Ce livre raconte l'histoire d'Alexei, un pilote de chasse soviétique qui a réussi à survivre à un accident en pleine forêt en marchant/rampant malgré des pieds broyés par l'accident. Précédé d'une préface édifiante de l'auteur, best seller obligatoire pendant la dernière période stalinienne (début 50) où l'écrivain russe n'a qu'un et un seul objectif, la glorification du héros soviétique, il a marqué une génération au sortir de la guerre contre le fascisme comme un mythe : le socialisme soviétique produit des hommes extraordinaires dont la foi soulève des montagnes.
Bien sur, 70 ans après, le style est ampoulé à loisir et même l'intéret historique qui m'avait amené à l'ouvrir n'a pas suffit pour m'amener au delà de la page 100 (sur 430). Les descriptions de la nature fourmillent de "pins séculaires qui se mirent à chuchoter d'une voix sifflante et angoissée". Alexei est recueilli dans un campement misérable de rescapés d'un village rasé par les allemands ("ils avaient faim, ils mouraient, mais le kholkoz ne s'était pas désagrégé", " les abris souterrains avaient été creusés collectivement et ils avaient été distribué par brigades") où, malgré une famine extrême, tous se battent pour nourrir Alexei qui débarque à l'état de quasi-cadavre.
Difficile de noter un tel ouvrage, j'aurais envie de mettre 2 pour la valeur intrinsèque mais 4,5 pour la valeur d'exemple typique d'une période tragique pour les écrivains russes.
Commenter  J’apprécie         73
grinçant de ses appareils orthopédiques et pesant un peu plus lourdement sur sa canne, Méressiev, qui sentait la fatigue le gagner, remontait la rue Gorki et cherchait d'un œil étonné les trous béants, les maisons soufflées, les chaussées effondrées et les fenêtres défoncées. Il avait vécu sur l'un des aérodromes de campagne les plus avancés vers l'ouest : il ne se passait guère de nuit qu'il n'entendit, au dessus de son abri, les vagues de bombardiers allemands se succéder en passant vers l'est.
Les hommes soviétiques, inspirés par l'idéal du communisme, atteignent au sommet de la grandeur aussi bien dans le travail que dans les combats... Quelle diversité infinie de caractères offre à l'écrivain notre vie soviétique !.. C'est un immense bonheur d'être écrivain au pays du socialisme.
Préface de Boris Polevoi, 1950.