AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 1647 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un couple de tueur qui s'en prend au autostopeur, 2 ado sans parents, un pasteur lubrique, un shérif corrompu, tout ce beau monde se croise dans l'Amérique White Trash des 60's.
Un roman où la mort est omniprésente, chaque personnage est un mort en sursis. On alterne les chapitres entre chaque personnage et par moment ça va loin dans l'horreur (le couple est bien gratiné). La façon d'écrire et de poser tout ces personnages fait vraiment penser à Jim Thompson, à savoir qu'il y a beaucoup de noirceur et que les moments de bonheur sont aux abonnés absent pour les personnages (sur 400 pages on a un passage où un perso vit un moment agréable ).
Au début on voit pas trop comment tout ces personnages vont se croiser et puis quand on comprend on sait que ce sera un bain de sang.
Commenter  J’apprécie          00
Conseillé par une copine, je me suis lancé dans ce roman percutant paru en 2011 qui porte bien son titre. Salué par la critique, c'est le premier roman d'un auteur sur le tard pourtant prometteur.
La narration est extrêmement bien ficelée et on se laisse embarquer dans ces différents destins violents qui finissent par s'entremêler. A l'exception peut-être de Alvin Russel, le point commun des personnages semble être le mal qui les ronge à différents niveaux. Vengeances, corruption, sexe non consenti, perversion tout y est. L'ambiance est toute américaine des années 1945 à 1965 et me fait un peu penser à l'univers d'Hubert Selby Jr pour autant que je m'en souvienne avec un soupçon de Steinbeck. La culpabilité et d'autres notions bien chrétiennes sont comme un fil conducteur dans cette intrigue qui m'a fait dévorer l'ouvrage en deux jours à peine.
Je préfère ne pas en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte de cette pépite dite "country noir" dans laquelle vous pouvez vous plonger le coeur bien accroché.
Commenter  J’apprécie          110
*Le Diable, tout le temps*, écrit par Donald Ray Pollock, est un roman qui nous plonge au coeur de l'Amérique profonde, entre 1945 et 1965. À travers des destins entrelacés, l'auteur explore les méandres de l'âme humaine.

Les personnages, pris dans une spirale de violence et de désespoir, se débattent dans la crasse, la pauvreté et la bêtise. Leur quête de sens les entraîne vers des actes terribles.

Le passage d'un personnage à l'autre, sans lien apparent (il y en aura pourtant), m'a parfois déroutée. Néanmoins, plus ma lecture avançait, plus j'avais envie de découvrir la suite. Arvin, en particulier, m'a profondément touchée. Selon moi, il incarne à merveille la dualité entre le bien et le mal, nous rappelant que ces deux forces peuvent se côtoyer même là où on ne les attend pas. Il illustre parfaitement que, malgré la bonté d'une personne, le milieu dans lequel elle a grandi prédétermine nos actes.

En fait, *Le Diable, tout le temps* semble être une adaptation moderne du naturalisme littéraire, dans lequel le comportement humain est déterminé par des forces naturelles, telles que l'hérédité et l'environnement, pour mettre en évidence les aspects sombres de la vie, comme la pauvreté, la maladie et la dégradation sociale. Dans le roman de Pollock, malgré leurs efforts acharnés, les personnages se retrouvent tous piégés par leurs conditions et leur situation se dégrade sans cesse.

L'écriture de Pollock est incisive, mais elle n'est pas dénuée d'empathie. Elle nous plonge dans une atmosphère suffocante, reflétant le climat oppressant dans lequel les personnages, pris au piège de leur propre vie, évoluent.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai refermé ce livre completement partagée entre la répulsion et l'obsession.
Sûrement la où les deux se rejoignent.

C'est noir, violent, dérangeant et déroutant. Nous voilà projeté dans un roman chorale des plus sombre et glauque. Ou les seules lueurs d'humanité se font massacrer.
Il m'aura habité hors de mes moments de lecture. Sans pouvoir vraiment décrocher. Avec cette urgence de le finir pour passer à autre chose. Sans pouvoir l'abandonner.
Des personnages et des histoires de vies oppressantes, tous plus cinglés les uns que les autres, avec quelques bribes d'espoir, de trouver un peu de lumière dans ces ténèbres.
Et cette intrigue qui monte crescendo avec comme fil conducteur la religion et ses pratiques, la religion et ses dérives.
Nous voilà embarqué dans une fresque de l'Amérique traditionaliste et conservatrice avec ce qu'elle a de plus misérable et poisseux.
Quand le sort s'acharne.
Où la connerie humaine est toujours en train d'osciller entre le Bien et le Mal, entre la perversion et la bien pensance.

La plume de Pollock est incroyable, brute, saccadée et immersive. Captivante.
Il a su tisser sa toile sans que je m'en aperçoive et m'a tenue en haleine contre mon gré. Incapable de refermer ce livre.
Un roman magistral qui tient ses promesses. Qu'on aime ou qu'on déteste, on est embarqué de la première à la dernière ligne, sans en perdre un mot. Sans respirer.

