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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le legs de la Grèce Antique est sans conteste la démocratie. La démocratie Athénienne atteint son apogée aux V et IV siècles avant notre ère. C'est durant cette période que vont également s'élever les plus vives critiques envers elle.
Platon est un philosophe Athénien, issu d'une puissante lignée athénienne apparentée à Solon, qui dirigea Athènes avant la démocratie, il est également un fervent admirateur de Sparte, mais surtout, il se trouve être disciple de Socrate grand polémiste et philosophe de l'époque et virulent détracteur de la démocratie et ses sophistes. Platon retrace dans La République la pensée de Socrate dont l'oeuvre n'était qu'orale. Il est certain que l'auteur prend quelques libertés.
La République de Platon n'existe pas, il s'agit d'un ouvrage normatif et étiologique qui bâtit une cité idéale et en dévoile les rouages nécessaires.
Platon se fait l'épigone de son maitre, Socrate, esquissant les prérequis nécessaire à la formation d'une cité juste sous l'égide du Bien.

Pour que le Juste triomphe au sein de la cité utopique du philosophe, Socrate préconise à chaque citoyen de  persévérer dans son être, dans son art et de s'y consacrer entièrement et exclusivement. Il enjoint en outre les grecs, personnifiés par ses interlocuteurs Adimente & Trasymaque à vivre selon ce qui est juste plutôt l'inique. Et enfin, la recherche du Bien doit être constante pour les gouvernants.

Ainsi concernant le peuple, il doit prendre conscience que cette répartition des tâches au sein de la cité est « l'excellence de l'âme », se dessine déjà la notion de bien commun, et si ils s'attachent de surcroit à être juste, plutôt qu'injuste, ils seront bienheureux. du reste, chaque citoyen est lié au fonctionnement de la cité, comme l'abeille à la ruche, chacun forme un maillon indispensable à la condition qu'il se consacre à sa tâche.

Cette recommandation vaut aussi pour les gouvernants qui doivent se consacrer entièrement et exclusivement au Bien de la cité. Si le gouvernant à l'obligation de rechercher la vérité et le savoir, en revanche, le Bien est une entité qui reste insaisissable, elle s'offre à celui qui reste pur et juste dans sa quête du savoir et de la vérité.

A contrario, la cité et ses gouvernants ne pourront bien faire s'ils ne sont pas strictement concentrés sur ce qu'ils savent faire de mieux.

Au travers de ces métaphores filées du Bien et du Soleil ou encore des organes et leurs fonctions, Socrate, fils de Phainarète, use du dialogue et de la maïeutique pour faire aboutir le lecteur à ses assertions.
Mais au-delà se profile une critique acerbe de la démocratie. En effet, si Platon et Socrate ne sont pas pour une Grèce sous l'égide d'un tyran, ils attaquent sévèrement la démocratie qu'ils accusent, de par son égalitarisme endogène et farouche, de pousser de façon endémique à la médiocrité. Socrate ne comprend pas que le sort conduise des magistrats incompétents, au contraire, il considère que chacun doit faire ce qu'il sait faire de mieux et s'y atteler avec acuité. Cela vaudra à Platon d'être plus tard taxé de totalitaire en référence à la division du travail rigoureuse qu'il préconise pour le bien commun.

Le Bien et le juste ne doivent pas être relatifs aux citoyens, ils doivent être le fruit d'une recherche de la vérité et du savoir. Ils sont normatifs et non relatifs et appartiennent au ciel des idées, de l'intelligible.
Ainsi qui d'autre mieux que le philosophe, contemplateur des idées, ne peut se consacrer entièrement à cette quête et faire régner le juste et le Bien sur la cité. C'est la perspective de Platon, celle d'un philosophe roi corolaire intrinsèque du bon fonctionnement de sa République.
(#2014)
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L'"inspecteur" Socrate et ses stagiaires mènent une enquête peu ordinaire qui nous amène sur les traces de Thrasymaque et de son insupportable provocation : ""l'homme juste est partout inférieur à l'injuste"".
Comment donner tort à Thrasymaque s'en s'énerver mais en suivant au contraire toutes les pistes sans craindre de s'enliser jusqu'à la constitution de la cité idéale. Rien n'arrête notre enquêteur. Revenant de l'État à l'individu, l'enquête débouche avec brio sur la nature de l'homme juste. Passant par l'allégorie de la caverne l'enquête débouche enfin sur l'idée du bien.
Platon, l'auteur, nous livre un magnifique essai philosophique. Et même si Socrate prouve que cette cité idéale est réalisable, ce n'est pas si important si nous ne pouvons que tendre vers elle pendant notre vie terrestre.
Dans la dernière partie, Socrate laisse la fin de sa démonstration aux dieux qui promettent finalement un sort terrible à l'homme injuste après sa mort.
Socrate partage avec Confucius son souci permanent de l'éducation d'une élite qui ne laisse qu'une place très théorique aux enfants des classes "inférieures". Manifestement la démocratie n'est pas sa tasse de thé et sa projection de la démocratie vers la tyrannie est assez piquante.
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Référence essentiel de la philosphie antique grecque, la République de Platon, ici les livres VI et VII, propose une vision idéaliste de la vie politique.

