le plus ambitieux. le lecteur pénètre immédiatement à l'intérieur d'une grande entreprise multinationale, très puissante et fière de sa puissance. Un jour, ses cadres, pourtant performants et de haut niveau, se trouvent gravement déstabilisés par un inconnu. Celui-ci vient les provoquer par des "imprécations" bizarres: leur activité est persiflée, la finalité de leur business est remise en cause, leur rôle social est questionné. Ces textes vaguement menaçants pourraient être méprisés, mais ils inquiètent les dirigeants de l'entreprise, sans doute en raison de leurs sous-entendus et de leur ton très ambigu. Et ça se corse quand le lecteur comprend que l'imprécateur fait partie de la "maison" ! Plus l'histoire avance, plus les protagonistes deviennent déraisonnables. Et l'affaire prend un tour rocambolesque, presque fantastique; L'ultime partie du livre est à la fois ridicule et terrifiante; c'est comme un crépuscule des Dieux caricatural.

Le propos de l'auteur, qui lui aussi avance partiellement masqué, n'a pas la clarté triviale d'un texte de propagande anti-capitaliste. Mais il est clair qu'il conteste - avec virulence, mais d'une manière intrigante - l'omnipotence des multinationales dans notre planète. En particulier, le dénouement suggère symboliquement les dangers et la (paradoxale) fragilité de ces entreprises. Quand on repense à certains grands événements économiques postérieurs à la parution du livre (par exemple la crise des "subprimes" de 2008), on se dit que Pilhes nous avait tous prévenus d'une façon détournée mais implacable.
Mais ce qui me semble le plus remarquable, sur le plan littéraire, c'est le style: ampoulé, trop "précieux", plein de périphrases et de tics d'écriture; il est associé à une sorte d'hypocrisie sous-jacente empesée et irritante. D'ailleurs, les textes de l'imprécateur représentent la quintessence de ce type d'écriture. Bien entendu, ce choix est volontaire, et assumé par l'auteur. Il contribue pour beaucoup à faire de ce roman un OVNI littéraire particulier et difficile à oublier.

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Ce récit captivant prend prétexte de la distribution de mystérieux parchemins dans une filiale française d'un grand groupe américain et de la veillée funèbre rocambolesque d'un de ses cadres décédé accidentellement sur le périphérique pour distiller des informations de macro économie.

J'avoue m'être surpris à adhérer immédiatement à cette étrange intrigue de conflits de cadres supérieurs qui se déroule principalement dans les couloirs et les soubassements d'une grande entreprise sise dans un immeuble de verre et d'acier face au Père-Lachaise. L'action qui a lieu quelques temps avant le premier choc pétrolier est donc émaillée de rapports de force carriéristes mis en lumière par la distillation des imprécations. le DRH, missionné par la hiérarchie de la société-mère cherchera, avec l'aide d'une organisation secrète de cadres dont il fait partie, à identifier l'imprécateur.

Alors c'est vrai, il y a dans ce récit goguenard, symbolique de la "mondialisation heureuse" et dénonciateur du capitalisme financier (surproduction, optimisation fiscale, main d'oeuvre compétitive, dividendes et sacro-saint cash-flow), quelques redites et des longs monologues littéraires assez improbables où se mêlent l'imparfait du subjonctif et le franglais mais cela n'a en aucun cas parasité le plaisir que j'ai eu à lire ce titre de René-Victor Pilhes à l'écriture agréable et didactique.
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Au coin de l'avenue de la République et de la rue Oberkampf, non loin du cimetière de l'Est, se dressent les bureaux de Rosserys et Mitchell. Dans cette ruche de verre et d'acier, tout est codifié : chacun est à sa place (c'est à dire à son étage), a sa tâche à mener et l'agitation règne. Un beau jour alors que les uns et les autres circulent et se croisent comme à l'accoutumée, les employés remarquent un rouleau ceint d'un ruban vert et noir posé sur les bureaux. Après l'avoir déroulé et lu c'est la stupéfaction ! Qui a bien pu écrire ce texte à connotation économique et comment a-t-il pu être déposé sans que quiconque ait remarqué qui avait manoeuvré ? L'enquête en interne débute à peine qu'un cadre meurt dans un accident de voiture et qu'une fissure est découverte sous l'immeuble.

René-Victor Pilhes relate la vie d'une entreprise avec un oeil affûté et un ton finement ironique. Il y a cette façon de nommer chacun en fonction des études qu'il a faites, de sa religion puis de le définir à travers deux mots : ceux qui sont "on line" et ceux qui sont "on staff". Hors cette terminologie, point d'existence. Que dire du "cash flow" prononcé à tout bout de champ ! Outre le jargon et la circulation dans les étages réglés et codifiés, la description de l'enquête menée en interne prête à sourire alors même que les protagonistes y mettent tout leur sérieux.
Les 80 dernières pages ont viré au tragi-comique et la fin a été très surprenante.
Une très bonne lecture.
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Un bon roman des années 70 qui mêle le fantastique à une étude sociologique, le tout sur fond d'économie.

Le narrateur dresse le constat des soubresauts provoquées au sein de la multinationale - dont il occupe le poste de Directeur des Ressources Humaines - par les mystérieux courriers de l'Imprécateur. Alors que la crise prend de l'ampleur et que certains cadres de direction s'affolent , s'épient ou manigancent, une inquiétante lézarde apparaît dans les fondations de l'immeuble. Inquiétant et palpitant.

Paru en 74, ce roman, en lice pour le Goncourt obtint le Prix Femina. Il fut adapté à l'écran en 77.
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