Vous l'aurez compris, j'ai été complètement tiraillée jusqu'à la fin. Ce qui est certain, c'est que ce roman m'aura marqué au fer rouge.
Commenter  J’apprécie          110
Percutant, poignant, l'Amérique profonde et ses traumas, du fanatisme religeux où la foie peut être aussi salvatrice que destructrice...

Des destins croisés, de tout milieu social jusqu'où notre vice, nos choix de vie ou ceux que l'on fait pour nous peuvent ils nous auto détruire ou détruire par ricochet la vie des autres.

Fatalité ou résurgence quel camp choisirez vous ?

J'ai beaucoup aimé cette lecture, où l'on nous raconte des histoires terribles de personnages traumatisés, manipulés en tentative de reconstruction ou en chute libre. du côté des bourreaux et des victimes l'auteur nous livre un récit horrible sans pour autant sombrer dans l'écriture gore et c'est rare dans ce type de livre noir.

Je recommande également le film que je vais vu à la suite de cette lecture !
Commenter  J’apprécie          64
Roman ultra prenant, lu à la vitesse de l'éclair !
Pollock nous entraîne dans l'Amérique profonde, celle de la pauvreté et de toutes les déviances et addictions. C'est très noir, malsain, révoltant, violent, mais le Diable n'est pas toujours celui qu'on croit... ou peut-être est-il en chacun de nous ?
J'y ai un peu retrouvé Stephen King dans la narration très forte et l'horreur qui ne fait qu'enfler au fil des pages.
Un roman qui vous prend véritablement aux tripes et qu'on termine avec un ouf de soulagement et de contentement.
Commenter  J’apprécie          60
Bienvenue dans le monde des dingues, des tordus, des tarés, des ultra dangereux !
Bienvenue dans un monde désespérant, brutal, inhumain !
Bienvenue dans un monde d'ultra violence !
Bienvenue dans ce livre !

Ce roman est totalement pervers, c'est le mal à l'état pur : il a beau être terriblement violent et glauque, il n'en est pas moins terriblement addictif.
Pourquoi ?
Parce qu'il n'y a pas que de la violence.
Il y a des personnages attachants malgré leurs comportements déviants.
Il y a une belle écriture.
Il y a une intrigue très bien construite et très prenante.

« Quelle horreur ! » me suis-je dit à de multiples reprises, tout en pensant aussitôt « Il faut absolument que je poursuive, j'ai trop envie de savoir ce qui va se passer ! »
Diabolique, non ?

Si vous ouvrez ce roman, prenez garde, c'est à vos risques et périls car le diable y est bel et bien présent.
Partout.
Tout le temps.
Commenter  J’apprécie          429
Cette descente sans concessions chez les "rednecks", où la misère sociale, intellectuelle, idéologique, financière, sexuelle, sous influence religieuse de prédicateurs qualifiés de révérends, bref dans l'Amérique profonde de l'après guerre, louchant du côté des grands anciens type Steinbeck ou Caldwell, ne peut laisser indifférent. Que l'on aime ou pas le style narratif, la trame, on ne s'ennuie pas au fil de cette chronique au cours de laquelle les destins d'individus névrosés disparates se recoupent sans forcément se croiser.
Ne dégageant aucune sympathie , chaque personnage fait preuve d'un égoïsme et d'un individualisme forcenés, très made in USA, pour suivre sa triste destinée.
Ce roman noir, âpre, à l'écriture fluide le rendant addictif, est à classer dans les bonnes surprises . Un auteur à suivre.
Commenter  J’apprécie          501
Un best-seller, très réussi ; rien à ajouter au concert de critiques positives, ce qui va me permettre un petit détour, quelques mots sur les genres littéraires, et de leur éventuelle relativité…

Ce livre est selon moi un excellent roman d'épouvante. Oui, vous savez, ce genre où les couvertures peuvent donner des problèmes de vue, voir carrément détruire une étagère, à coup de vernis sélectif rouge vif sur lettrage crissant, bon à se faire péter les plombages si on les regarde trop longtemps, partageant avec quelques collections de S-F ce goût douteux pour les t-shirts de groupe death-metal-core…
Bon, vous me direz, on est un peu snob et mal-appris, chez nous, en francophonie, où la majorité des couvertures de littérature « blanche » (pas la couleur… hmmm… le… la… littérature « générale » quoi) donne dans la sobriété façon paquet de ciment, alors qu'un tour dans les librairies de certains de nos voisins, plus « atlantistes », pourrait nous les faire confondre avec un vidéo-club ou un magasin de farces-et-attrapes.

Tout cela, non pas pour ouvrir un inutile débat artistique — où l'on pourrait évoquer ces petites maisons d'éditions francophones qui n'ont pas peur de renouveler l'esthétique, quand d'autres s'y perdent — ou réfléchir aux chapelles bien délimitées que construisent ces classifications (polar, S-F, romance, épouvante, etc.) face au « reste »… mais concentrons-nous sur ce qui a pu « sauver » ce livre d'un tel traitement.

