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Citations sur Lire est le propre de l'homme (88)

Au début de la rencontre [avec des jeunes gens dans un collège], je les ai charriés gentiment sur leurs expressions [celles utilisées dans leurs commentaires]: "sensation inoubliable", "jamais ressenti", "première émotion de lecture". Je pensais qu'ils exagéraient, qu'ils enjolivaient.
Or, je l'ai su depuis, je les ai froissés. Car c'était la vérité pure.
Qu'ils reçoivent ici toutes mes excuses! Mon admiration et ma gratitude.
Claire Ubac
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Un jour, je me suis mis, moi aussi [comme son père, Claude Gutman], à écrire et j'ai compris ce qu'il y avait dans les livres: des êtres humains. Et ça, les êtres humains, on ne peut pas être complètement contre! Bien sûr, il y en a qui nous ennuient profondément, mais, si vous ne pouvez pas refermer un être humain, refermer un livre, c'est facile. Et puis, heureusement, il y a des êtres humains qu'on aime et qu'on n'a pas envie de refermer.
Colas Gutman
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Mais ne nous lassons pas non plus d'argumenter, d'exposer, d'expliquer partout où nous avons l'occasion de rencontrer des enfants et des adolescents, que quelqu'un, quelque part, a intérêt -un intérêt morbide- à ce qu'ils soient incultes, incapable de penser et de parler (car on peut très bien savoir lire, écrire et compter -qui sont des moyens- si c'est en méconnaissance complète des fins: la parole et la pensée libre, à quoi bon?).
Sophie Chérer
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Les temps ont changé. Une clique de cyniques dangereux est arrivée au pouvoir, qui réussit à faire passer un foulard ou une kippa sur la tête, une croix ou une médaille autour du cou, pour des déclarations de guerre à l'humanité, tandis qu'elle-même étale en toute impunité les signes par milliers, extérieurs comme intérieurs, de la vraie religion de l'époque: fric, finance, marchés boursiers, performance, technologie, flexibilité. Tout, jusques et y compris l'école, doit à présent obéir à ce commandement: être rentable. Procurer une rente donc. Mais au fait, à qui?
Sophie Chérer
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Septembre 1954. Le premier ministre, Pierre Mendès France, s'adresse solennellement à la radio, la veille au soir de la rentrée des classes, à tous les écoliers du pays. Il commence par leur avouer son amour des grandes vacances. Lui aussi, à leur âge, voulait qu'elle dure toujours. Et, très vite, il se pose avec eux la question: Pourquoi rentrer à l'école alors qu'on est si bien, chez soi ou dehors, à jouer? Et il répond sans ambiguïté: parce que l'école existe pour donner des forces aux enfants qu'ils sont aujourd'hui, pour les cultiver, pour leur permettre de grandir et de devenir les adultes accomplis dans leur pays, et le monde, auront besoin demain.
Depuis ce temps, aucun homme politique n'a plus parlé ainsi à l'enfance et à la jeunesse de son pays, avec cette confiance et ce respect profond, sur ce ton exemplairement républicain: libre d'esprit, égal d'humeur, et fraternel.
Sophie Chérer
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Il y a quelques années, une amie professeur de lettres, jeune femme infatigable, drôle et passionnée, s'est fait sermonner par l'inspecteur d'académie, à la fin d'une journée d'inspection pédagogique:
-Mademoiselle, vous n'êtes pas ici pour transmettre l'amour de la littérature.
Il y a quelques jours, je parlais avec des enseignantes en maternelle. Elles me racontaient une journée de formation obligatoire. Le matin, on les avait installées sur des chaises et on leur avait appris une sorte de pantomime bizarre. Ensuite on leur avait expliqué avec le plus grand sérieux qu'elles venaient d'apprendre à faire la "Danse des lapins crétins". En me racontant cela, leurs voix vibraient d'humiliation et de colère. D'impuissance.
Florence Seyvos
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J'avais commencé, moi aussi, à vivre deux vies parallèles. La vie normale et la vie dans les livres. La vie normale était... normale, et incroyablement solitaire, même avec des parents, des frères, l'école, quelques camarades. Jamais, adulte, même en des instants de grands désarroi, je n'ai retrouvé cette sorte de solitude si particulière de l'enfance. Je me souviens de toutes ces pensées dans ma tête, que je gardais pour moi parce que je ne savais pas les dire, ou parce que je craignais qu'on ne les trouve trop étrange. Et je me souviens de l'étirement infini du temps. J'attendais presque tout le temps quelque chose.
[.......]
Quand je lisais, je n'attendais plus.
Forence Seyvos
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J'avais huit ans[.......] je savais qu'un livre est le seul remède à la solitude.
Florence Seyvos
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25. Je lis parce que, dans "Mister Pip", Lloyd Jones a écrit:
"Tu ne peux pas faire semblant de lire un livre. Tes yeux vont te trahir. Ton souffle aussi. Quelqu'un qui est fasciné par un livre oublie tout bonnement de respirer. La maison peut prendre feu, le lecteur plongé dans un livre ne lèvera pas les yeux avant que le papier peint s'enflamme. Pour moi, Matilda, "De grandes espérances" est ce genre de livre. Il m'a permis de changer ma vie.
Susie Morgenstern
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20. Je lis parce que, contrairement à ce qui se passe dans la vie, si on ne comprend pas une phrase ou un livre, on peut recommencer.
Susie Morgenstern
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