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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un petit livre pourtant trop long, difficile d'entrée. Un livre en « tu » dans lequel je ne me reconnais pas. Un sujet pourtant touchant, celui d'un enfant choqué par des images de la Shoah qui sombre dans la dépression et l'anorexie.
Lien : http://noid.ch/pour-memoire/
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Je reste dubitative après la lecture de ce roman, dont le sujet est le devoir de mémoire. le héros est garçon dont nous allons suivre l'itinéraire, de son enfance à l'âge adulte. Son parcours a été bouleversé par sa découverte fortuite de la Shoah, entr'aperçu à la télévision, dans des circonstances dont il ne se souvient pas vraiment. Soit. Lui qui n'est pas concerné, il sent peser sur lui le poids, la culpabilité de la Shoah. Lui qui n'est pas juif, lui qui ne descend pas de déporté, lui qui n'a rien à voir avec ces six millions de morts s'invente alors une histoire, se donne quasiment une légitimité pour justifier sa souffrance.
Le premier mot qui me vient à l'esprit est complaisance. le narrateur se délecte des détails de la Shoah, s'en enivre presque jusqu'au vertige. Devoir de mémoire oui, ressasser sur 84 pages les crimes des nazis, non. Faut-il qu'il ne communique pas avec ses parents (le roman ne comporte strictement aucun dialogue), faut-il que son existence soit vide pour qu'il la remplisse avec la disparition d'autrui ? du coup, il veut expérimenter les souffrances des déportés, se rapprocher au plus près de la nature humaine, dépourvue de toute culture (ou assimilé). S'il se contente de les imaginer dans un premier temps, d'imaginer également des actes d'héroïsmle, il devient anorexique, comparant la façon dont il est dorloté à l'hôpital aux douleurs éprouvés par les déportés, condamnés à mourir d'épuisement sans que personne les soutienne. J'ai eu l'impression désagréable que l'auteur enfonçait une porte ouverte en énonçant ses faits. Surtout, j'ai eu l'impression qu'elle ne connaissait rien au mécanisme de l'anorexie (voir Jours sans faim de Delphine de Vigan pour un récit criant de vérité sur le sujet). Est-ce à cause du procédé narratif ? La narration est faite à la seconde personne du singulier, et ce "tu" ne crée aucune intimité avec le personnage principal, au contraire, il a accru la distance entre lui et moi.
Le second mot qui me vient à l'esprit est : pourquoi ? Quel est le but de ce roman ? Notre vie ne sera jamais comme avant à cause de la Shoah ? Je le savais déjà, comme je sais aussi que les crimes contre l'humanité ne se sont pas arrêtés en 1945, comme je sais aussi que l'imagination des hommes a toujours été sans limite en ce qui concerne la cruauté. le personnage principal constate que les personnes qui l'entourent continuent à vivre normalement tout en sachant que six millions de personnes sont mortes dans les camps. J'aurai envie de lui dire qu'il confond devoir de mémoire et blocage dans le passé. Cette connaissance entraîne un repli sur lui-même, pas même une désespérance au sujet du genre humain, non, une absence quasi-totale d'action, ou, encore une fois, des constatations en forme de lieux communs, que je vous épargnerai. le véritable sujet du livre semble l'analyse d'une névrose (je n'ose dire dépression, tant elle s'étend sur plusieurs décennies), mais une analyse pas assez fouillée, sans véritable issue. Bref, cette lecture n'est même pas décevante, elle ne me laissera sans doute bientôt aucun souvenir, au contraire d'autres oeuvres, bien plus puissantes.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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