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EAN : 9782953990027
232 pages
Editions Marciana (06/04/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Libérations" est le Journal tenu par Marcelin Pleynet tout au long de l'année 2002. Cette année-là, l'écrivain partage son temps entre Paris et Nice. Il séjourne à Lisbonne, à Venise et à Rome. Il revient sur sa lecture d’Ezra Pound. Dialogue avec Sollers. Travaille à son livre sur Rimbaud. Note ses réflexions sur la peinture et la musique : Matisse, Picasso, Giotto, Bach, Mozart... Relit et commente Baudelaire, Heidegger, Villon… Analyse l'actualité : les élections... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Paris, 23 septembre [2002]


Zarathoustra
Sur le conseil de Sollers, lecture d’une nouvelle traduction, par Maël Renouard, du Zarathoustra de Nietzsche (Rivages poche).
Maël Renouard critique l’utilisation de l’imparfait (« le temps de l’habitude, de la répétition, de la prolongation d’une action ou d’un état dans le passé ») pour choisir le passé simple : Ainsi parla Zarathoustra (« la parole de Zarathoustra implique des instants qui sont des événements »). C’est choisir la pensée de l’écrivain (donner à la pensée de l’écrivain une préférence), de préférence à celle du philo­sophe de tradition, d’école.

*
[...]

Sollers ne me conseille pas par hasard la nouvelle traduction d’Ainsi parla Zarathoustra. La préface de Maël Renouard cite longuement le chant XXVI de L’Enfer et l’invention par Dante de la découverte par Ulysse des îles Fortunées lors d’un voyage sur l’Atlantique — légende reprise par Nietzsche dans le Zarathoustra.

Voir L’Étoile des amants.

« Ces îles, dans le poème de Nietzsche, sont couvertes d’arbres ma­gnifiques et de toute une végétation luxuriante, comme le paradis ter­restre du mythe chrétien... Ces îles sont le lieu d’une vie en acte » (Maël Renouard).

Dante, L’Enfer XXVI, 91-98 : « Quand je quittai Circé, qui me cacha plus d’une année [...], ni la douceur de mon enfant, ni la piété pour mon vieux père, ni le devoir d’amour qui aurait dû donner la joie à Pénélope, ne purent vaincre en moi l’ardeur que j’eus à devenir expert du monde. »

*
Mais qui aura pensé que ce chant XXVI ait pu inspirer la seconde ou la troisième partie des Aventures d’Arthur Gordon Pym ?

Les lectures de Dante au XIXe siècle. Rimbaud lisait la Bible dans la traduction de Sacy. Mais dans quelle traduction Rimbaud a-t-il lu Dante ? Traduction de Lamennais (1853-1854) ? Mais il y en a bien d’autres. Celle de Lamennais est en prose ... Rimbaud lecteur de Lamennais (cf. Pierre Brunel) ... Lettre dite « du voyant ».

Et Poe, dans quelle traduction a-t-il lu L’Enfer ?

Dante faisant parler Ulysse :