L'épouvante induit souvent une présence surnaturelle, un mal hors-monde, comme par exemple (tiens, tiens…) : le diable… Retranscrivez cette histoire dans nos campagnes, elle semblera tout de suite extraordinaire !
Ici, on nous parle d'un roman quasi-naturaliste sur l'Amérique profonde des années 50, ou tout le monde tue et/ou est tué… Sans faire de l'anti-primaire, il faudrait se demander comment une société, sensée représenter l'aboutissement d'une civilisation (la nôtre), peut accoucher de ce mélange étonnant de religion et d'ignorance, d'armes à feu et de friteuses, d'alcool à brûler et de soda, d'imprécations et de parkings… tout cela un jour à la télévision…
Le pays de la Liberté… et nous continuons à les écouter… quoi d'autre ?

Sa qualité littéraire ? Oui, c'est très efficace, bien écrit…
Ça y est, ça va encore me péter à la figure, cette tentation de circonscrire la littérature « générale » à l'habileté de la plume… Mon dieu, heureusement que non… les exemples pleuvent… bien que le doute demeure… snobisme et inculture… étalage de boue bon pour magazine… éternel dilemme de ce que pourrait être la « culture populaire »… vous voyez, je souffre… moi qui aime tellement la vision de ces quelques femmes voilées habituées du rayon romance chez mon bouquiniste préféré… quasiment prêt à adouber ces « bookstagram », remplis de guirlandes et de vernis, au titre qu'ils incitent encore à lire…

Vous l'aurez peut-être compris, je galère à accorder conviction et nécessaire ouverture d'esprit, dès qu'il s'agît de glisser vers ces débats de goûts et couleurs, de particulier et d'universel… et ce très bon livre en forme d'archétype, tel le générique d'une de ces séries bien produites, dont tout a déjà été dit ici (jusqu'aux réflexions toutes personnelles d'être bichromatique), m'engage à ce genre d'auto-dialogue, digne d'un crucifix qui vous tomberait dessus lors d'une sieste d'été (le charme des vieilles maisons…), d'où la seule chose à retirer serait qu'un genre n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se dépasse !
Commenter  J’apprécie          10510
Ohio youille, quel carnage ! D.R Pollock éclabousse autant que Jackson, l'autre Pollock, le peintre expressionniste abstrait à la nuance près que son pinceau-stylo asperge concrètement de sperme et de sang cette région encombrée de cinglés.

Je ne le cache pas, je me suis un peu enlisé dans la fange des exactions de tous ces tordus mal léchés depuis le trou du cul mal torché de cette Amérique de dégénérés.

Bref, j'ai laissé tomber dix fois, puis j'y suis retourné onze pour y chercher quelque part la rédemption, un coin de ciel bleu dans les mots noirs qui poissent et angoissent, qui collent à la tête et où chaque page diffuse tout le traumatisme de chacun des protagonistes qui peuplent ce roman.
Notez bien que le mot « roman » ne soit que peu adapté à cette interminable collection de tortures et de tueries. C'est diabolique, tout le temps.
Le romantisme est le bonheur y sont aussi absents qu'un brin de muguet au coeur du désert.

Comment ne pas s'apitoyer sur ce pauvre gamin, Arvin qui a perdu sa mère et que son père oblige à aller prier chaque soir dans la forêt devant des croix improvisées en autel, gluantes et dégoulinantes du sang des bêtes qu'il sacrifie, son chien compris ?

Comment ne pas gerber devant cet handicapé pédophile qui tripote tout ce qui passe à proximité de ses roues pendant que son frère prédicateur bouffe, par acte de contrition des araignées devant une assemblée de repentants d'une église d'illuminés ?

Pourquoi passer la nuit dans un motel miteux avec Carl qui se masturbe en zieutant les photos qu'il a prises pendant que sa femme, Sandy se faisait baiser juste avant qu'il enfonce un petit bouquet de fleurs dans le trou béant qu'il a causé dans la poitrine du baiseur à grands coups de tournevis ?

Pourquoi ? Parce que j'aime lire. Parce que c'est compliqué pour moi d'abandonner un ouvrage avant d'en connaitre la dernière idée, le dernier souffle, même si c'est un râle, une agonie. Lire jusqu'à la lie, jusqu'à l'hallali.

Mon analyse est surement un peu sommaire cependant je dois avouer, grâce à la clémence de l'auteur avoir vécu un sursaut de soulagement au dernier tiers du livre. Bien que ce bouquin demeure un catalogue de calvaires qui, je l'espère sont en majorité des fictions, j'ai apprécié le « solde de tout compte » infligé au ramassis de bons à rien qui m'ont hérissé la couenne page après page.
D'autant que je garde gravé dans ma petite tête les images fortes du film de John Boorman « Délivrance » où les individus dans le genre « déglingués » ne sont pas mal non plus.

N'imaginez pas que mes phrases quelque peu explicites aient soustraites un intérêt même minime à cette lecture, au contraire, il reste essentiel de découvrir ce texte pour s'imprégner de l'enfer et de son « boss ». le diable, tout le temps.


Commenter  J’apprécie          5710




Lecteurs (3220) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}