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Citations sur La douane volante (32)

La Bretagne, c'est ce grand bout de granit qui termine la France, à l'extrême pointe du continent : Finis Terrae, disent les savants. L'océan vient s'y fracasser. Les gens qui vivent là ont toujours eu de l'eau salée dans les veines.
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Long, long, très long voyage, et la voûte si près du crâne, la fatigue plaintive de l'essieu, le grincement des roues et le vacarme de leurs grands cercles de fer, les pas lourds du cheval, le bois qui gémit à chaque ressaut de la descente, et le noir absolu dans lequel tout se propage, et qui fait qu'on est soi-même pierre, sabot, bois, fer, et tête de douleur.
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Mais j'aurais tout donné pour battre des ailes, pour ne plus sentir ce poids qui nous colle à la terre, et qui nous laisse voir les étoiles que pour mieux nous faire regretter de ne pouvoir les atteindre.
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C'est une sorte de roulement de tambour qui m'a sorti du lit. La porte de dehors était grande ouverte, et une odeur de terre humide envahissait la pièce. On se serait cru au fin fond d'un caveau. Une charrette manœuvrait dans la cour. Elle était noire et tirée par un grand cheval noir. L'homme qui menait le cheval était, lui aussi, tout de noir vêtu, et couvert d'un chapeau si noir que son profil disparaissait dans son ombre. La charrette s'arrêta devant le seuil, ses grandes roues cerclées de fer encadrées par la porte. L'homme restait en retrait, raide comme un bois de justice. Je frissonnai d'un coup. Comment ne pas reconnaître cet attelage, si parfaitement incrusté dans les ténèbres de la nuit ? Quand il est là, on sait qu'il est trop tard. On ne peut plus lui échapper. L'homme ne prononce pas un mot. On ne voit que son dos. Il attend. Rien ne vient, rien n'affleure, ni les larmes, ni le rire, ni la peur. Car on sait que c'est lui, l'Ankou. "Celui du Grand Voyage".
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Mais les rumeurs sont comme des tumeurs, de simples semences au départ, de minuscules grains qui croissent de leur propre malignité, et qui, cédant brusquement à l'excès de génération qui les travaille, ne se découvrent qu'au moment de leur maturation, en libérant tout le mal qu'elles ont accumulé.
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Les tortues remontent le cours du temps en y mettant la même détermination que les saumons pour remonter les rivières vers leur source. Moi, je n'ai jamais vu de tortue jeune. Quand il en apparaît une, elle est toujours épuisée, près de sa fin. Elle ne reste parmi nous que deux ou trois jours, à grand effort, en luttant... mais il semble qu'elles peuvent avoir vécu, dans ce temps vers lequel nous allons, des centaines d'années... Il faudrait, pour mesurer leur vie, un sablier perdu dans les nuages.
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Quant au mal, c'est différent : il court de corps en corps. Il voyage avec la lune, dans les rêves, dans l'ombre des arbres, la couleur des pierres et les traces des animaux et, quand il trouve une maison, il s'y loge comme au fond d'un terrier. On ne comprend pas ça avec les yeux, il faut être capable de voir autrement, et bien au-delà. Rien n'arrive jamais par hasard, même à celui qui tombe d'une échelle.
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Une troupe d'oies sauvages traversaient le ciel en cancanant. Le V qu'elles formaient occupait toute une portion de nuages. Est-ce bien là où vont ceux qui nous quittent, dans ce grand vide qui nous surplombe, et qui scande nos vies en passant inlassablement du jour à la nuit ?
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Sa voix était aussi haut perchée que l'estime qu'il avait de lui-même, c'est-à-dire à des hauteurs où le ridicule, depuis longtemps, ne se risque plus.
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Je cherchai désespérément une solution lorsqu'un hurlement nous figea dans nos positions respectives; Une sortte de grincement de porte, mais si grave et si lugubre qu'il semblait sortir du fin fond des catacombes, et remontant d'un coup toute la gamme des aigus jusqu'à des stridences à faire dresser les poils et les cheveux sur la tete ;
- horribilis !!!!!
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