La douane volante

Cet homme sait tout faire. Non seulement il dessine magnifiquement (les pages d'Alma - de Timothée de Fombelle, autre conteur formidable, pour ne citer que celui-ci - sont une pure poésie) ... mais il écrit aussi divinement bien. L'enchantement de l'Atlas des géographes d'Orbae, ou encore l'humour décapant du Marquis de la Baleine m'avaient de longue date donné envie de lire à nouveau François Place. C'est avec plaisir que je suis tombée sur (ou plutôt dans) La Douane volante.

🩺 Apprenti rebouteux de 14 ans d'un village breton à la veille de la Première Guerre Mondiale, Gwen le Tousseux est moqué de tous. A la suite d'une grosse dérouillée, il bascule dans un monde parallèle qui emprunte quelques traits aux Pays Bas de l'âge d'or, et se trouve bloqué dans ce pays de marais, à la merci d'un douanier véreux qui exploite son don et l'écrase sous une dette impossible. Gwen grandit, hésite, se construit, dans ce monde où résonnent les accents du fantastique.

🎇 Inclassable, merveilleux, original, de la trempe d'un conteur comme de Fombelle, un talent transcendant les genres, un pur plaisir romanesque : ce type est un sorcier

Il me semble presque impossible de définir l'ambiance de ce livre hors norme. le personnage, suite à la visite de l'Ankou (la Mort, dans la tradition bretonne), se retrouve dans un entremonde, inconnu de nous, mais où l'écoulement du temps, l'amour et la douleur sont bien réels. S'il va d'aventures en aventures, le ton est sombre - pour ne pas dire désespéré - , souvent cruel, très inhabituel pour un ouvrage destiné à la jeunesse (qui peut être lu par des adultes sans souci, à mon avis).
Il y est question de guérison, de rumeurs, de manipulation, parfois de torture, de rédemption et de confiance.
La plume de François Place est merveilleusement belle, ciselée tout en restant relativement facile d'accès. Il y a de la poésie en toute chose, un soupçon d'humour grâce au fantastique personnage de Daer, beaucoup d'humain, et beaucoup de noirceur.
Je suis encore sous le charme et sous le choc...

Dans un monde mi-historique mi-imaginaire, le parcours initiatique de Gwen le Tousseux, garçon égaré qui tente de faire son chemin et de retrouver sa Bretagne natale. Une atmosphère à la fois lumineuse et obscure, où les références multiplies (la figure de l'Ankou, les tableaux de Vermeer) frappent l'imagination du lecteur. Sans longueur, avec juste ce qu'il faut de fantastique, ce roman campe bien ses personnages. La fin est un habile retour au début, et donne à réfléchir sur le sens des légendes bretonnes...
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Il faut lire ça comme un conte pour adultes, en même temps que pour les adolescents que nous ne cessons d'être sous la carapace des ans accumulés . Se laisser emporter au fil du récit (d'autant que l'auteur a un bien joli brin de plume--et de crayon ! ) et faire abstraction de la vraisemblance pour ne garder que lapoésie d'une aventure dans le pays d'outre-rêve.
On entre ou on n'entre pas . Je suis entré et c'était délicieux .

Dans les légendes bretonnes, on raconte que quand on entend la charrette de l'Ankou – le messager de la mort – c'est que quelqu'un va mourir. Aussi, lorsque, une nuit, Gwen le Tousseux, un jeune orphelin à la santé fragile, voit une charrette noire s'arrêter devant chez lui, il comprend aussitôt que l'Ankou vient le chercher... Pour Gwen, l'heure du « Grand Voyage » a sonné. Ce que Gwen ne sait pas encore, c'est qu'il va quitter la France en guerre (la Première Guerre mondiale vient d'éclater) pour un autre monde, dominé par la douane volante. À la fois roman d'aventures et roman fantastique, la Douane volante nous emporte dans un fabuleux voyage, entre rêve et réalité.

Lu il y a quelques années, c'est un livre qui m'a profondément marqué tant par le fond que par la forme. Un récit qui se perd dans les temporalités et qui nous engloutis dans ce récit fantastique. Je recommande fortement.

