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Critique de oiseaulire


Alejandra Pizarnik naquit à Avellaneda en Argentine en 1936 et mourut à Buenos Aires en 1972. Elle était la fille d'émigrés russes.

Son journal est un véritable outil de travail, mené en parallèle à son activité de poétesse, de traductrice, de critique littéraire et essayiste. Elle en a fait le témoin de ses lectures, de ses recherches intellectuelles et de ses ambitions.

On y rencontre un esprit exigeant envers lui-même, pour qui la littérature était une vocation comparable à un appel religieux.

Elle y a jeté également son malheur de vivre, sa fascination pour le suicide, idée qu'elle n'a cessé d'évoquer, de caresser, à chaque instant de sa vie. Mais elle considérait la solitude affective et la souffrance comme des veines riches dans lesquelles tremper sa plume de poète : "Mon destin est de souffrir" écrivit-elle.

La lecture de son journal ne permet pas de trouver une cause univoque à cette profonde mélancolie : elle évoque bien une mère assez froide, une éducation triste, son incapacité à nouer une relation sentimentale durable. Elle se trouvait laide et grosse, buvait et fumait trop.

Mais toutes ces hypothèses ressemblent davantage à des conséquences qu'à des causes (excepté la carence maternelle).

Elle vécut de 1960 à 1964 à Paris où elle noua de nombreuses amitiés littéraires et artistiques avec Pierre de Mandiargues, Octavio Paz, Julio Cortázar, Italo Calvino, Marguerite Duras, Yves Bonnefoy, Cristina Campo. Elle entretint des correspondances intenses toute sa vie. Elle y traduisit Henri Michaux, Hölderlin, Antonin Artaud.

Son retour en Argentine accéléra les manifestations de sa dépression. Elle s'y sentait isolée intellectuellement et affectivement et la présence de sa mère lui pesait.

Alejandra Pizarnik fut une défricheuse d'états psychiques "borderline", une chercheuse de vérité amère : on ne s'étonne pas de son amour pour Antonin Artaud et Fodor Dostoïevski, pour Rimbaud et Lautréamont.

Elle se suicida en 1972 après quelques mois d'internement psychiatrique.

Elle nous a laissé plusieurs recueils de poésies épurées à l'écho profond et de la plus belle eau. Dommage qu'elle soit morte si jeune !
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