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EAN : 978B003X1ZVZC
Plon (30/11/-1)
3.75/5   2 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce volume consacré au 1er senestre de 1915 Poincaré note le 1er juillet : « Lentement, lentement, l'année se traîne et la victoire ne vient pas ». C'est l'un des intérêts de ses mémoires de nous faire sentir le vécu du Président, qui, de temps en temps, nous fait part de ses interrogations anxieuses : le pays sera-t-il moralement assez fort pour combattre jusqu'à la victoire ? Les troupes garderont elles confiance dans leurs chefs ? Depuis les 1ers jours de l'année de grandes offensives se sont succédé entraînant, à chaque fois, des dizaines de milliers de tués et de disparus, sans aucun gain territorial. Echec en janvier au nord de Soissons où, selon Joffre, une division ne serait pas intervenue « avec la vigueur prévue ». Echec en Champagne en février dont on dit qu'elle est due à des ordres du GQG de Joffre qui n'ont pas permis l'engagement de réserves disponibles. Pour la même raison, échec en juin au nord d'Arras D'offensives partielles qui n'ont pas pour objectif de percer le front on dit qu'elles ont été ordonnées pour « alimenter les communiqués ». D'ailleurs Joffre dans un rapport du 17 mars adressé à Millerand, ministre de la guerre, écrivait à leur sujet : « je poursuivrai et engagerai des actions de détail, qui auront pour objet de maintenir le moral de l'armée et du pays ».
Ces échecs, le sang répandu inutilement entrainent un certain malaise. D'abord, chez les officiers qui sont sur le terrain et qui critiquent l'état –major. Des hommes de troupe auront aussi manqué d'enthousiasme. On les comprend. Poincaré n'en parle pas mais quand il signale le 7 juin avoir gracié 23 soldats du 50 ème régiment d'infanterie qui avaient été condamnés à mort pour avoir abandonné une tranchée, on se doute que parfois la troupe ne marchait pas. Ce malaise oppose aussi les civils aux militaires et à l'inertie des bureaux du ministère de la guerre. Il s'installe au Parlement, dans les commissions du Sénat et de l'Assemblée nationale, lesquelles sans répit interpellent le ministre de la guerre Millerand et le président du Conseil Viviani. Pendant plusieurs heures par jours ils « comparaissent « devant les commissions et doivent justifier et expliquer. L'artillerie lourde était particulièrement en cause. La production de canons était insuffisante et, pire, des pièces avaient des défauts de fabrication et éclataient après quelques tirs (18 éclatements sur 48 canons de 105 fabriqués).La commission de l'armée du Sénat, dont Freycinet ( ami politique de Poincaré)était président et Clémenceau vice-président, était très active
Il ne faut pas se faire trop d'illusions. Dans ses mémoires Poincaré n'aura pas minimisé son rôle dans la victoire finale. Mais il faut reconnaître qu'analysant froidement chaque problème, à l'inverse de l'impulsif Clémenceau qui sanglotait souvent, il parait avoir bien manoeuvré pour trouver des solutions, à la limite de l'apparence d'un président qui restait dans ses attributions constitutionnelles. Il était d'abord confronté à la nécessité de soutenir Joffre, officiellement, bien qu'il ne partageât pas certaines de ses orientations, comme le refus initial de Joffre d'affecter aux troupes combattantes une partie de 1 200 000 hommes qui étaient « à l'arrière » dans les dépôts, son refus initial d'envoi d'une armée de diversion à Salonique. Poincaré devait en même temps soutenir le gouvernement alors même que la commission de l'armée du Sénat, très critique à l'égard du gouvernement, s'adressait à lui. Poincaré « causait » alors avec toutes les parties et enchaînait discussions avec le bureau de la commission du sénat à l'Elysée en présence de Viviani, interventions discrètes auprès du gouvernement ou d'un ministre, entretiens avec Viviani ou un ministre à l'Elysée, déjeuners à l'Elysée réunissant Joffre et des ministres ou des membres de la commission du Sénat. Ancien sénateur de la Meuse, Poincaré avait gardé des liens privilégiés avec cette commission.
Le 21 mars, lors d'une réunion à l'Elysée avec le gouvernement, Joffre avait annoncé qu'il comptait percer le front avant le mois de mai. le 13 juin, après l'échec de l'offensive en Artois, Poincaré note : « sur les conseils du gouvernement et sur les miens Joffre a réorganisé aujourd'hui le commandement » en répartissant les forces en 3 groupes d'armées : le groupe du nord (commandé par Foch), celui centre (de Castelnau) et celui de l'est (Dubail). Ces 3 généraux recevaient des pouvoirs qui étaient auparavant centralisés au GQG de Foch. le 23 juin, lors d'une réunion au GQG Poincaré suggère à Foch que ces 3 généraux se réunissent de temps en temps avec lui pour échanger leurs vues et communiquer sur leur expérience. Refus de Joffre, d'abord hostile à cette nouvelle limitation de ses pouvoirs, mais qui finit par s'incliner.
Les négociations avec l'Italie, la Bulgarie, la Grèce, la Roumanie occupent une grande place dans les mémoires car ces pays faisaient monter les enchères territoriales pour rejoindre l'Entente .Par ailleurs Poincaré est soucieux de l'avance technologique de l'Allemagne. Des zeppelins bombardent Paris (21 mars) Londres (1er juin).Un canon de très gros calibre à longue portée bombarde Dunkerque (28 avril). Il n'a pas d'équivalent dans l'armée française. L'armée allemande lance la première attaque au gaz au nord d'Ypres le 22 avril.. Au polygone de tir de Bourges on fit un test le 19 juillet en présence de Poincaré, avec des obus à fumée asphyxiante. « le tir terminé, nous nous rendons aux lignes bombardées(…) de malheureux moutons, des lapins, attachés par les pattes derrière les retranchements, sont ahuris, quelques-uns tués ou blessés par les éclats, mais aucun asphyxiés. Ils nous regardent avec des yeux terrifiés et plaintifs, et paraissent se demander quelle folie s'est emparée de l'humanité ».
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