Quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman reçu dans le cadre de la masse critique, j'ai cru ne jamais pouvoir ouvrir ce livre mais comme je n'ai pas pour habitude de cloisonner mon esprit, j'ai décidé de lire ce livre en faisant abstraction le plus possible aux émotions que suscitent ce thème en moi.
Et grand bien m'en a pris parce que ce roman m'a beaucoup plu.
Stanley North est professeur de philosophie dans une université de renom. Veuf depuis 12 ans il mène une existence simple, sans vagues ayant très peu de vie sociale en dehors de ses collègues de travail et ses élèves. Un jour, des policiers viennent l'interpeler. Il est accusé pour le visionnage d'images péd*po*nographiques sur son ordinateur personnel. Pris dans l'étau de la machine judiciaire, Stanley bien qu'il se sache innocent va être condamné et être confronté au regard d'une société et surtout d'une justice implacable qui une fois son verdict rendu a beaucoup de mal à se remettre en question.
Le style de l'auteur est concis et très efficace, un peu déroutant parfois parce que l'on n'arrive pas tout à fait a ressentir de l'empathie pour Stanley si terne, si triste, si résigné.
J'ai trouvé intéressante la distance qu'a maintenue
Alexandre Postel pour traiter le sujet, il n'y a pas de grands discours moralisateurs ou politiques dans ce texte. Il pose juste une histoire sans fard avec toutefois la pudeur qui s'impose quand on évoque ce thème et invite le lecteur à se questionner au fil des pages sur ce que nous sommes en tant qu'êtres humains dotés d'une conscience de plus en plus influencés par l'image. Sur l'interprétation donnée à certains agissements, aux mensonges abjects, aux mensonges obligés, au déni aussi parfois...bref un roman réussi qui m'a plus fait peur que mal et qui mérite ces deux prix récemment obtenus, le prix Goncourt du premier roman 2013 et prix Landerneau Découvertes 2013.
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