Isée et ses parents partent en vacances. Elle emmène avec elle son doudou, Tadoramour. Mais un arbre Borderoutt dort au milieu de la chaussée et c'est l'accident. le choc est si brutal que tout le monde est projeté en l'air. Tadoramour a perdu sa tête, Isée se fracasse sur l'épave de la voiture et est toute "embrouillaminée". Elle a juste le temps de voir ses parents monter très haut dans le ciel et les pense morts. Alors, elle fabrique un traîneau et s'en va avec son doudou chercher un pays où elle sera mieux. C'est là qu'elle rencontre Torlémo Damourédemorht qui l'invite à vivre avec lui pour jouer à la baloune avec elle et pour qu'elle lui fasse des gâteaux tous les soirs. Pour cela, il la rebaptise du nom de
Mô-Namour parce qu'il l'aime de tout son coeur. En réalité, Isée devient la balle avec laquelle joue Torlemo; tous les soirs, les gâteaux à faire sont plus gros que celui de la veille pour calmer un appétit de plus en plus exigent... voila à quoi se résume son amour pour elle. Un jour, une étoile tombée de sa douleur dit à Isée: "Hiltedi kiltème, mézilteveu dumal!" et Isée se fâche, se fâche tant et si bien que sa colère déferle sur Torlemo, qui se trouve du même coup réduit à un misérable tas d'os. Elle parvient à reprendre son chemin, accompagnée de l'étoile et de Tadoramour qui garde enfin sa tête sur ses épaules. Il leur faut alors parcourir encore un long chemin au cours duquel l'étoile ne cesse de grandir; ils affrontent le monstre Tulavi et arrivent enfin dans un monde paisible et calme où vivent de bienveillantes petites créatures et où elle retrouve enfin ses parents.
Mon avis : Dans cet album au format à l'italienne,
Claude Ponti aborde un sujet très pointu, grave et douloureux, en l'occurrence la maltraitance envers les enfants et la violence physique et psychique dont ils peuvent être l'objet. A grand renfort de métaphores, avec un soin évident pour le choix des mots et la construction des noms, grâce à la richesse des illustrations à découvrir et à redécouvrir plusieurs fois tant les détails sont innombrables, cet ouvrage sera sans doute vu par les enfants comme une histoire fantastique et drôle qui leur suggère malgré tout de ne pas se laisser faire face à la cruauté qui peut leur être infligée, et de ne pas croire aux mots d'amour sans prendre en compte les actes de celui qui dit les aimer.
Public : à partir de six ans en lecture accompagnée, sinon à partir de huit ans.