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sur 510 notes
Récit coup de poing qui révèle une société russe dans sa complexité à travers un fait divers tragique.

Laura Poggioli, d'origine italienne, nourrie par la littérature russe depuis le lycée, a poursuivi des études à Sciences Po durant lesquelles elle a pu séjourner plusieurs fois à Moscou. Elle nous propose son premier roman avec «  trois soeurs ».

Le premier chapitre glaçant nous plonge dans l'horreur des violences familiales à Moscou en 2018 : trois soeurs Krestina, Angelina et Maria, âgées de dix sept à dix neuf ans sont prostrées devant le cadavre de leur père Mikhaêl, qu'elles viennent d'assassiner.
L'auteur est interpellée par cette affaire qui déchaîne la presse moscovite et ses habitants, les uns soutenant les filles et les autres les accusant. Elle décrit les faits précisément et déroule la vie de cette famille en remontant onze années en arrière pour tenter d'expliquer le geste des filles.
En parallèle, les souvenirs de ses séjours à Moscou remontent, en particulier son aventure amoureuse conflictuelle avec Mitia, jeune sibérien au caractère changeant exprimant aussi bien une grande tendresse que de la violence pure.

L'auteur utilise ce faits divers , hélas peu isolé, pour décrire une société russe qui ne prend aucunes mesures pour protéger les femmes contre les violences conjugales .Un proverbe russe en témoigne aisément : «  s'il te bat, c'est qu'il t'aime ». Tous les voisins de la famille, les enseignants, la police étaient au courant de la violence de ce père mais personne n'a levé le petit doigt considérant que ce sont des problèmes privés . C'est une société mystérieuse ou les hommes sont courtois dans la rue mais deviennent des bourreaux dans leur intimité familiale.
Le traitement de cette affaire criminelle démontre les failles de la justice, de la police et des représentants religieux avec l'appui de l'état qui venait d'adopter une nouvelle loi, dite «  loi des gifles » dépénalisant les violences conjugales ! Toute structure en aide pour les femmes est interdite par l'état et chaque femme qui porte plainte est accusée d'être mauvaise mère ou épouse.
On perçoit néammoins l'attachement de Laura Poggioli pour cette Russie à travers son amie Marina, la beauté de Moscou , ses hivers lumineux, ses écrivains et sa culture, comme à la pièce de Tchekhov ; «  les trois soeurs ».
Elle mêle avec justesse la destinée de ces trois soeurs si attachantes avec son propre récit de jeunesse , essayant de comprendre l'emprise subie par son compagnon violent de l'époque, en intégrant des recherches journalistiques précises .
Premier roman bouleversant et indispensable .








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Hier soir j'ai refermé
TROIS SOeURS de Laura Poggioli Chez les éditions L'Iconauclaste
Un roman de cette #rentreelitteraire2022 que je tenais à lire cette semaine avant de rencontrer son autrice à la #fdlvar2022
C'est un premier roman poignant et violent où se mêlent fiction, documentaire et autobiographie.
J'ai eu mal en le lisant, l'horreur va crescendo.
On découvre à la fois la beauté d'un pays et la complexité de la société russe sur fond de drames vécus.
L'autrice nous fait découvrir la rudesse de ce pays pour les femmes.

Résumé :
Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie.
À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. " S'il te bat, c'est qu'il t'aime ", dit un proverbe russe.
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Récit très intéressant et transcrit de faits réels.
L'histoire de ses femmes et de la vie en Russie est très instructif.
Hélas, l'écriture un peu laborieuse a lire, on ne sait pas toujours qui parle, à quelle époque nous sommes, le parallèles entre le fait divers et la vie de l'auteur sont intéressants mais auraient dus être contés de manière plus fluide...
Malgré tout cela reste un bon livre, trop vite lu.
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�itation: « Il n'est pas grand l'appartement. Un salon avec cuisine, deux chambres, une salle de bain, des toilettes. La tapisserie n'a plus de couleur. Jaune-marron, elle n'a pas été changée depuis les années Gorbatchev, quand c'était encore un appartement communautaire. »🧋



J'ai trouvé ce livre touchant et perturbant.



Dans ce livre nous rencontrons trois soeurs, enfin non on ne les rencontre pas, on nous raconte leur histoire.



Une histoire tragique qui se passe en Russie. Les trois soeurs ont un père, alcoolique et violent, au début elles assistent aux maltraitances subir surtout par leur mère, qui prenait les coups pour les protéger et leur éviter.



Plus tard dans l'histoire, la mère a été virée de la maison par son mari, elle ne reste pas loin travaillant pour subvenir à ses besoins et essayer de voir ses filles quand elles ne sont pas surveillées par le père 



De sz jour là c'est aux filles de tenir la maison, subir les coups et même subvenir aux besoins sexuels du père. Elles ne peuvent plus aller étudier à la fac, car la tout doit être nickel si elles veulent éviter la raclée. Elles se font silencieuses et font tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas mettre en colère leur père.



Seulement un jour leur père est interné et les filles découvrent la liberté, la joie de vivre, l'amour et même le plaisir de passer du temps avec leur mère dans avoir peur et regarder par-dessus leurs épaules à chaque seconde. Un moment si agréable si bien que lorsque le père est libéré et va rentrer, réduisant leur liberté, terrorisant à nouveau leur quotidiens, elle décide de le tuer.



C'est là que leurs vies bascule et un débat qui divisera le pays a lieu. Peux-t-on considérer leur acte comme de la légitime défense ? Doit-on punir ces filles que la police et les médecins n'ont pas essayé de protéger ?



J'ai été touchée et perturbée par ce bouquin particulièrement la citation « s'il te frappe c'est qu'il t'aime » qui est souvent dite dans le livre et en Russie. 🎏
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