L'enfer numérique

Bref, ce qui coûte, écologiquement, c'est d'avoir accès à tout, tout le temps, tout de suite.

A la fin des années 1990, il fallait faire en sorte que la page d'accueil d'un site Web s'affiche en moins de huit secondes. Aujourd'hui si, à 0.8 secondes, cette page ne s'est pas entièrement affichées, les gens sont partis sur leur troisième écran.

Google ne recueille pas seulement nos donnés à des fins commerciales; la firme fournis nos historiques de recherche a la NASA. L'agence américaine de renseignements collecte également le contenu de nos courriels, appels téléphoniques, reçus de parking, itinéraires de voyages, achats de livres...

Au moment de créer un compte sur une application dédiée, vous partagez vos nom, courriel, adresse postale, numéro de téléphone, coordonnées bancaires, historiques de paiement, etc. Puis l'entreprise de location pourra collecter toute information relative à vos trajets grâce a un capteur fixés sur la trottinette et aux données transmises par votre téléphone mobile. Le groupe Bird s'autorise même a enrichir votre profil d'information glanées auprès de différentes entreprises détenant déjà des données sur vous et de s'enquérir de votre solvabilité auprès d'agence d'évaluation de crédit !

Vous le comprenez, être bas carbone ne suffit pas pour être écolo...Il faut également être basse ressources.

Prenons un tee-shirt : sa fabrication dans un atelier indien a nécessité de l'électricité, elle même produite grâce a du charbon, pour l'extraction duquel on a abattu une foret de pins... le MIPS(Multi-directional Impact Protection System) du tee-shirt englobe donc, à juste proposition, le coton utilisé, mais également la brique qui a permis d'édifier l'atelier, le filament de tungstène qui éclaire les établis, un peu de charbon, un morceau d'arbre, etc. En fait avec cette méthode, c'est comme si vous actionniez le levier de la boite de vitesse d'un engin, et que sous votre siège, tout un tas de roues se mettaient à tourner.

Les conditions de travail sont rudes, bien qu'il ne se plaignent pas. Savent-ils que les poussière de graphite contiennent de l'acide fluorhydrique, un puissant corrosif extrêmement toxique qui peut, à terme, s'avérer mortel ?

Si la 5G est devenue une priorité sur le Rocher, c'est parce qu'elle permettra de transférer dix fois plus de données que sa prédécesseure en un laps de temps dix fois moindre. Concrètement, à peine dix secondes suffiront à télécharger un film de deux heures, là où il fallait patienter sept interminables minutes avec la 4G.

Nos rues de l'avenir seront probablement une hybridation de ce large éventail de solutions qui fermentent aujourd'hui aux quatre coins du monde. Gageons que les hommes et les femmes qui les portent puissent, au-delà de leurs divergences de vues, se retrouver autour de solides objectifs partagés. À commencer par celui d'enfanter un écosystème qui ne poursuive pas la seule ambition que celle de se dépasser lui-même.

Le risque posé par ces connexions transportant tout, depuis des renseignements militaires jusqu'aux données financières mondiales, est réel et croissant.