En suivant la discussion entre Socrate, Glaucon et Adimante sous la forme d'un presque monologue de Socrate entrecoupé des acquiescements des deux autres, avec un style qui a vieillit et des tournures parfois prises de têtes, Platon nous expose de manière détaillé par qui la politique doit être conduite dans la cité : les philosophes, et non les sophistes et comment ceux-ci doivent être formés aux différentes sciences.

Platon expose aussi la célèbre allégorie de la caverne, qui illustre la conception de Platon de l'acquisition par l'homme du Bien, tel que définit par l'auteur, et de sa transmission aux autres. L'Idée du Bien est détaillée plutôt dans l'oeuvre.

Même si le propos est très intéressant pour comprendre certains mécanismes et références faits de nos jours aux idées de Socrate , retranscrites par Platon, le texte est peu abordable et très utopiste. D'autres textes philosophiques plus modernes sont plus intéressants pour découvrir ces concepts. La République est une oeuvre intéressante pour approfondir la philosophie politique pour des personnes déjà initiés ou adeptes du domaine.
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L'année de philosophie a au moins le mérite d'obliger de lire des livres philosophiques qu'on aurait pas osés aborder en temps normal. le république de Platon, on en parle beaucoup, je l'ai lu à l'époque, ce fut long, long mais j'ai tout de même apprécié et été très impressionné par le passage de la grotte. Elle m'a permis de comprendre comment on pouvait manipuler les pensées et se représenter l'image de ce que l'on croit voir.
La partie politique sur l'organisation de la démocratie est un peu plus compliquée mais elle est essentielle pour comprendre l'histoire de l'humanité.
Ce livre est complexe mais c'est un sommet, une source de la réflexion occidentale et le fondement de notre pensée actuelle.
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A l'approche des présidentielle, je me suis dis que c'était une bonne idée de lire ce classique qu'est La République de Platon, et quelle ne fût pas mon erreur de prendre une version classique, sans annotations. Tel quel, c'est franchement chiant à lire, je ne l'ai pas terminé d'ailleurs, j'ai lu une bonne partie en feuilletant à droite à gauche et même là c'est n'était pas passionnant à lire.
Déjà la philosophie j'aime quand c'est vulgarisé, n'ayant fait aucune étude avec des cours de philo' c'est toujours très compliqué pour moi d'avoir certains concepts en tête et Platon ne se gène pas pour étaler son savoir. C'est aussi ce qui fait la richesse du livre mais je pense qu'il est plus intéressant de l'étudier que de le lire. le livre est bon mais je n'ai pas les clés pour le comprendre malheureusement. Bref, c'était un peu soporifique mais j'ai bien dormi.
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"La République" de Platon.

Au cas où vous voyez de nombreuses critiques arriver de ma part, je continue de rattraper mon retard sur les critiques des livres que j'ai lu il y a quelques temps/années et je n'avais jamais mis sur Babelio faute d'avoir un compte par le passé.

Ce livre de Platon est une nouvelle fois un livre de philosophie qui a été largement étudié et discuté depuis sa publication en Grèce antique. le livre aborde des questions importantes telles que la justice, l'éducation, la nature de l'homme et le fonctionnement de la société.

D'une part, La République est une oeuvre fascinante et profonde, offrant une analyse approfondie de la vie en société et de la nature humaine. le dialogue socratique utilisé par Platon pour présenter ses idées permet de les rendre accessibles à un large public, et de susciter des débats et des réflexions sur la vie en communauté.

Cependant, d'autre part, certains peuvent être rebutés par la complexité de l'ouvrage et par le caractère parfois abstrait des idées présentées. de plus, certaines des idées défendues par Platon peuvent sembler peu pratiques ou même utopiques, ce qui a conduit certains critiques à rejeter l'ouvrage comme étant trop idéaliste.

En bref, "La République" est un livre que j'ai assez bien aimé mais où j'ai eu énormément de mal à lire avec des notes trop importantes et de nombreuses idées qui reviennent dans le livre.
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est non, sans mon prof de philo il ne serait pas apprécié de la même manière. La République ne se lit pas, elle s'étudie. Je suis ravi de l'avoir étudie nonobstant
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Pas très facile.
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Si d'une part, les questions, les réflections, les images comparatives, l'argumentation - voire même l'humour de quelques lignes - feront le plaisir, et l'éducation, du lecteur, d'autre part, bien d'idées sont choquantes, et ne manquent pas de rappeler les totalitarismes, dans ce qu'ils ont de plus vil : la négation de l'humanité de l'Homme, et l'instrumentalisation de l'Homme.

En lisant un livre de J.-C. Guillebaud (comment je suis redevenu chrétien), il dit que l'individualisme, dans le sens de reconnaissance de l'individu en tant que tel, en dehors du groupe - retrouve ses origines dans le christianisme, et que la philosophie grecque ne le connaissait pas. La Republique parait s'insérer dans une telle conception holiste de la société. Malgré la mission quasi-prophétique donnée aux philosophes dans la société, il ne sont envisagés que comme un groupe, de même.
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