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3,7

sur 306 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vraiment un très bon moment de lecture. Superbement écrit. Alexandre Postel est un véritable poète. Ce livre m'a fait beaucoup réfléchir: surtout au niveau de ce que les gens peuvent penser de vous quand vous êtes faussement incriminé. J'ai adoré.
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Damien North est un professeur de philosophie à l'université. C'est un homme discret qui ne cherche pas à se mettre en avant. Célibataire avec des habitudes de vieux garçon. Jusqu'au jour où on l'accuse d'avoir téléchargé presque mille photos pédopornographique sur son ordinateur. Sauf qu'il est innocent !

Alexandre Postel nous livre ici une réflexion sur une société qui ne prend pas ou plus de recul sur les faits qui lui sont rapportés. Ici un homme respectable est accusé de pédopornographie. C'est quelque chose qui dégoûte, qui fait peur. Nous pensons tout de suite à nos enfants. Notre regard change sur l'accusé. Pourtant accusation ne veut pas dire que la personne désignée est coupable. Comment peut-on se défendre quand tout le monde nous juge déjà coupable ?

Dans ce roman, Damien vit une véritable descente aux enfers. Rien ne peut lui maintenir la tête hors de l'eau, ni son avocat, ni sa famille. L'auteur a su montrer tout le cheminement de Damien durant cette terrible épreuve. L'histoire est dure, ses réflexions alors qu'il se débat sont amères et en même temps pleines de détresse.

Ce roman a reçu le prix Goncourt du premier roman, et je trouve qu'il est amplement mérité. Un livre à lire absolument.
Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
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Un homme effacé traite d'un universitaire accusé d'un crime dont il se déclare innocent, sauf que l'intérêt du livre n'est pas simplement de suivre l'enquête et de découvrir si le narrateur est coupable ou non. Cela, on le sait assez vite. Damien North, professeur de littérature, est accusé de pédopornographie. Des milliers d'images d'enfants dans un contexte sexualisé ont été téléchargées avec son ordinateur portable fourni par la fac. Cet homme veuf et isolé va alors devenir la cible des médias, être suspecté par tous, même par ses proches, et vivre l'enfer. Il va subir un procès à charge pour lequel il est mal préparé, il va être condamné et son identité va être mise à mal ainsi que ses repères. le narrateur est un homme discret, éduqué et somme toute banal. Nous allons le suivre dans l'engrenage de l'accusation et voir comment cet être respecté va être mis au banc de la société. Il s'agit aussi pour l'auteur de montrer que le doute demeure toujours, même après l'acquittement, et surtout il décrit ce phénomène inquiétant qui pousse cet homme sain d'esprit à douter de lui-même et de son comportement. Il y a un véritable travail d'analyse de la nature humaine avec une économie de moyens. le livre est relativement court et suit de près les pensées du narrateur, sans jamais proposer d'autre point de vue, ce qui nous entraîne dans la psychose du personnage de manière très efficace. L'histoire est un peu glauque mais elle questionne de façon très pertinente la représentation sociale, l'influence du groupe sur l'individu et l'engrenage judiciaire, avec la marginalisation pour conséquence.
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" Entre le faux et le vrai, il y a un espace qui est celui de l'apparence du vrai. C'est l'espace de l'imposture, de la séduction, de l'opinion, de la bêtise aussi. " Quelle valeur doit-on accorder à ces mots qui apparaissent comme des évidences, des vérités , Ne s'agit-il pas ici même d'un bel exemple d'imposture ?
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Damien North, paisible prof de philo dans une université et par ailleurs petit-fils d'un héros national, se voit brutalement accusé de posséder une collection importante d'images pédo-pornographiques dans son ordinateur. Pour lui qui n'y connaît rien en informatique, c'est le ciel qui lui tombe sur la tête ! Enquête de police, procès, prison, c'est l'engrenage infernal...

Un roman glaçant du début à la fin... Comment cet homme introverti, timide, voire un peu falot, a-t-il pu se retrouver en possession des images qui le condamnent ? Pourquoi une telle inertie lors des interrogatoires de police puis lors du procès ? Damien North semble assister à sa propre vie comme à un spectacle, en personnage extérieur, et c'est assez troublant. Il analyse ses pensées à la manière d'un psy, il décortique ses propres sentiments mais finit par se laisser embarquer par les gens qui le croient coupable, jusqu'à douter même de son innocence, alors qu'elle ne fait aucun doute. Ce roman fait également un terrible réquisitoire contre la justice (alors même qu'on ne sait pas dans quel pays l'histoire a lieu). Personne ne semble se poser de questions tant l'accusé est un coupable idéal aux yeux de l'opinion, c'est effrayant. le style d'Alexandre Postel, plutôt sobre, vient renforcer ce sentiment de solitude et d'introversion d'une manière terriblement efficace mais il décèle également une certaine poésie par moments. Une découverte agréable malgré un sujet un peu plombant et je trouve que le Prix Goncourt du Premier Roman que l'auteur vient de remporter est bien mérité !
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Quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman reçu dans le cadre de la masse critique, j'ai cru ne jamais pouvoir ouvrir ce livre mais comme je n'ai pas pour habitude de cloisonner mon esprit, j'ai décidé de lire ce livre en faisant abstraction le plus possible aux émotions que suscitent ce thème en moi.

Et grand bien m'en a pris parce que ce roman m'a beaucoup plu.

Stanley North est professeur de philosophie dans une université de renom. Veuf depuis 12 ans il mène une existence simple, sans vagues ayant très peu de vie sociale en dehors de ses collègues de travail et ses élèves. Un jour, des policiers viennent l'interpeler. Il est accusé pour le visionnage d'images péd*po*nographiques sur son ordinateur personnel. Pris dans l'étau de la machine judiciaire, Stanley bien qu'il se sache innocent va être condamné et être confronté au regard d'une société et surtout d'une justice implacable qui une fois son verdict rendu a beaucoup de mal à se remettre en question.

Le style de l'auteur est concis et très efficace, un peu déroutant parfois parce que l'on n'arrive pas tout à fait a ressentir de l'empathie pour Stanley si terne, si triste, si résigné.

J'ai trouvé intéressante la distance qu'a maintenue Alexandre Postel pour traiter le sujet, il n'y a pas de grands discours moralisateurs ou politiques dans ce texte. Il pose juste une histoire sans fard avec toutefois la pudeur qui s'impose quand on évoque ce thème et invite le lecteur à se questionner au fil des pages sur ce que nous sommes en tant qu'êtres humains dotés d'une conscience de plus en plus influencés par l'image. Sur l'interprétation donnée à certains agissements, aux mensonges abjects, aux mensonges obligés, au déni aussi parfois...bref un roman réussi qui m'a plus fait peur que mal et qui mérite ces deux prix récemment obtenus, le prix Goncourt du premier roman 2013 et prix Landerneau Découvertes 2013.
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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