Le fleuve qui traversa la chambre noire
Le fleuve qui traversa la chambre noire
ne finira jamais de hanter
tes nuits de papier découpé
Obscure présence obsédante et son double
le berger de tes angoisses déchire
la tenture végétale des anciens jours
de ces temps profilés comme des images
de lanterne magique
de ces pays de lunes courtes
à la limite du souffle
Voyant déchu pour un baiser qui mord
tu bois le vin épais dans les dédales blancs
Un corps éloge d’une fontaine
a chu entre tes jambes de sable
Quand aboliras-tu le lancinant écart
entre l’eau dormante
et la plaie jamais refermée.
//Yvonne Caroutch (1937 - )