Gwen le Tousseux, orphelin à la santé fragile est l'élève du vieux Braz, le rebouteux du village. Avec lui il apprendra à décrire les nuages, à soigner avec les plantes, à ressentir le Fluide mais aussi à subir l'ingratitude, la jalousie, la moquerie. La connerie humaine comme disait le vieux Braz. Mais un jour, alors que le rebouteux a déjà été emporté par une vilaine toux, l'homme en noir emmène à son tour Gwen dans l'au-delà. A son réveil, il se trouve dans un monde entouré par les marais, ou il devra échapper à la maladie, aux jardins de Fer et surtout, à la Douane volante.

Ce roman remet en question deux grandes énigmes: le temps et la mort.
Il nous pousse à réfléchir sur les valeurs humaines et sur les notions de liberté. L'auteur à réussit un coup de maitre en écrivant ce livre et je le remercie que l'histoire se passe en partie en Bretagne. Un roman que je conseille à tous!

A la veille de la première Guerre, Gwen est un jeune garçon mis à l'écart de sa communauté. Contrairement à son père, perdu en mer, il n'a pas le pied marin et se retrouve apprenti rebouteux auprès du vieux Braz. Nous avons à peine le temps de nous acclimater à la Bretagne du héros, qu'il est emmené de manière tout à fait fantastique par l'Ankou, l'homme de la mort...

Gwen se réveille alors sur une plage brumeuse, accueilli par un garde-côte qui le prend sous son aile l'arrachant aux mains de "la douane volante", il découvre un monde étrange comme ancré dans le passé.

Dans cet univers dur et parfois cruel, Gwen grandit et se construit. D'apprenti rebouteux à l'âme sensible aux souffrances d'autrui, il deviendra, sous la coupe de Jorn, un médecin à la mode du XVIIe. Une fois, adulte, il retrouvera la force de chercher le chemin qui mène à sa Bretagne natale. Il n'appartient pas à ce monde malgré tout.

Il trouvera la porte de sortie en pleine mer de Kraken! Entre réalité et au-delà, la frontière est mince et l'auteur nous laisse voyager d'un monde à l'autre.

Quête initiatique, sur le chemin de l'âge adulte, comment s'arracher aux griffes d'un maître qui malgré tout ne lui veut pas que du mal, comme un parent incompréhensif et dur mais sur qui l'on peut compter au final. L'amitié, la découverte de l'amour, du désir... et ceci, au coeur d'un tableau flamand, de ses canaux, des ses maisons hautes, de ses landes sauvages et brumeuses.

François Place signe-là une oeuvre étrange et mystérieuse qui accroche le lecteur curieux et attiré dans les méandres de ce monde au-delà de la mer.
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Quel est ce monde ? Est-ce un pays imaginaire crée de toutes pièces par Gwen pour échapper aux horreurs de la guerre ? Est-ce juste un reflet de la folie et des blessures produites par cette guerre meurtrière ? Un monde qui engloutit les jeunes comme ils ont été « avalés » et détruits entre 1914 et 1918 ? Peut-être…ou pas ! En tout cas on ne sort pas indemne de ce roman vraiment hors du commun.
Je ne peux que le conseiller à tous, jeunes ou adultes, c'est vraiment un gros coup de coeur.

Un très grand merci à Gallimard Jeunesse de m'avoir fait découvrir ce livre exceptionnel à travers un partenariat avec Livraddict.
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François Place n'écrivait que des albums, des formats courts comme des recueils de nouvelles richement illustrées. et voici donc son premier roman. une merveille.
le point fort de l'auteur ? sa langue. un travail de dentelière. chaque mot, chaque expression sont réfléchis, poétiques, un vrai délice.

l'histoire est superbe, triste, émouvante. un portrait de la nature humaine parfois belle, parfois moche. le héros, Gwen, subit, apprend, grandit. un vrai parcours initiatique.
où sommes-nous ? quand sommes-nous ? pourquoi ? un vrai mystère.