De la terre au soleil

"De la terre au soleil" ferait un parfait pendant à l'autre album de Barroux "le Paris de Léon". Les transports parisiens sont mis à l'honneur par Barroux dans des histoires jeunesse. Si le taxi du dernier nous emmenait pour des courses aux destinations très métaphoriquement imagées, le premier jouera sur l'agitation du trajet à coup d'onomatopées et d'un jeux de polices de caractères pour rythmer le périple.
Le voyage en métro est vu à échelle d'enfant, avec ces flots divers, ces mers de voyageurs recrachées à l'ouverture des portes de la rame.
Le petit observe tous ces inconnus, ces anonymes qui vont en rythme vers leurs destinations, des personnages de tous horizons qui se croisent ici comme si le monde s'y donnait rendez-vous.
Il y a aussi ceux qui ne souhaitent pas qu'on les observe, assis sur leur siège, le visage fermé, les sourcils froncés.
Le petit capte, dans l'agitation de la rame des gens statiques et du métro qui file, des bouts de conversations, des bouts de vie, celle-ci vient de trouver ses lunettes écrasées par un derrière, celle-là rouspète son rejeton d'avoir mis ses doigts dans son nez, cet autre demande son chemin dans un français approximatif.
Ces parenthèses sont figurées comme les stations de couleurs d'un plan, un réseau formé dans l'esprit du petit, le fil de son aventure.
Et puis, il y a les tam tam sur le quai qui font attendre, puis avec l'ennui du petit, une aventure imaginaire se forme, des portes s'ouvrent sur un bout de monde. Lequel? Qui pourrait attendre à l'arrêt de la jungle?
On est tassés, bousculés et puis on sort, on est arrivé.
"De la terre au soleil", c'est le trajet dans les souterrains métropolitains jusqu'à à la dame de fer qui touche les nuages.
Encore un autre album qui peut faire aimer se promener dans la capitale et faire découvrir ce moyen de transport aux plus petits.