Dog et moi

Vous trouvez un sac rempli d'argent, que faîtes-vous ?
- Vous l'ignorez ?
- Vous le remettez aux autorités ? ( z'en auraient bien besoin en ce moment ! )
- Vous le prenez et faîtes comme si de rien n'était en attendant de voir la suite ?
- Vous vous enfuyez avec à l'autre bout de la planète ?
C'est cette dernière solution que choisit Jonas... c'est aussi celle qu'avait prévu Dog, le propriétaire du fameux sac.
de mésaventures en mésaventures, Jonas nous entraîne dans un road-trip à travers l'Amérique du Sud, jusqu'au bout de la terre, jusqu'à la mer...

Malgré une représentation des visages bien à lui, nous sommes charmés petit à petit par le dessin de Thierry Plus, le traitement des couleurs est vraiment époustouflant. le scénario est assez convenu mais le monsieur possède un talent de narrateur certain.
Premier album ? ...affaire à suivre !

J'ai été attiré au premier abord par le traitement graphique : trait noir épais, couleurs en pâte, intenses et riche, posées au pinceau, des plans très cinématographiques, cadrages soignés, beau travail sur la lumière, sous le soleil, la pluie, dans la nuit… un mélange entre les grands paysages et les détails d'objets rythme le récit, le tout rappelant parfois le style de Loustal. Il y a une ambiance lourde et chaude, une ambiance de Road Trip étouffante, mais ce n'est pas le sud des Etats Unis, cela se passe au Pérou. Jonas se trimbale avec un pactole, on ne sait pas trop pourquoi, mais ce qui est sûr, c'est que c'est une source de problèmes. Et puis il y a Dog, un français installé dans ce pays depuis longtemps, son interlocuteur sur place. Cette course poursuite cache en réalité une quête plus profonde. La psychologie des personnages est simple mais bien étudiée, bien traitée, associée à l'ambiance de road movie, avec moments d'actions contrastant avec des temps calmes de contemplation, cela donne une lecture très immersive.
Seule bande dessinée de Thierry Plus à ce jour, on en voudrait plus (oh, le jeu de mot pourri !).

Voilà un album inattendu.
D'abord parce que c'est un premier album, ensuite parce que ses couleurs sont à tomber à la renverse !
Enfin parce que son sujet n'est pas si fréquent que ça dans notre bonne vieille bande-dessinée franco-belges.
Un homme voyage en Amérique du Sud avec un sac de sport rempli de billets. On suppose que c'est un vol, en tout cas nous sommes certain que ce ne sont pas ses économies. Bientôt Thierry Plus va faire se télescoper ce personnage avec tous les clichés du roman noir mais dans un version Donald Westlake : les flics pourris, les jeunes filles des bombes atomiques et notre personnage est poursuivi comme son ombre par Dog, un homme dont nous ne connaîtrons les ambitions qu'après coup.
Très bon album qui part un peu de tous les sens : je lui attribuerais sans mal les qualités de ses défauts, l'innocence étant souvent vertueuse.

Un album issu de la splendide collection Bayou et dont les avis élogieux se font de plus en plus nombreux sur le net : il ne me fallait pas plus pour me jeter dessus.

Avec "Dog et moi", Thierry Plus fait son entrée dans le monde du neuvième art. Ce one-shot qui invite à suivre la fuite de Jonas de la France vers l'Amérique du Sud a tout d'un road-movie. le héros, Jonas, fuit son passé à la rencontre du bonheur avec, en mains, un sac d'argent qui lui donne des ailes et amène son lot de problèmes. le personnage est un piètre aventurier, plutôt maladroit, mais très attachant. Dog, le mercenaire qui suit Jonas, a beaucoup plus d'assurance et entretient la part de mystère qui entoure le récit. Les deux policiers qui se mêlent à l'histoire, entretiennent la touche locale du récit, ainsi que le ton léger et amusant.

Au fil des pages et des péripéties de Jonas (Moi) et Dog, le lecteur va lentement découvrir les enjeux de cette cavale et les intentions des différents protagonistes. Si l'histoire avance lentement, la cavale insuffle pourtant assez bien de rythme au récit.

Au niveau du graphisme, le travail de Thierry Plus est très plaisant. le dépaysement est total et au fil des routes désertiques et des vieilles stations-services poussiéreuses, le lecteur découvre l'ambiance chaleureuse d'Amérique du Sud. A l'aide d'un trait épais et d'une colorisation efficace, l'auteur livre des planches splendides et des personnages attachants.

Si j'ai été conquis par l'ambiance, par les personnages et par la conclusion, cette histoire n'est malheureusement jamais parvenue à me captiver entièrement. Je ne suis pas parvenu à m'accrocher à la destinée des personnages, me contentant uniquement de suivre leur parcours d'un air amusé, distant et détaché.

Séduit, mais pas nécessairement conquis par cette escapade agitée aux allures de road-movie. le scénario concocté par Thierry Plus tient correctement la route, mais n'en demeure pas moins convenu. L'esprit du genre est respecté avec son kit bien rodé : exil, fuite en avant, quête identitaire, rapports entre les individus, violence, etc., et s'il arrive partiellement à nous épargner les clichés, il ne s'extirpe pas véritablement des sentiers battus. C'est plutôt bien construit et la narration est fluide, mais tout cela manque de piquant. Un peu trop lisse, trop scolaire à mon goût. Heureusement, une certaine légèreté dans l'approche et quelques personnages salvateurs aux caractères colorés épicent raisonnablement la trame pour la rendre finalement distrayante.

Mais surtout, il y a ce graphisme éblouissant. Un trait distinctif, épais et dépouillé, magnifié par une palette de virtuose, si puissamment évocatrice. La course-poursuite servira d'ailleurs de prétexte à la visite de multiples décors contrastés et hauts en couleurs, d'une beauté solaire et magnétique qui ne manquera pas de vous transporter. Il ne suffira que de quelques planches pour s'en convaincre.

Auteur à découvrir.