« Je me mis par la haute mer ouverte, seul avec un navire et cette compagnie petite qui jamais ne m’abandonna. Je vis l’une et l’autre rive jusqu ’à l’Espagne, jusqu’au Maroc, et l’île des Sardes, et les autres que cette mer baigne, tout autour. Mes compagnons et moi, nous étions vieux et lents lorsque nous vînmes à ce passage étroit où Hercule posa ses signaux, afin que l’homme n’allât pas au-delà.
[...]
"Ô frère", dis-je, "qui par cent mille périls êtes venus à l’occident et à cette veille si petite de nos sens, qui leur reste seule ; ne refusez pas l’expérience, en suivant le soleil, du monde inhabité."
[...]
La nuit je voyais déjà toutes les étoiles de l’autre pôle, et le nôtre si bas qu’il ne s’élevait plus du sol marin. Cinq fois s’était rallumée, cinq fois éteinte, la lumière en bas de la lune, depuis que nous étions dans ce pas redoutable, lorsque nous apparut une montagne brune [...].
Nous nous réjouîmes, et la joie se changea vite en pleurs, car de la terre nouvelle un tourbillon naquit, qui vint frapper le navire à l’avant.
Il le fit tournoyer trois fois avec les eaux ; à la quatrième il lui dressa la poupe en l’air, et enfonça la proue, comme il plut à un Autre, jusqu’à ce que la mer fût refermée sur nous » (traduction Jacqueline Risset).
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Dans l’avion... frappé comme toujours par l’admirable spectacle qui s’offre au voyageur. À vol d’avion la terre est d’une indescriptible splendeur. Nous flottons au-dessus des nuages disséminés çà et là... Miracle des chemins, des routes sinueuses, des vallées, des montagnes, et des îlots, des agglomérations habitées. Aucun de ces vivants occupés des travaux du jour ne sait que je survole le monde qu’il habite. Partage vert et sablonneux de l’étendue. J’imagine la fraîcheur de l’air qui souffle sur ces pentes, la chaleur des corps et des foyers. Une large veine bleue court comme un ruban détaché du ciel à travers les ombres du royaume. Bientôt c’est le découpage ocre et rose de la côte, la Méditerranée, cette immense ardoise qui, sous le soleil, n’est plus qu’un seul éclat éblouissant... bleu partout... et nous atterrissons..
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Vidéo de Marcelin Pleynet
Édouard Manet (1832-1883) : Nuits magnétiques par Jean Daive (1983 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 8 juin 1983. Peinture : Édouard Manet, "Autoportrait à la palette", 1879. Par Jean Daive. Réalisation Pamela Doussaud. Avec Philippe Lacoue-Labarthe (critique, philosophe, écrivain), Dominique Fourcade (écrivain), Marcelin Pleynet (écrivain, critique d'art), Jean-Pierre Bertrand (artiste peintre), Joerg Ortner (graveur, peintre), Jean-Michel Alberola (artiste), Constantin Byzantios (peintre), Isabelle Monod-Fontaine (conservatrice au musée Georges Pompidou) et Françoise Cachin (conservatrice au musée d'Orsay). Lectures de Jean Daive. Édouard Manet, né le 23 janvier 1832 à Paris et mort le 30 avril 1883 dans la même ville, est un peintre et graveur français majeur de la fin du XIXe siècle. Précurseur de la peinture moderne qu'il affranchit de l'académisme, Édouard Manet est à tort considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel qui n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre : sujets espagnols notamment d'après Vélasquez et odalisques d'après Le Titien. Il refuse de suivre des études de droit et il échoue à la carrière d'officier de marine militaire. Le jeune Manet entre en 1850 à l'atelier du peintre Thomas Couture où il effectue sa formation de peintre, le quittant en 1856. En 1860, il présente ses premières toiles, parmi lesquelles le "Portrait de M. et Mme Auguste Manet". Ses tableaux suivants, "Lola de Valence", "La Femme veuve", "Combat de taureau", "Le Déjeuner sur l'herbe" ou "Olympia", font scandale. Manet est rejeté des expositions officielles, et joue un rôle de premier plan dans la « bohème élégante ». Il y fréquente des artistes qui l'admirent comme Henri Fantin-Latour ou Edgar Degas et des hommes de lettres comme le poète Charles Baudelaire ou le romancier Émile Zola dont il peint un portrait : "Portrait d'Émile Zola". Zola a pris activement la défense du peintre au moment où la presse et les critiques s'acharnaient sur "Olympia". À cette époque, il peint "Le Joueur de fifre" (1866), le sujet historique de "L'Exécution de Maximilien" (1867) inspiré de la gravure de Francisco de Goya. Son œuvre comprend des marines comme "Clair de lune sur le port de Boulogne" (1869) ou des courses : "Les Courses à Longchamp" en 1864 qui valent au peintre un début de reconnaissance. Après la guerre franco-allemande de 1870 à laquelle il participe, Manet soutient les impressionnistes parmi lesquels il a des amis proches comme Claude Monet, Auguste Renoir ou Berthe Morisot qui devient sa belle-sœur et dont sera remarqué le célèbre portrait, parmi ceux qu'il fera d'elle, "Berthe Morisot au bouquet de violettes" (1872). À leur contact, il délaisse en partie la peinture d'atelier pour la peinture en plein air à Argenteuil et Gennevilliers, où il possède une maison. Sa palette s'éclaircit comme en témoigne "Argenteuil" de 1874. Il conserve cependant son approche personnelle faite de composition soignée et soucieuse du réel, et continue à peindre de nombreux sujets, en particulier des lieux de loisirs comme "Au Café" (1878), "La Serveuse de Bocks" (1879) et sa dernière grande toile, "Un bar aux Folies Bergère" (1881-1882), mais aussi le monde des humbles avec "Paveurs de la Rue Mosnier" ou des autoportraits ("Autoportrait à la palette", 1879). Manet parvient à donner des lettres de noblesse aux natures mortes, genre qui occupait jusque-là dans la peinture une place décorative, secondaire. Vers la fin de sa vie (1880-1883) il s'attache à représenter fleurs, fruits et légumes en leur appliquant des accords de couleur dissonants, à l'époque où la couleur pure mourait, ce qu'André Malraux est un des premiers à souligner dans "Les Voix du silence". Le plus représentatif de cette évolution est "L'Asperge" qui témoigne de sa faculté à dépasser toutes les conventions. Manet multiplie aussi les portraits de femmes ("Nana", "La Blonde aux seins nus", "Berthe Morisot") ou d'hommes qui font partie de son entourage (Stéphane Mallarmé, Théodore Duret, Georges Clemenceau, Marcellin Desboutin, Émile Zola, Henri Rochefort).
Sources : France Culture et Wikipédia
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