Cendrillon baissa les yeux et découvrit la plus merveilleuse paire de chaussures qu'elle avait jamais vue.
- Elles sont en verre ?
- Ne dis donc pas de bêtises ! Comment voudrais-tu marcher chaussée de verre ? Elles sont en diamant.
- Encore une chose, ajouta la fée marraine en refermant la porte. Veille bien à partir avant minuit, au plus tard. Les deux soirs.
- Minuit ? répéta Cendrillon, dépitée. Mais les dernières danses n'auront même pas commencé, à cette heure-là. Il dansera avec d'autres, après mon départ. Il m'oubliera.
- Tu as encore bien des choses à apprendre au sujet des hommes. Séduis-le, puis laisse-le sur sa faim, dit-elle avec un petit sourire teinté d'une note d'amertume. C'est là que réside ton véritable pouvoir. Minuit, n'oublie pas, dit-elle encore en adressant un signe au cocher.
Le souffle de l'homme produisait un nuage blanc semblable à de la poussière d'étoiles.
- Le sort, dit-il en s'écartant légèrement d'elle. Tu as brisé le sort.
- Je m'en fous, murmura Cendrillon. Embrasse-moi encore.
La vie n'est pas un conte de fées, Cendrillon. J'aimerais qu'elle le soit, mais ce n'est pas le cas.
-Et qu'est-ce que vous y connaissez au véritable amour?
-Je connais beaucoup de choses, répondit-il en se penchant sur elle pour repousser délicatement une mèche flamboyante derrière son oreille.
[...]
-Je sais par exemple que vos cheveux sont plus beaux quand ils sont libres que prisonniers de leur coiffure, dit-il. Il en va ainsi de bien de choses. Je sais aussi que les princes ne sont que des hommes. Et pas les meilleurs, le plus souvent. Et je sais qu'un château n'offrira jamais à une fille comme vous ce que désire vraiment la femme qui se cache à l'intérieur.
- Vous ne savez rien du tout.
La vie n'est pas un conte de fées, Cendrillon. J'aimerais qu'elle le soit, mais ce n'est pas le cas.
Cendrillon baissa les yeux et découvrit la plus merveilleuse paire de chaussures qu'elle avait jamais vue.
- Elles sont en verre ?
- Ne dis donc pas de bêtises ! Comment voudrais-tu marcher chaussée de verre ? Elles sont en diamant.
- Laisse-moi deviner. Tu veux danser avec le prince, faire en sorte qu'il tombe amoureux, et ensuite vivre heureuse avec lui et avoir beaucoup d'enfants.
- Oh oui, répondit Cendrillon en hochant frénétiquement la tête.
- Pour la dernière partie, je ne peux rien te promettre, dit la fée marraine en s'octroyant une nouvelle gorgée. Aucune magie ne peut t'assurer le grand bonheur. En revanche, je peux te promettre que tu capteras son attention et qu'il te désirera. Oui, tu l'attraperas ton prince. Mais de ce qui se passera ensuite, je ne peux rien dire à l'avance.
- Très jolie, dit le cocher en lui ouvrant la porte. Pour ceux qui aiment ce genre là.
- Faites-vous exprès d'être si désagréable avec moi ? demanda Cendrillon en fronçant les sourcils. Si vous me trouvez si affreuse, gardez vos réflexions pour vous.
Il la regarda avec son éternel petit sourire. Il se moque de moi c'est sûr.
- Quoi ? aboya t-elle, agacée.
- Je ne parlais pas de la pièce de viande, répondit-il, mais de la garniture. En tout cas, vous avez bel et bien l'air d'une dame de la cour, c'est sûr.